Le lexique des films et séries: le flashback

Séries | Après avoir expliqué le terme flashforward la semaine dernière, Proximus Pickx se penche cette semaine sur la technique du flashback. Située à l'opposé du flashforward, cette méthode de narration est très utilisée dans le monde du cinéma et de la télévision, mais aussi en littérature.

De Pickx

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Les flashbacks semblent presque être un aspect inhérent à un film ou à une série télévisée. Les exemples où cette technique est utilisée sont nombreux. Pourtant, il nous semble qu'il n'est pas superflu d'expliquer en détail ce que signifie exactement un flashback et ce que cela apporte.

Un flashback ou retour en arrière est le moment dans un film où la chronologie actuelle est arrêtée et où un fragment du passé est mis en avant. Cela ne peut durer que quelques secondes, mais certains films sont entièrement constitués de flashbacks. Il suffit de penser à "Memento", long métrage sur lequel nous reviendrons dans un instant. Les flashbacks sont généralement le moyen approprié de retracer une histoire ou de contextualiser ce qui a précédé les événements présents. Cependant, au cours de l'histoire, certains réalisateurs ont expérimenté cette technique afin d'apporter une nuance supplémentaire comme du suspense par exemple (Alfred Hitchcock).

De Naissance d'une nation à Memento

Comme dit précédemment, d'innombrables réalisateurs ont utilisé cette technique à travers l'histoire. Mais il faut bien un premier. Et cet honneur revient à D.W. Griffiths avec le controversé "Naissance d'une nation" (1915). Plus de 100 ans plus tard, le film est toujours célèbre car il est empreint de racisme, notamment en revenant sur le Ku Klux Klan. D'autre part, Griffith innove avec toutes sortes de techniques, y compris le flashback, que le réalisateur lui-même a décrit comme un "switchback".

Un autre classique américain, "Citizen Kane" (1941) d'Orson Welles, fait lui aussi un usage intensif de la technique du flashback. L'histoire porte sur le meurtre de Charles Foster Kane (inspiré par le célèbre magnat des médias William Randolph Hearst) et est racontée à travers d'innombrables témoignages d'amis, de partenaires professionnels et d'amants. Tout cela pour découvrir la signification du tout dernier mot de Kane, "Rosebud".

Plus récemment, Christopher Nolan a prouvé que la technique du flashback peut être appliquée à l'extrême dans "Memento". Le film raconte l'histoire de Leonard Shelby (Guy Pearce) qui part à la recherche de l'assassin de sa femme. Cette recherche est handicapée par le fait que Shelby souffre d'amnésie antérograde qui l'empêche de créer de nouveaux souvenirs. Afin d'emmener le spectateur dans l'état psychologique du personnage principal, le film est raconté à l'envers, de sorte que toutes les scènes constituent un flashback de la précédente. De plus, il y a aussi un scénario chronologique qui se confond avec l'achronologie à la fin de l'histoire. Un véritable chef-d'œuvre, qui a définitivement lancé la carrière du réalisateur de Christopher Nolan.

Le flashback comme contre-vérité

Le classique "Rashomon" d'Akira Kurosawa est, de son côté, connu pour contenir de nombreux flashbacks incohérents. Une fois n'est pas coutume, le long métrage tourne autour d'un meurtre faisant l'objet d'une enquête sur base de divers témoignages. Cependant, contrairement à la plupart des autres films, les témoignages ne concordent pas. Kurosawa pose donc la question de savoir où se situe la limite entre la vérité et l'interprétation. Après tout, à qui appartient la vérité si personne n'est d'accord ?

Les séries et les shows télévisés utilisent également la technique du flashback. Il suffit de penser à "How I Met Your Mother", "Lost" ou encore "How to Get Away with Murder". Si le flashback est abondamment utilisé, sous toutes ses formes, c'est avant tout pour en dévoiler un peu plus aux spectateurs sur le fondement des personnages. De quoi revenir en arrière sur nos croyances si on l'avait su...

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