Pickx a rencontré Patrick Ridremont, le maître de cérémonie des Magritte 2023

Bonjour Patrick, pour débuter, parlez-nous du peintre...

Patrick Ridremont: "Parler du peintre Magritte, en voilà une belle façon d'aborder cette interview ! Bonjour à Pickx d'ailleurs, comment va Danièle Gilbert ? J'ai été chez Pickx pour tourner une petite rencontre en bord de la Meuse avec Danièle Gilbert cet été, j'espère que ça s'est bien passé ! Alors pour René Magritte, je conseille à tout le monde d'aller voir son musée, mais surtout de regarder la cérémonie qui porte son nom. Je pense que ce bon vieux René aurait été honoré que cette cérémonie porte son nom."

Comment était votre état d'esprit quand on vous a proposé de présenter les Magritte du Cinéma ?

P.R.: "Le premier réflex, le téléphone sonne: "Bonjour, c'est les Magritte !" "Chouette, j'ai gagné un prix ? " "Non, on voudrait que tu présentes" "Ok, je suis très content, je ne peux pas m'empêcher évidemment de penser à ce qui a déjà été fait, à Kody, à Vizorek, à Charlie Dupont, à Helena Noguerra, et j'en oublie. Et je me demande si c'est un rôle pour moi, mais je suis honoré. Qu'est-ce que je vais pouvoir faire de plus ou de différent que ces précédents présentateurs ? Ensuite, je me suis rendu compte qu'il ne fallait pas forcément faire les choses différemment, je pense qu'il faut un retour au basique, à l'essentiel. Donc je suis passé d'un état d’excitation total où je me disais que j'allais passer en direct à la télé, que j'allais faire mon show, à un état d'esprit plus humble, plus collégial, où je me suis dit que je devais me mettre au service de cette énorme machine que sont les Magritte".

On sait que vous être très doué en improvisation, est-ce que vous allez vous laisser une marge d'impro durant la cérémonie ?

P.R.: "Dire oui, ce serait mentir. Sans valider les respirations et les virgules que je mettrai dans mon texte, ils tiennent tout de même à savoir ce que je vais dire. Il y aura une personne au prompteur, je n'ai pas envie qu'elle se suicide parce que je ne suis absolument pas le texte que je suis censé dire. Il y a donc une trame qui est validée par tout le monde, parce qu'il y a parfois des susceptibilités sur certaines choses. Et puis je ne suis pas là pour casser du sucre à la Ricky Gervais. Maintenant, il y a une petite part d'impro lorsque je serai confronté à des évènements, comme des remettants ou des gens qui gagnent un prix et qui ont envie de me parler, etc. Si Hugues Dayez crie "À poil !", je peux éventuellement improviser avec lui et virer mon slip. Donc la base de cette cérémonie sera à 95% écrite et validée, mais il me reste un petit 5% pour m'arrêter à un moment qui n'était pas prévu ou même descendre dans la salle si je vois que quelqu'un qui est mort bourré au premier rang..."

Est-ce que vous avez carte blanche ?

P.R.: "Non, absolument pas, j'ai une carte rouge même ! Comme je l'ai dit, ce n'est pas mon spectacle, je ne dois pas occulter l'évènement en lui-même, et nous sommes dans une période avec beaucoup de sensibilités, et si tout le monde se lâchait, on se rapprocherait de la cérémonie des Machins. Donc autant laisser aux Machins ce qu'ils font très bien et qui est très divertissant, et que la RTBF et l'Académie Delvaux fassent quelque chose pour lequel j'ai moins carte blanche."

Vous avez participé à toutes les précédentes éditions des Magritte ?

P.R.: "J'aimerais vous dire que oui, mais ce serait mentir. Bien sûr que je ne les ai pas toutes faites. Je suis toujours très content quand on m'invite, mais ça tombe souvent mal. Il faut savoir que je fais régulièrement des enfants, j'ai eu dernièrement une petite fille qui a un mois, donc parfois ça tombe mal. Mais j'ai toujours suivi les palmarès et j’essaye de voir au moins 4, 5 films belges par an. Je tiens à le dire. Mais c'est peut-être un mensonge..."

Votre meilleur souvenir ?

P.R.: "Oui, c'était en 2013, une année où j'avais été honoré de 8 nominations pour mon film 'Dead Man Talking', et où j'ai remporté le Magritte du meilleur premier film. C'était paradoxal, parce qu'on se sent à la fois inclus dans un monde qui n'est pas le nôtre, moi je ne suis pas cinéaste, je ne suis pas réalisateur, je suis comédien, scénariste, je fais un peu de tout, et quand vous faites un peu de tout, vous n'êtes rien, puisqu'on ne sait pas vous mettre dans une seule case, et être dans dix cases ce n’est jamais bon. D'un autre côté, j'étais ravi de faire partie de cette grosse fête et ça reste mon meilleur moment. Mais j'espère que je pourrai vous dire après la soirée qui aura lieu en mars que mon meilleur souvenir est d'avoir été maître de cérémonie !"

On vous donne rendez-vous le samedi 4 mars à 20h sur Auvio et à 21h sur La Trois pour vivre en direct la 12^e Cérémonie des Magritte du Cinéma.