Schizophrenia pour la première fois au Graspop : "L'objectif est de donner un coup de poing au public"

Graspop Metal Meeting | Le groupe de metal anversois Schizophrenia vient de terminer une tournée européenne éprouvante mais couronnée de succès. Mais pas le temps de souffler, car la formation sera au Graspop Metal Meeting et au Hellfest en France ce mois-ci, soit deux des plus grands festivals de metal au monde.

De Pickx

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Espagne, Pologne, Allemagne, République tchèque, France, Autriche, Suisse, Pays-Bas. La liste des pays où Schizophrenia s'est produit ces derniers mois est impressionnante. À un moment donné, le groupe a même donné 19 concerts d'affilée. Mais le moment le plus mémorable reste celui de Budapest, la capitale hongroise, explique le guitariste Marty VK (tout à gauche sur la photo). "Je suis à moitié Hongrois et j'ai donc pu m'adresser au public dans sa propre langue, ce qui reste un moment spécial pour moi. D'autant plus que mes parents étaient également présents. Nous avons également joué un concert solide et étions totalement en phase les uns avec les autres."

Un enthousiasme partagé par le chanteur/bassiste Ricky Mandozzi. "C'était de la folie ! Il y avait 850 Hongrois en délire, une foule énorme, l'atmosphère était incroyable. C'était vraiment un moment fort de cette tournée. Ils adorent aussi le metal en Allemagne et en République tchèque. En fait, nous nous sommes amusés partout. J'espère qu'un jour, nous pourrons jouer en Italie, mon pays d'origine. Nous sommes ouverts aux propositions ! (rires)"

Schizophrenia a été fondé en 2016, mais ce n'est que ces dernières années que vous avez vraiment percé, alors qu’une pandémie est passée par là. Comment l’expliquez-vous ?

Ricky : "Le guitariste Romeo et moi vivions ensemble et nous avions un autre groupe de metal avant cela, mais en 2016, nous avons décidé de changer de cap. Marty était quasiment devenu le troisième colocataire, il était bon ami avec Romeo et il nous a donc rejoints.”

Marty : "Romeo et moi nous connaissons depuis longtemps, j'avais 14 ans et lui 17. Nous nous sommes rencontrés à un concert de Motörhead et nous avons rapidement envisagé de monter un groupe. Alors quand ils m'ont demandé d'être guitariste de Schizophrenia en 2017, je n'ai pas hésité une seconde."

Ricky : "Nous avons ensuite cherché un autre batteur et, par l'intermédiaire de Max d'Evil Invaders (un autre groupe de metal belge, ndlr), on nous a recommandé Lorenzo Vissol. Nous étions immédiatement convaincus qu'il serait notre homme, seulement à cette époque il avait un problème d'audition et n'a pas pu jouer pendant une longue période. Nous avons d'abord fait des essais avec d'autres batteurs, mais nous avons finalement décidé d'attendre que Lorenzo soit à nouveau disponible. En 2018, nous avons commencé à écrire des chansons pour notre premier EP 'Voices', qui est sorti en 2020 et en mars nous devions commencer notre tournée en Europe avec ce disque... Et c'est à ce moment-là que la crise sanitaire a éclaté."

Sacré timing...

Ricky : "Oui, cela nous a vraiment touchés, parce que notre EP a été accueilli avec beaucoup d'enthousiasme. Il a créé un buzz, ce dont vous avez besoin en tant que groupe pour percer. Et c'est à ce moment-là que nous avons dû tout arrêter. Pendant la pandémie, il était très difficile de rester sous la lumière, notamment parce que nous n’avions pas de contenu pertinent à publier sur les médias sociaux en raison de l'absence de concerts. Nous avons mis à profit cette période pour écrire de nouvelles chansons, qui ont abouti à l'album ‘Reflections of the Insane’, sorti au début de l'année dernière. Heureusement, un certain nombre de concerts ont suivi, mais cette année, ça a vraiment pris une nouvelle dimension avec beaucoup de concerts et de grands festivals."

En regardant votre agenda, on a l'impression que votre carrière musicale est devenue plus ou moins une occupation à temps plein.

Ricky : "Si seulement c'était vrai. Mais nous avons tous des emplois réguliers et Marty étudie toujours. Ce n’est pas encore possible de ne vivre que de Schizo. Nous essayons de libérer le plus de temps possible pour le groupe, mais cette année, par exemple, nous avons 90 concerts... Parfois nous nous demandons comment combiner tout ça."



Metal extrême

Votre musique est qualifiée de death metal classique et de trash metal. Considérez-vous cela comme un compliment ou une insulte ?

Ricky : "Notre premier EP était effectivement du trash metal à l'ancienne, sur notre LP ça sonnait déjà un peu différent, plus extrême surtout. Il y a définitivement des influences death metal classiques dans notre musique, mais nous espérons toujours faire plus qu’imiter par nostalgie."

Au début de l'année, vous avez sorti l'EP ‘Chants of the Abyss’, qui ne contient que des reprises de Judas Priest, Slayer, Morbid Angel et The Misfits. L'histoire du metal est donc importante pour vous ?

Ricky : "Oui, parce que c'est la musique que nous aimons écouter."

Marty : "C’est notre amour commun pour ces groupes qui nous a fait nous rencontrer et le groupe est né de là, c'est indéniable. Mais en vieillissant et en grandissant, nous avons commencé à utiliser de plus en plus d'autres influences et avons trouvé la confiance pour créer notre propre style. Nous ne voulons certainement pas nous limiter à une réincarnation de ces vieux groupes."

Ricky : "Nous voulons honorer ces anciens héros avec une approche nouvelle. Même si c'était un pari de sortir un tel album de reprises, car on risque de froisser certains fans. Mais honnêtement, nous n'avons reçu que des commentaires élogieux. Nous jouons toujours au moins une reprise pendant nos concerts, ce qui nous permet parfois d'attirer l'attention du public qui ne connaît pas notre répertoire. Pour nous, il n'était donc pas illogique de faire quelque chose de ce genre sur l'album."

Dans votre bio, vous parlez vous-mêmes de metal extrême. Qu'est-ce que cela signifie pour vous ?

Ricky : "En fait, toutes ces étiquettes ne sont pas nécessaires pour nous. C'est très difficile de donner une étiquette à un groupe dans le genre metal de toute façon, parce qu'il y a tellement de ramifications. Je pense que nous nous rapprochons le plus du death metal et du trash metal, mais certaines personnes y voient aussi du black metal ou des éléments plus mélodiques."
Marty : "En général, je dis simplement que je joue du heavy. Et les gens font avec." (rires)

Vos concerts sont bruyants, intenses et agrémentés des éléments visuels habituels du genre. C'est du metal pur et dur. Quelle est l'importance de cette attitude ?

Ricky : "Nous nous donnons toujours à 100 %. C'est du metal extrême, donc ça demande le maximum de chacun d'entre nous. De plus, nous n'avons pas les moyens financiers de travailler avec de grands décors ou des accessoires coûteux. Pendant nos concerts, nous devons jouer avec ce que nous avons : nous-mêmes. L'objectif est que le public se prenne un coup de poing dans la figure."

C'est aussi très amusant d'être comme cela sur une scène.

Marty : "Absolument ! C'est beaucoup plus amusant que de rester immobile. (rires) Nous voulons aussi offrir quelque chose aux gens qui paient un billet, sans qu'ils aient l'impression d'assister à une répétition. Il faut que ce soit un vrai spectacle."

Débuts au Graspop

Ricky, tu es né et tu as grandi en Italie, comment as-tu atterri à Anvers ?

Ricky : "Grâce à un échange Erasmus. Ou du moins, c'était l'excuse pour venir en Belgique et y faire de la musique. (rires) Au départ, j'ai étudié à Liège, mais grâce à la scène metal, j'ai atterri à Anvers et j'y vis toujours."

Tu seras bientôt au Graspop Metal Meeting pour la première fois, as-tu une expérience du festival en tant que spectateur ?

Ricky : "J'y suis déjà allé deux fois, mais seulement un jour à chaque fois. C'est évidemment génial de pouvoir y jouer moi-même maintenant. Avec le Wacken en Allemagne et le Hellfest en France, c'est le plus gros festival metal au monde. Et il se trouve que nous nous produirons au trois cet été. C’est un rêve devenu réalité."

Marty : "Je ne suis jamais allé au Graspop, je n'en avais pas les moyens ou j'étais en pleine période d'examens. Ma première fois sera donc sur scène."

Vous jouerez au Graspop le samedi 17 juin à 14h10. C’est un défi, non ?

Ricky : "Ce n'est pas si mal. Je préfère être là tôt dans la journée que tard dans la soirée. Sinon, on traîne toute la journée, on est nerveux… D'autant plus que je ne bois jamais avant un concert. Et puis je fume beaucoup trop."

Avez-vous hâte de voir certains groupes à l'œuvre au Graspop ?

Ricky : "Malheureusement ça n'arrivera pas, nous devons voyager directement après notre concert pour le Hellfest en France. C'est souvent le cas cet été, on peut difficilement rester quelque part. En août, nous serons à Alcatraz et le même jour nous devons jouer en Allemagne. Nous ne profiterons donc pas beaucoup de l'atmosphère des festivals."

Y a-t-il des groupes que vous aimeriez voir en concert un jour ou qui vous ont laissé une impression durable ?

Ricky : "Disons que je n'ai pas voulu trop regarder le programme des festivals où nous jouons car ça ne ferait que me contrarier, je pense."

Schizophrenia se produira le samedi 17 juin à 14h10 au Graspop. Retrouvez ici plus d'informations sur le programme et les tickets.

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