'Women Talking’, une histoire de femmes qui parlent de leurs abus sexuels dans une colonie mennonite isolée

Cinéma | Le nouveau film de Sarah Polley, 'Women Talking’, est basé sur un roman inspiré d'une histoire tragique. Au casting, Rooney Mara, Claire Foy, Jessie Buckley et Frances McDomand. À découvrir dès ce mercredi 15 février dans les salles obscures. 

De Pickx

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Ce film coup de poing de Sarah Polley est l’adaptation au cinéma du célèbre roman ‘Ce qu’elles disent’ de Miriam Toews. L’histoire tourne autour d’un groupe de femmes isolées dans une colonie religieuse qui doivent faire face à une série d’agressions sexuelles par les hommes de leur clan. Elles se réunissent pour décider de leur avenir : soit se battre pour faire reconnaître leurs droits au sein de la communauté, soit quitter le village reclus et ne plus jamais y mettre les pieds. 

À l’affiche, on retrouve les actrices Rooney Mara ('Carol', 'Millenium'), Claire Foy ('The Crown'), Jessie Buclkey ('Men', 'The Lost Daughter'), Frances McDormand ('Nomadland'), Judith Ivey, et la légendaire Canadienne Sheila McCarthy, connue dans ‘Le Chant des sirènes’ de 1987. Le casting promet des étincelles et est déjà considéré comme l’un des meilleurs de l’année. Il est déjà en lice pour deux Oscars, celui du meilleur film et celui du meilleur scénario adapté.  



Ce film se base sur une triste histoire vraie: celle d’abus sexuels dans une communauté mennonite de Manitoba, en Bolivie. Les mennonites sont des groupes de communautés fondamentalistes chrétiennes qui rejettent toute forme de modernité, la violence et la paresse. Ils vivent sans électricité, voitures, téléphones, télévisions et autres technologies modernes. En 2011, sept hommes mennonites en Bolivie ont été arrêtés pour plus de 130 viols signalés ; les rapports de police ont indiqué que le nombre de victimes est probablement encore plus important. 150 femmes ont témoigné au cours du procès, et nombre d'entre elles ont déclaré avoir été menacées ou harcelées après avoir témoigné. Il a été révélé qu'un anesthésique de sommeil utilisé sur les animaux était à l'origine des drogues servies à l'encontre des femmes. Elles étaient alors abusées et maltraîtées pendant qu'elles dormaient. En fin de compte, les accusés ont été condamnés à 25 ans de prison.

Une histoire écrite par une mennonite

L'auteure du roman éponyme, Miriam Toews s'est donc inspirée de ces faits, mais également de son passé. Enfant, elle grandit en tant que mennonite dans le Manitoba au Canada. 'Ce qu'elles disent' est sa huitième oeuvre, et comme dans la plupart de ses romans, elle évoque ses origines. Ici, à travers les viols horribles, elle veut pointer du doigt comment certaines femmes sont encore traitées au XXIème siècle. En mettant l'accent sur leur complotisme pour échapper à l'autorité masculine, elle donne la parole à ces femmes qui n'ont pas souvent leur mot à dire. Dans le livre, on suit la narration d'August, un jeune homme ayant grandi au sein de cette communauté et qui a su s'en échapper pendant quelques années en étudiant à l'université. À cause d'un incident, il a dû rebrousser chemin et vit désormais comme un marginal auprès des mennonites. Il devient le seul homme qui peut les aider et est témoin de leur combat. 

La cinéaste Sarah Polley adopte une tout autre perspective. La voix off est attribuée à Autje (interprétée pat Kate Hallett qui fait ses débuts dans le 7ème art). Elle est la plus jeune victime de la pièce. Son rôle lui permettra de perpétuer la mémoire de ces huit femmes qui ont écrit leur histoire dans une grange en cachette des hommes. Ainsi la narration est portée par un point de vue féminin et futuriste puisque dans le film Autje s'adresse à l'enfant d'Ona, jouée par Rooney Mara, en quête de ses origines. August existe toujours dans le long métrage, il est incarné par Ben Whishaw, mais il n'est plus aussi omniprésent que dans le livre. D'ailleurs, cette ouverture sur l'avenir empruntée par Polley, lui permet de clôturer le film sur une note d'espoir alors que le roman de Toews se termine autrement.

Une bande originale somptueuse

La bande originale du film, de la célèbre violoncelliste et compositrice islandaise Hildur Guðnadóttir, figure également sur les listes des Golden Globes, des Oscars et des BAFTA.  Elle a déjà remporté ces trois prix en 2020 pour la musique du film 'Joker'. On lui doit également la bande sonore de la minisérie 'Tchernobyl'. Pour le film, elle a déclaré avoir composé "une musique optimiste pour un sujet épouvantable", à savoir les abus sexuels. La musique soutient et renforce l'histoire des femmes dans le film, évoluant avec elles. Par ailleurs, Guðnadóttir est doublement en lice pour un Oscar, car après quelques détours, il a été décidé que ses compositions pour le film 'Tár’ étaient également éligibles pour une statuette. 

Découvrez 'Women Talking’ dans les salles belges à partir de ce mercredi 15 février.

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