Usine digitale Ontex: ne jamais se contenter du statu quo

Publié le 20/07/2021 dans Inspiration

Depuis plus de dix ans, Ontex transforme ses sites en usines digitale. Jef Monballyu, directeur du site d’Eeklo, revient sur le passé et évoque l’avenir : “La disponibilité de technologies digitales nous a embarqués dans une accélération folle.”

Usine digitale Ontex: ne jamais se contenter du statu quo

Ontex est le plus grand fabricant européen de serviettes hygiéniques, de couches pour bébés et de protections pour l’incontinence. Outre son siège social à Alost, l’entreprise possède des succursales à Eeklo et à Buggenhout en Belgique. Ontex profite de la révolution technologique pour rendre sa production plus efficace et surtout plus intelligente.

Un processus intégré de la commande à l’entrepôt : tel était l’objectif du projet d’automatisation qu’Ontex Eeklo a lancé il y a plusieurs années. Selon le directeur de l’usine, le démarrage ne s'est pas fait à un moment précis : “Nous nous sommes lancés plus ou moins sans le savoir, en utilisant la technologie pour résoudre différents problèmes, notamment opérationnels.”

6 usines de fabrication belges sur leur feuille de route de la transformation digitale.

C'est ainsi qu'ils ont réussi Nouvelle fenêtre

Premier pas : le système de pilotage de la production

La mise en place d’un système de pilotage de la production (Manufacturing Execution System - MES) a été le premier pas majeur franchi par Ontex Eeklo. Jef: “Les commandes de production sortaient de notre logiciel ERP depuis des années. Des listes de référence étaient imprimées et transmises à l’atelier de production. En bref : nous avions un processus manuel, à forte intensité de main-d’œuvre et surtout sujet aux erreurs, avec une valeur ajoutée nulle.”

“Avec notre MES, ce processus est désormais entièrement automatisé”, poursuit Jef. “Sur chaque ligne de production se trouve un écran avec des informations sur la référence en cours de traitement et la prochaine référence à entrer en production. Cela permet à nos opérateurs de travailler de manière proactive au lieu de simplement traiter une référence après l’autre.”

Les bonnes quantités de chaque matière première sont aussi automatiquement demandées au stock. Le MES propose au conducteur de chariot élévateur un emplacement suffisamment grand dans l’entrepôt pour déposer la commande finale.

Notre MES permet à nos opérateurs de travailler de manière bien plus proactive.

Jef Monballyu, directeur du site d’Eeklo chez Ontex

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Deuxième phase : digitalisation du contrôle de la qualité

Jef : “Nous sommes non seulement passés du papier aux listes de contrôle digitales, mais nous avons également installé un système de caméras pour le contrôle visuel de la qualité. À des points stratégiques de la ligne de production, ces caméras photographient chaque produit et le comparent à un modèle digital. Elles assurent une énorme amélioration par rapport aux échantillons que nous examinions jusqu’alors toutes les cinq minutes.”

Ontex surveille en permanence son parc de machines, tant en ce qui concerne les performances techniques et la maintenance que la consommation d’énergie. Tous ces processus produisent une foule de données. Tirer les bonnes conclusions relève de l’exploit.

Jef : “Quelle machine produit occasionnellement des produits anormaux ? Pourquoi y a-t-il plus d’erreurs et d’arrêts sur une ligne de production que sur une autre ? Mais aussi : contrôlons-nous les produits en fonction des bons paramètres ? Pour qu’une usine soit intelligente, il faut que les décisions reposent sur des informations provenant de tous ces flux de données.”

Pour qu’une usine soit intelligente, il faut que les décisions reposent sur des informations provenant de tous ces flux de données.

Jef Monballyu, directeur du site d’Eeklo chez Ontex

Des décisions intuitives aux décisions fondées sur des données

La transition d’actions intuitives vers des actions fondées sur des données a constitué l’étape la plus difficile du processus de transformation, admet le directeur de l’usine. “D’une part, nous avons eu un peu de mal, dans les premiers temps, à tirer correctement toutes les données des systèmes, ce qui a parfois provoqué une remise en question de leur fiabilité.”

D’autre part, les données ont fourni des informations inattendues. Les opérateurs ne devaient pas signaler manuellement les ‘microstops’ – les arrêts de machine de moins de cinq minutes. Jef : “Une fois que nous sommes passés au digital, nous les avons tous enregistrés. Il s’est avéré que tous ces courts arrêts représentaient, ensemble, un énorme arrêt. Conclusion : nous devions nous attaquer à ce problème pour gagner en efficacité.”

La formation est importante, la communication est essentielle

De l’efficacité à un taux d’erreur plus faible en passant par un environnement de travail propice à l’apprentissage, l’usine intelligente possède des atouts indéniables. “À condition que vous accompagniez bien votre personnel avant, pendant et après la transformation”, souligne Jef. “Nous avons plusieurs fois sérieusement sous-estimé ce point.”

“Il nous semblait en effet logique que tout le monde soutienne la transformation, mais ce ne fut pas le cas. Plus encore que la formation, la communication s’est avérée être la clé du succès. Il ne suffit pas d’expliquer comment nous allons procéder dorénavant, il convient surtout d’en expliquer le pourquoi.”

Il nous semblait en effet logique que tout le monde soutienne la transformation, mais ce ne fut pas le cas.

Jef Monballyu, directeur du site d’Eeklo chez Ontex

Baser encore davantage les systèmes sur l’auto-apprentissage

À quoi ressemblera la production chez Ontex Eeklo dans cinq ans ? Jef : “Rien qu’avec nos technologies actuelles, nous pouvons devenir largement plus efficaces. Nous apprenons déjà beaucoup des données de nos processus, mais les ajustements sont encore effectués manuellement. Nos systèmes doivent encore plus se baser sur l’auto-apprentissage.”

“Dans le même temps, ma boule de cristal est trouble”, conclut le directeur de l’usine. “La disponibilité d'un nombre croissant de technologies digitales nous a embarqués dans une accélération folle, mais que nous réserve l’avenir ? Dans tous les cas, nous devons rester ouverts aux nouveautés, même au-delà des murs de notre propre entreprise. J’entends parfois dire que nous sommes déjà allés très loin et que les résultats sont bons. La tentation est parfois grande, mais nous ne devons jamais nous contenter d’un statu quo.”

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