Peut-on lire les messages de son enfant ?

Que dit la loi ?

Conformément au Règlement général sur la protection des données ou à la Loi européenne sur la protection de la vie privée, en vigueur depuis le 25 mai 2018, les fournisseurs de réseaux sociaux, de sites Web et d'applications ne sont autorisés à traiter les données des jeunes qu'à partir de 16 ans. En dessous de cet âge, le consentement parental est requis. Les États européens ont eu la possibilité de ramener cet âge à 13 ans, ce que la Belgique a faitNouvelle fenêtre .

Qu'est-ce que cela signifie pour vous en tant que parent ? Dès que votre enfant a 13 ans ou plus, il a le droit de créer des comptes et d'envoyer des données ou des messages. Même s'il s'agit d'un service payant. Et ce droit va de pair avec son propre droit au respect de sa vie privée. Vous ne pouvez donc pas consulter son smartphone sans son autorisation, car il s'agit d'informations confidentielles auxquelles, juridiquement parlant, seul le propriétaire a accès.

Qu'en est-il alors de l'autorité parentale ?

Vous l'aurez deviné, en réalité, les choses ne sont pas si simples, parce que vous êtes toujours responsable de votre enfant. D'un point de vue purement théorique, les mineurs n'ont pas de capacité juridique. En principe, votre enfant ne peut même pas acheter un ticket de bus en votre absence.

Cela étant, dans la pratique, la législation fait souvent des exceptions pour les affaires courantes, surtout pour les petits achats. Par ailleurs, la vie privée de toute personne, même mineure, reste primordiale. Pour déterminer juridiquement où se situe la limite, le contexte et l'âge de votre enfant sont importants. Plus votre fils ou votre fille est âgé(e), plus les règles sont souples.

Comment protéger son enfant dans ce cas ?

Bien sûr, vous voulez que votre enfant utilise intelligemment tout ce qu'Internet a à offrir. Vous souhaitez garantir sa sécurité physique et psychologique. Vous ne voulez pas que votre fils ou votre fille fasse des achats coûteux que vous découvrirez sur la facture que vous recevrez. Dans certains cas, une petite discussion suffit.

N'intervenez pas dans le dos de votre enfant. Non seulement vous porterez atteinte à la relation de confiance qui vous unit, mais d'un point de vue juridique, les probabilités que votre action soit justifiée sont également minimes. En cas de litige, de plainte, voire de problème juridique, vous devrez être en mesure de prouver qu'il n'y avait vraiment pas d'autre moyen d'intervenir.

Nos conseils !

• Anticipez les difficultés qui pourraient se présenter
  N'offrez pas un smartphone à votre enfant trop tôt. Demandez-vous d'abord s'il serait déjà capable de le gérer de manière responsable. Ne tenez pas compte de ce que ses camarades peuvent déjà faire.
• Discutez avec votre enfant
  Votre enfant a reçu un smartphone ? Dans ce cas, prenez le temps de discuter des possibilités et des dangers liés à son utilisation : des messages à caractère sexuel au harcèlement en ligne, ne craignez rien. Ne vous focalisez pas sur « ce qui est interdit », mais laissez votre enfant réfléchir aux risques de certaines actions et communications. L'idée est de le stimuler dans son développement et de le sensibiliser à certains dangers sans l'effrayer pour autant.
• Demandez-lui si vous pouvez consulter son smartphone avec lui
  Votre enfant a droit au respect de sa vie privée, il faut l'accepter. Vous aimeriez être rassuré(e) ou vous redoutez quelque chose ? Dans ce cas, proposez-lui de consulter ses messages ensemble.
• Restez à l'écoute
  Faites bien comprendre à votre enfant qu'il peut tout vous dire. Un message déplacé ? Une photo douteuse ? Des amis pas très gentils ? Un mauvais choix en ligne ? Ayez une discussion ouverte et tentez de trouver une solution ou un moyen de gérer ce problème ensemble.