La force de la série américaine 'Yellowjackets'

Dès la sortie des premiers épisodes en 2021, les internautes américains avançaient déjà de nombreuses théories, toutes plus folles les unes des autres sur les réseaux sociaux. Créée par Ashley Lyle et Bart Nickerson, la série à suspense est un véritable phénomène outre-Atlantique.

Le récit nous plonge dans le crash d’avion d’une équipe de footballeuses du New Jersey. Survolant le Canada, leur avion s’écrase en pleine nature. Pendant dix-neuf mois, elles seront rescapées avant d’être secourues. L’histoire fait des va-et-vient entre leur tentative de survie et leur vie d’adultes, vingt-cinq ans plus tard. Traumatisées par ces événements, elles doivent vivre avec les lourds secrets liés à tout qu’il s’est passé pendant ces longs mois à mourir de faim. Des choses qui parfois leur font vraiment honte. Les héroïnes tentent par tous les moyens de dissimuler les horreurs vécues et réalisées alors qu’elles n’étaient qu’adolescentes.

Un casting entièrement féminin

La série est magnifiquement portée par deux générations d’actrices et un casting presqu’entièrement féminines et connues. Dans la peau des versions plus âgées des personnages, on découvre Melanie Lynskey (‘Togetherness’), Juliette Lewis (‘Tueurs nés’), Christina Ricci (‘La Famille Addams’) et Tawny Cypress (‘Heroes’), Lauren Ambrose (‘Six Feet Under’). Pour les adolescentes, les noms de Sophie Nélisse (’47 Meters Down’), Jasmin Savoy Brow (‘The Leftovers’), Samantha Hanratty (‘Pushing Daisies) et Ella Purnell (‘Sweetbitter’) sont repris. Toutes ces actrices brossent des portraits fascinants de femmes. On y découvre une journaliste en quête de vérité, une femme au foyer frustrée, une femme politique gay, une punk passionnée par les armes à feu, une sociopathe… Bref des femmes qui ne manquent pas de mordant. 

Une ambiance queer et féministe

Avec toutes ces femmes aux commandes, la communauté LGBTQIA+ ne sera pas en manque de représentation. Rien que le fait que l’action se situe dans les années 90 et qu’il s’agisse d’une équipe de football féminine qui se retrouve perdue dans les forêts canadiennes annonce la couleur. Ensemble, elles devront s’atteler à des tâches qui sont en général masculinisées dans des productions hétéronormées comme la chasse, le bricolage, les armes, le meurtre, le cannibalisme etc. Pour la première fois, un show du type ‘Lost’ au féminin ose aborder la question des menstruations en pleine nature, sans complexe et propose des solutions hygiéniques.

Du générique de début aux personnalités des protagonistes, la série respire la queerness. On sent que les personnalités queer de la série ne répondent pas simplement à un quota imposé par les productions américaines. L’homosexualité fait clairement partie de l’ADN du programme sans pour autant que ce soit forcé. Loin de tous les stéréotypes, les relations sont explorées dans un réalisme impressionnant. Aussi compliquée que dans la réalité, avec l’acceptation de soi, des amitiés toxiques et complexes, les trahisons, meurtres...

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