L’intelligence adaptative (AQ) pour travailler plus intelligemment

Tim Vermeire et Rudi Francken forment la brigade AQ. Ils sont les auteurs de l’ouvrage néerlandophone ‘AQ: Adaptieve intelligentie - Lichter leven, slimmer werkenNouvelle fenêtre’. Tous deux possèdent des années d’expérience dans l’accompagnement des personnes, entreprises et organisations vers une meilleure capacité d’adaptation. Tim : “L’intelligence adaptative n’est pas une invention nouvelle. Elle réside dans nos gènes et notre cerveau. Nous remarquons cependant que beaucoup de gens ne parviennent plus à suivre le tsunami de changements et à y faire face de façon rationnelle.”

Tim Vermeire, auteur du livre ‘AQ – adaptieve intelligentie’

Le syndrome du ‘cerveau sans repos’

“Tout change à une vitesse phénoménale”, ajoute Rudi. “Les technologies du travail hybride offrent une valeur ajoutée considérable, mais nous font également courir le risque d’être dépassés et d’y laisser notre tranquillité d’esprit. C’est ce que l’on appelle le syndrome du cerveau sans repos.

Avant, nous faisions une pause le temps d’un café ou nous écoutions de la musique en allant au travail ; aujourd’hui, nous sommes confrontés à un flux constant d’informations et de stimuli. Notre production de cortisol augmente en continu et pèse sur notre efficacité et notre humeur. Dans de nombreux cas, un burn-out sera une conséquence psychologique de ce phénomène.”

Les auteurs montrent la voie vers une résilience et une performance accrues grâce à cinq principes : énergie, essentialisme, concentration, équilibre et esprit de croissance. “La corrélation est forte entre ces principes, et tant les individus que les organisations peuvent s’en servir comme appui. En ce qui concerne la concentration, il peut être intéressant de laisser à ses collaborateurs un certain temps de concentration, pendant lequel chacun pourra travailler sans être dérangé. Une autre option consiste à prévoir des réunions de quarante-cinq minutes plutôt qu’une heure. Ceci laissera à tout le monde un peu de temps pour déconnecter.”

Rudi Francken, auteur du livre ‘AQ – adaptieve intelligentie’

Une approche holistique

Tim et Rudi soulignent l’importance d’un regard holistique. “Beaucoup d’entreprises et de dirigeants savent bien que la gestion du changement implique des défis. Ils introduisent diverses mesures, mais de façon fragmentée. Les gens peuvent donc rapidement perdre leur vue d’ensemble : que puis-je faire, quand et pourquoi ? Plutôt que de mettre en place des initiatives isolées, je recommande d’intégrer l’intelligence adaptative à la culture de l’entreprise. En tant que dirigeant, cela peut vous permettre de mieux comprendre ce qui se passe au sein de votre équipe.”

La brigade AQ mène des évaluations au sein d’entreprises et d’organisations. “Nous examinons ce qui manque au niveau individuel et de l’équipe et suggérons des mesures à prendre. Les résultats et les solutions ne sont jamais les mêmes”, précise Tim.

Mais qu’apporte concrètement aux entreprises une approche poussée en matière d’AQ ? “Aujourd’hui, le bien-être des collaborateurs est plus important que jamais. Quelqu’un qui n’arrive pas à gérer le changement de façon rationnelle et équilibrée ne se sentira pas bien, perdra en efficacité et sera susceptible de quitter l’entreprise. Les nouvelles générations de collaborateurs considèrent en outre une approche agile et orientée vers l’humain comme une évidence.”

Trois conseils pour une organisation adaptative

1) Arrêtez les questionnaires sans fin, optez pour des mesures ciblées
Beaucoup d’entreprises organisent chaque année une enquête auprès de leurs collaborateurs pour en savoir plus sur leur engagement. Cela donne lieu à un rapport qui est ensuite communiqué à toutes les parties concernées. Tout ceci fournira, six mois plus tard, un plan d’action qui sera déployé de façon très fragmentée. L’impact final est généralement nul. Alors qu’il s’agit avant tout d’aider les gens le plus rapidement possible. Mieux vaut donc procéder de façon ciblée, en fonction des groupes cibles, avec une préparation et une approche rationnelles.

2) En tant que dirigeant, prenez les devants
À vous de vous pencher, en tant que dirigeant, sur l’intelligence adaptative. Ces connaissances vous permettront de répondre au mieux aux besoins de l’équipe. Mettez vos leaders aux commandes du leadership personnel et de la capacité d’adaptation collective à l’aide d’une méthode d’amélioration.

3) Travaillez au niveau de l’équipe
Concentrez-vous moins sur l’individu que sur l’équipe ou le département. Ce contexte collectif aura un impact, et il vous faudra le comprendre pour pouvoir intervenir de façon ciblée là où c’est nécessaire. D’autre part, vous pourrez ainsi agir sur le contexte, jusqu’au dernier niveau relevant de votre champ d’action. Une approche individuelle exige un travail énorme et génère de la méfiance. Optez donc pour une approche collective qui mettra l’accent sur la responsabilité partagée, et contribuez ensemble aux améliorations en matière de volonté et de capacité de changement.