Jannik Sinner a-t-il franchi un cap face à Alcaraz ?

C’est un combat titanesque que Jannik Sinner et Carlos Alcaraz ont offert au public américain lors de leur demi-finale de l’Open de Miami. Après 3 heures de jeu, c’est l’Italien qui est sorti vainqueur de cet affrontement sur le score de 6-7, 6-4, 6-3. Pour le 11e mondial de 21 ans, c’est une belle revanche après sa défaite il y a peu en demi-finale d’Indien Wells face au même Alcaraz. A l’époque, l’Espagnol n’en avait fait qu’une bouchée, l’étouffant 7-6, 6-3.

Mais plus que cette qualification pour la finale, où l’Italien affrontera Medvedev, c’est peut-être bien un cap que Jannik Sinner a franchi, lui qui n’avait encore jamais battu un numéro 1 mondial. Une victoire en forme de déclic pour l’autre pépite du tennis mondial ?

Mystérieux changements gagnants ?

Après sa défaite à Indian Wells, Sinner a retravaillé son jeu, changeant quelques petites choses qui lui faisaient dire, après sa qualification pour les demi-finales à Miami : « J'ai dit à mon équipe après Indian Wells que j'adorerais rejouer contre Carlos parce que j'ai hâte de voir ce qui se passe sur un court différent. Comme je l'ai répété, j'ai l'impression qu'il fait de moi un meilleur joueur. J'attends ce genre de match avec impatience. »

Qu’est-ce que l’Italien a changé dans son jeu ? Il a refusé de donner la recette exacte après sa victoire. Quelques petites changements qui ont porté leurs fruits. Mais Sinner refuse de s’emballer et estime qu’il ne possède pas la recette miracle absolue. « Je pense qu'il s'en est aperçu et que la prochaine fois, il changera aussi quelque chose à son tour. Je dois donc m'y préparer et garder ça pour moi. »

Variété de rythme

Catalogué comme un joueur monocorde, incapable de changer de rythme et d’imposer le sien à ses adversaires, Sinner a montré tout le contraire face à Alcaraz dans cette demi-finale. Puissant dans ces frappes de chaque côté, il a aussi alterné le jeu rapide et les balles plus lentes, plus longues et plus courtes. De quoi faire cavaler plus que jamais l’Espagnol qui a montré une sacré souplesse que ne renierait pas Kim Clijsters.

Sinner n’a pas non plus hésité à quitter la zone de confort du fond de court, jouant l’offensive en montant au filet. Un choix risqué mais victorieux à 64%. Et si ses amorties n’ont pas toujours été couronnées de succès, il n’a en revanche que rarement été mal pris par celle de son adversaire. L’entrainement a payé. « Nous avons essayé d'améliorer certaines choses, de varier un peu plus le jeu pour préparer le prochain match éventuel contre Carlos mais aussi pour l'utiliser contre d'autres joueurs. Jusqu'à maintenant, c'est un bon tournoi parce que j'ai essayé de mettre en place de nouvelles choses. Et il a aussi des choses à retenir du match d'aujourd'hui pour continuer à progresser. » Jannik Sinner peut-il voir le futur avec ambition ? Très certainement. L’important désormais sera de se montrer constant.

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