Gestion de stocks : Deltrian ouvre la voie grâce à un drone connecté à la 5G

40.000 références sur 15.000 mètres carrés

Le bon produit, au bon moment, au bon endroit. Et si possible au moindre coût et avec la meilleure qualité. Voici comment nous pourrions décrire le challenge du secteur de la Logistique. Appliqué à Deltrian, fabricant de filtres à air à Fleurus, on parle de pas moins de 40.000 références en stock. Mais aussi d’un dépôt de 15.000 m², des racks de rangement de 15 mètres de haut et une gestion semi-automatisée des stocks. On imagine alors facilement les effets d’une anomalie dans la gestion voire sur la production. Et si un drone pouvait faire la différence ?

Un consortium pour un appel à projets

Sans solution accomplie disponible sur le marché, l’entreprise décide de créer sa propre solution. Ou plutôt de cocréer avec ID2Move, spécialiste des systèmes autonomes avec un focus particulier sur les drones. « Suite à cette demande, j’ai tout de suite fait le lien avec un appel à projets de l’AdN (Agence du Numérique). Pour y répondre, nous avons créé le consortium Image Retine (Inventory MAnaGEment with REalTIme droNE) avec Proximus NXT, ADA, GSA et Deltrian », souligne Émilien Watelet, Directeur d’ID2Move.

La solution en 4 axes

La solution imaginée par les partenaires du consortium est la combinaison de 4 axes liés à l’utilisation d’un drone. Premièrement, l’information en temps réel permet une vérification instantanée sans latence grâce à la 5G de Proximus NXT. L’intelligence artificielle intégrée par ADA offre ensuite des recommandations d’optimisation du rayonnage. Ensuite vient l’axe de sécurité puisque le drone détecte les objets mal positionnés représentant un risque.

Last but not least, la capacité de vol étendue grâce à la liaison au robot assurant un cycle de charge continue de 8 heures. « Nous créons la différence grâce à cette fonction de support du drone qui travaille entre les shifts du personnel. Sans le robot d’alimentation, vous auriez besoin de plusieurs drones pour un même volume de stockage », précise Émilien Watelet.

Alliance parfaite entre 5G et IA

La connectivité 5G est la pierre angulaire de la solution. La stabilité de connectivité permet au drone d’envoyer constamment les images captées vers les serveurs et d’alimenter l’algorithme. « Nous couvrons l’entièreté du dépôt grâce à un nombre limité d’antennes. Ce qui n’aurait pas été le cas avec du wi-fi. Il s’agit également d’une couverture 5G privée pour garder les données en vase clos », explique Frédéric Renette, spécialiste 5G chez Proximus.

Algorithme et recommandations

En coulisse, un algorithme développé sur mesure permet de reconnaître les étiquettes, de compter les articles et de les associer avec une zone spécifique. « L’IA apprécie l’emplacement en fonction de l’espace dédié et peut donc élaborer des recommandations d’optimisation de l’entrepôt. D’autres notifications concernent même la détection de boîtes abimées. Bref, vous prenez de meilleures décisions en connaissance de cause », indique Émilien Watelet.

Cocréation en terres wallonnes

Ce ‘Proof of Concept’ validé par l’AdN est bien sûr transposable à d’autres secteurs. Émilien Watelet pense déjà à la gestion de stocks dans le médical, le transport voire même la défense. « Avec beaucoup de déclinaisons quand on parle de produits frais ou de matériaux extérieurs par exemple. Je suis heureux de voir des projets comme celui-ci émaner d’une cocréation sur le terrain wallon et propulsé par un catalyseur d’appels à projets comme l’AdN. »

La puissance de la 5G

De son côté, Frédéric Renette est satisfait de pouvoir à nouveau démystifier les applications de la 5G et d’en démontrer la valeur ajoutée. « Ce projet colle parfaitement à la peau de Proximus NXT. On n’est plus dans une présentation théorique en 36 slides, on est dans une solution cocréée qui répond à un besoin réel et bien documenté.

C’est en rassemblant les capacités de chacun que vous pouvez créer une solution complète pour le client. Je pense que l’avenir est dans la combinaison magique de la 5G privée et de l’IA. Car avoir des datas en temps réel est une chose, encore faut-il pouvoir les interpréter. »