Le Real s'incline sans gloire en demi-finale de la Ligue des champions : la fin d'une époque ?

Sports | Malgré un Thibaut Courtois encore une fois phénoménal, le Real Madrid n'a pas eu voix au chapitre lors du match retour des demi-finales de la Ligue des champions contre Manchester City. Il s'est incliné 4-0 à l'Etihad Stadium. Au-delà de la claque reçue, c’est la manière avec laquelle les hommes d’Ancelotti ont joué qui fait mal aux supporters. Quelle suite donner à cela ?

De Pickx

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Heureusement que Thibaut Courtois était en grande forme. Sans notre compatriote, le score entre Manchester City et le Real Madrid aurait déjà pu être de 4-0 à la mi-temps et de 7-0 au bout des 90 minutes. A trois reprises, notre compatriote a empêché le phénomène Erling Haaland de marquer un but. Les médias espagnols ont été unanimes par la suite : seuls Courtois et Toni Kroos ont reçu la note de passage pour leur prestation sur la pelouse de Manchester City. Kroos a quelque peu maîtrisé Kevin De Bruyne et a été le seul à gêner brièvement Ederson, le gardien de Manchester City, d'une fantastique frappe lointaine qui s'est écrasée sur la barre transversale.

Cynique

Cela aurait pu être un tournant dans le match, car quelques instants plus tard, Bernardo Silva inscrivait son deuxième but de la soirée à l'autre bout du terrain : 2-0. C’est dommage pour le Real car ils n’étaient pas loin de l’exploit dans ce match retour. Mais un but contre son camp d’Eder Militao et un autre du remplaçant Julian Alvarez ont porté le score à 4-0. Le football rapide et combiné de Man City associé à son haut pressing agressif n'ont laissé aucune chance au Real. En conséquence, le Real n'a eu qu'une possession de balle d'à peine 25 % et une seule véritable occasion de but avant la mi-temps. Pas si "royal" que cela.

Ce n’est pas si différent de l’an dernier quand le Real avait cyniquement éliminé ce même Manchester City en demi-finale de la C1. A l’époque, on disait que le Real savait toujours rester calme et laissait l’expérience parler. C’est ainsi qu’il a réussi à créer l’exploit dans les derniers instants de ses matchs. En s'appuyant sur son excellent gardien, "El Muro", sur son milieu de terrain astucieux et sur ses attaquants efficaces ainsi qu’avec une dose de chance, les Madrilènes étaient aller chercher la finale puis la victoire.

La formule a fait ses preuves

Mais cette formule semble aujourd'hui fonctionner contre le Real. La façon dont l'entraîneur Carlo Ancelotti a assisté, impuissant, au spectacle et n'a pas pu répondre au regard interrogateur de ses joueurs a suscité hier un certain émoi. Notamment chez l'Italien lui-même. Le fait qu'Ancelotti soit aujourd'hui la bête noire de nombreux analystes et médias était prévisible. Depuis son passage à l'AC Milan, qu'il a dirigé entre 2001 et 2009, il n'a pas pu tenir plus de deux ans dans un club.

Chelsea, PSG, Real Madrid, Bayern Munich, Naples, Everton... Cela en dit long sur le coach qu’il est. Ancelotti, grâce à son entregent et à son calme, parvient à faire jouer un groupe avec confiance, mais dans les moments difficiles, il est rarement l'homme qui parvient à renverser la vapeur par une trouvaille ou un changement tactique. Un départ semble donc inéluctable pour l’Italien.

Cela pourrait également être l'occasion pour le Real de revitaliser une équipe qui semble être là depuis un siècle. Bien qu'il s'agisse en réalité d'une fausse impression, fondée principalement sur les noms de Kroos, Benzema et Modric qui sont là depuis une dizaine d’années. Car en réalité, le Real prépare depuis plusieurs saisons déjà son renouveau de manière réfléchie. Varane, Casemiro et Ronaldo ne sont que quelques exemples de joueurs importants que le club a laissé partir pour laisser une chance à l’avenir.

En attendant Mbappé ?

Cet avenir est représenté par Rodrygo, Vinicius Jr, Camavinga, Tchouaméni, Valverde. De jeunes vingtenaires qui ont eu le temps de mûrir dans l'ombre du trio expérimenté susmentionné. Toni Kroos devrait quitter Madrid cet été. Modric pourrait bien signer pour un an de plus à 37 ans, selon les initiés, mais son changement hier en fin de match a montré qu'il n'était plus incontournable. Le stratège croate a de plus en plus de mal à se frayer un chemin dans les espaces, surtout dans les matches à haute intensité. Benzema est de plus en plus confronté à des blessures, ce qui rend souhaitable l’achat d’une alternative en tant qu'attaquant de profondeur. Et Eden Hazard ne devrait pas plus avoir voix au chapitre.

C'est donc la première préoccupation du Real : un nouvel atout offensif capable de porter le poids de la ligne d'attaque. Les yeux sont rivés vers Kylian Mbappé. Dans le milieu, du sang neuf a déjà été apporté avec le duo français Camavinga-Tchouaméni. Il n’y a qu’en défense que le besoin de renouvellement est urgent. Depuis la mise à l'écart de Marcelo, il n'y a pas de véritable option au poste d'arrière gauche, Ferland Mendy étant trop irrégulier. Au poste d'arrière droit, Carvajal semble lui aussi dépassé progressivement et il n'y a pas de solution de rechange.

Le Real Madrid pourrait tirer sur la corde encore quelques années en s'appuyant uniquement sur le talent, l'expérience et l'organisation, mais le tournant vers une nouvelle ère se profile à l'horizon. On ne peut juste se contenter d'une Copa del Rey dans la capitale espagnole.

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