One day, one goal : Kevin Keegan remet les pendules à l’heure contre Saint-Etienne

Dans les années 1970, il n'y avait pas de phase de groupe en Coupe d’Europe des Clubs Champions, la C1. Elle commençait par des matchs à élimination directe. Lors de l’édition 76-77, Liverpool était opposé aux Crusaders d'Irlande du Nord au premier tour. Les Reds n'ont eu aucun problème avec les Crusaders, remportant leurs rencontres 2-0 et 0-5. Mais en huitième de finale, les Turcs de Trabzonspor allaient offrir plus de résistance. En Turquie, les Anglais ont perdu 1-0 lors du match aller. Finalement, Liverpool a rectifié le tir à domicile, l’emportant 3-0. Kevin Keegan a marqué le troisième but du match, son deuxième du tournoi.

En quart de finale, le club français de Saint-Étienne attendait de pied ferme Liverpool. Tant les Bulgares du CSKA Sofia que les Néerlandais du PSV Eindhoven se sont cassé les dents sur les Verts qui étaient, à cette époque, le numéro 1 du football français.

Avec son entraîneur de l'époque, Robert Herbin, Saint-Étienne était une équipe de premier plan en France dans les années 1970. De 1974 à 1976, elle a remporté trois titres consécutifs. Et lors de cette dernière année de titre, ils ont également atteint la finale de la C1. Le Bayern Munich s'est montré trop fort pour les Stéphanois, qui maudissent encore les poteaux carrés.

Pour le troisième fois de sa campagne européenne, Liverpool a dû jouer son premier match à l'extérieur. Mais au Stade Geoffroy-Guichard, les Reds se sont bien débrouillés. De grosses occasions sont créées, mais ni Steve Heigway ni Phil Thompson ne parviennent à marquer. Vers la fin du match, Saint-Étienne s'est montré plus précis devant le but. Dominique Bathenay a marqué l'unique but du match d'ouverture. Liverpool est rentré chez lui avec un lourd fardeau sur les épaules.

En d'autres termes, Liverpool avait du pain sur la planche s'il voulait atteindre les demi-finales. Bob Paisley, l'entraîneur de Liverpool, a déclaré avant le match retour que ce serait un véritable casse-tête à Anfield.

Les paroles de Paisley se sont avérées prophétiques, car les supporters locaux allaient assister à un match emblématique. Une fois encore, comme lors du match retour contre Trabzonspor, Liverpool a pris son adversaire à la gorge. Et cela s'est traduit par un but après seulement deux minutes. Un but spécial cependant, parce que Keegan voulait plutôt adresser un centre. Le cuir a surpris le gardien des Verts, Ivan Curkovic. Un but rapide qui donnait le ton du match à vivre.

Au début de la seconde période, Bathenay semblait avoir miné les espoirs de Liverpool en marquant le 1-1. Mais avec le soutien de son public, Liverpool a refusé de céder. Juste avant l'heure de jeu, Ray Kennedy a redonné l'avantage à Liverpool. Avec moins de dix minutes à jouer au chrono, Paisley a fait entrer David Fairclough comme nouvel attaquant. Un changement gagnant, car Fairclough a porté le score à 3-1 à sept minutes du coup de sifflet final, permettant à Liverpool de se qualifier pour les demi-finales de la C1. "Mes garçons ont fait preuve de caractère", a déclaré fièrement l’entraineur, Paisley, après le match.

Si les doubles confrontations avec Trabzonspor et Saint-Étienne ont été difficiles, la victoire de Liverpool sur le club suisse du FC Zurich en demi-finale a été d'autant plus facile. Ils ont gagné 1-3 et 3-0. En finale, les Rouges ont également battu le Borussia Mönchengladbach, faisant de Liverpool la deuxième équipe anglaise de l'histoire (après Manchester United en 1968) à remporter la Coupe d'Europe des Clubs Champions. Liverpool allait même réitérer cet exploit un an plus tard en battant le Club de Bruges de Georges Leekens et René Vandereycken en finale.

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