Les étoiles filantes : dans l'ombre de Senna, la mort oubliée de Roland Ratzenberger

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Tous les amateurs de sport connaissent le destin tragique d'Ayrton Senna, l'icône brésilienne de la Formule 1, qui a perdu la vie dans un effroyable accident sur le circuit de Saint-Marin en 1994. Ce que l'on sait moins, c'est que durant ce même week-end, un autre pilote de F1 est décédé : l'Autrichien Roland Ratzenberger.

De Pickx

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Roland Ratzenberger et Ayrton Senna n'avaient rien en commun, si ce n'est qu'ils sont nés la même année, en 1960. Pour le talentueux Brésilien, tout marchait à merveille. À 33 ans, Senna avait déjà remporté trois titres mondiaux et 41 courses alors que pour Ratzenberger, la fête ne faisait que commencer. L'Autrichien était issu d'un milieu modeste et ses parents ne voyaient pas d'un bon œil la passion de leur fils pour la course automobile. Il achète ainsi son premier kart à 16 ans, entièrement payé de sa poche. Il étudie la mécanique automobile et tente par tous les moyens de faire une carrière professionnelle dans le sport automobile. D'abord en Formule Ford, en Formule 3 britannique, en GT, dans diverses séries japonaises comme la Formule 3000 et il participe même aux 24 heures du Mans.

C'est une cinquième place au Mans qui le met sur le radar de la Formule 1 en 1993. Ratzenberger accumule pas mal d'argent issu du sponsoring au fil des années et peut s'assurer finalement une place dans l'élite de la course automobile. Un contrat de cinq courses avec la modeste équipe Simtek Ford l'attend. Un petit et nouveau constructeur avec moins de la moitié du budget du leader Williams-Renault de l'époque. Les voitures de Simtek Ford ne sont pas de la meilleure qualité, c'est le moins que l'on puisse dire mais ses pilotes avaient déjà la chance de prendre part à des courses s’ils se qualifiaient. 

Le coéquipier idéal

David Brabham, fils du légendaire pilote de F1 Jack Brabham, était l'autre pilote employé par Simtek. Il s'est réjoui de l'arrivée de Ratzenberger comme nouveau collègue, comme il l'expliquera plus tard : "On ne lui a jamais rien donné, Roland a dû tout forcer lui-même. Je pensais qu'il était le pilote idéal pour Simtek. Il était en excellente condition physique, se présentait bien et avait toujours le sourire aux lèvres. Il n'y avait pas une once de méchanceté en lui. Il était charmant et drôle, tout le monde l'aimait."

Le rêve de Ratzenberger s'avérera finalement très éphémère. Après des débuts ratés au GP du Brésil, où il ne parvient pas à se qualifier, il est enfin autorisé à piloter en F1 lors du GP du Japon à Okoyama. Il termina la course à une belle onzième place. Le week-end du 30 avril et du 1er mai, le GP d'Italie fut au programme, sur le légendaire circuit d'Imola. Un week-end d'horreur dans l'histoire du sport automobile. 

La loi des séries

Tout a commencé lors des essais libres du vendredi 29 avril, où Rubens Barrichello se fait une frayeur après une sortie de piste. Sa voiture termine en morceaux, mais il s’en sort indemne. Après une nuit en observation à l'hôpital, il peut rentrer chez lui. Cependant, ce sera le début d’une mauvaise série. Le samedi 30 avril, à peine 20 minutes après le début de la séance de qualification, tout bascule : Roland Ratzenberger, plein de confiance après sa performance encourageante au Japon, voit son aileron avant se briser en prenant le virage Gilles Villeneuve, juste après la partie la plus rapide du circuit. A 314km/h, le coéquipier de Simtek percute de plein fouet la glissière de sécurité. Tout le monde voit la voiture se désintégrer puis lentement tourner sur la piste, balançant la tête de Ratzenberger dans tous les sens. Il est alors emmené à l'hôpital, mais une fracture du crâne et une hémorragie interne lui sont fatales.

Comme toujours dans le sport de haut niveau, le spectacle doit continuer. Ayrton Senna, très perturbé par l'accident de Ratzenberger et aussi celui de son compatriote Barrichello, hésite à prendre le départ. Le dieu brésilien de la F1 le fait quand même, par sens du devoir, et emporte un drapeau autrichien dans sa voiture en hommage à Ratzenberger. Comme un signe du destin, le 1er mai 1994, le foudre frappe alors à nouveau : un deuxième accident mortel sur le même circuit met fin à la vie d'Ayrton Senna. 

Cet évènement tragique
a particulièrement endeuillé le monde du sport et a lié à jamais le nom de Senna à Imola. Le fait qu'un autre collègue de la F1 ait connu le même destin la veille est tristement relégué au second plan. Néanmoins, Ratzenberger mérite aussi les hommages. L'ancien patron de la F1, Max Mosley, s'en est immédiatement rendu compte : il s'est déplacé aux funérailles de Salzbourg au lieu de celles de Sao Paulo, qui ont été massivement suivies et retransmises en direct. Les mots "Er lebte für seinen Traum" - Il a vécu pour son rêve - figurent sur la pierre tombale de Roland Ratzenberger.

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