Satchel Hart sort son premier album cosmique : "le surréalisme, ça passe ou ça casse"

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Comme chaque semaine, Pickx vous introduit un artiste belge. Voici Satchel Hart, un ovni et un ermite de la musique qui au fond de sa cabane dans les bois vous a concocté son premier album ‘Things Will never be the same’. Dès ce vendredi 27 janvier, embarquez dans son univers pop psychédélique et cosmico-sexy, voire cosmico-mélancolique. 

De Pickx

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Bonjour, tout d’abord, félicitations pour le lancement de ton premier album ce 27 janvier. ‘Things Will never be the same’, ça raconte quoi ?

Satchel Hart : "Ce sont juste les montagnes russes de ma vie. Ce que j’ai ressenti à des moments. J’ai écrit cet album pour un peu m’aider…J’allais dire un truc super triste : pour continuer à vivre, mais non ! C’est juste pour m’aider dans la vie. Comme quelqu’un qui va voir un psychologue, moi je vais faire de la musique, composer. Moi, ça m’aide à voir les choses plus claires."

Ça reste assez positif quand même.

S.H. : "Quand je dis ça m’aide à voir les choses plus claires, ça peut être très positif aussi ! Parfois, j’écris aussi juste pour m’amuser pour être dans l’extasie et dans la joie."

Le disque sonne très 70s-80s, un peu onirique et vintage. Comment qualifierais-tu ta musique ?

S.H. : "Moi je qualifierais ma musique de pop psyché cosmico-mélancolique. Ça veut dire que c’est cosmique, donc ça te tire vers le haut. Ça te fait planer. Mélancolique, pour les côtés qui peuvent parfois te rendre triste. Il y a des morceaux, tu sais pas trop si le mec est heureux ou triste. Il y a parfois une profonde tristesse dans les morceaux, mais qui reste stable on va dire."

Quand tu dis le mec, tu mets d’autres personnes en scène dans tes chansons ?

S.H. : "C’est bien moi ! Je dis le mec parce que c’est le mec d’il y a un an. J’ai changé depuis. On n’arrête pas d’évoluer. Je suis une autre personne maintenant."

La pochette fait très apocalyptique et psychédélique. Quel message s’y cache ?

S.H. : "La pochette, j’ai demandé à Fiona Rostagni de la faire, de la graver. Ça faisait longtemps que je voulais collaborer avec une artiste, parce que sinon ça aurait été une photo de moi. (…) Là, je voulais vraiment pas prendre de la place pour la pochette. Je voulais vraiment que les gens puissent s’imaginer et interpréter. Quand on voit ma tête, c’est difficile d’interpréter quelque chose. Ça devient tout de suite personnel. J’aime bien le surréalisme, j’adore trop même.

En fait, j’aime bien ce qu’elle fait comme art, je lui avais demandé de faire quelque chose d’en même temps doux et apocalyptique et je voulais un truc cosmique aussi c’est pour ça qu’il y a des étoiles et des comètes. J’étais très content du résultat. Je ne lui avais pas demandé une main rouge, mais je trouvais que la main était super cool parce que pour moi la main rouge c’est un peu le passage à autre chose. C’est la ‘Red Right Hand’ de Nick Cave, donc détruire pour changer, pour pouvoir reconstruire quelque chose. Ça m’a beaucoup inspiré. L’échiquier, c’est vraiment la société. Je voulais aussi vraiment dénoncer ce côté de pouvoir. On est tous un peu des pions et d’autres qui sont des rois. Et donc, il y a cette main qui veut bouleverser le monde. Sinon les étoiles, c’est vraiment pour aller vers le haut. La main essaie de les attraper, elle va aller vers le haut. Il y a vraiment moyen d’aller loin quand tu vois la pochette."

Dans la presse, on te compare souvent à Tame Impala ou à Mac DeMarco. Quelles sont tes influences ?

S.H. : "Il y a vraiment de tout, j’écoute vraiment de vieilles choses et évidemment j’écoute Tame Impala ou Mac DeMarco. J’écoute vraiment de tout. Je n’écoute pas beaucoup de rap. J’écoute parfois encore un peu la radio. J’aime bien aller chercher surtout les choses qui te font planer. Les morceaux un peu planants. J’aime beaucoup le rock, ça j’ai toujours aimé. Le punk, la disco, l’électro, vraiment j’aime tout, j’aime la musique quoi ! J’aime le rap, c’est juste qu’en ce moment il y en a tellement que j’ai besoin d’écouter autre chose (rires). Quand j’étais jeune, beaucoup écoutaient du rap, moi c’était pas trop mon truc. J’écoutais plus du rock."

Tu as seulement 25 ans, tu n’as donc pas grandi avec le rap ?

S.H. : "C’est vrai que maintenant que tu le dis. Je n’ai pas vraiment grandi avec le rap quand j’y pense. Moi j’ai grandi avec les groupes comme Arctic Monkeys,The Strokes, Red Hot Chili Peppers, Green Day, Nirvana…Et puis les classiques quoi Led Zeppelin, les Beatles, Rolling Stones, The Doors, The trubles, etc. Les groupes des années 60-70-80."

Dans une génération fort marquée par le rap, ce n’est pas un peu risqué de venir présenter une musique qui rappelle le rock à papa ?

S.H. : "Je fais ce que j’aime. Je ne me pose pas de question sur ce qui marche en ce moment. Je n’ai pas forcément envie de faire quelque chose qui marche. Ça va peut-être moins bien marcher que du rap. Mais je suis sûr que pour les gens qui aiment bien aller chercher de la musique, qui sont un peu comme moi et qui n’écoutent pas trop le rap, ils trouveront de quoi écouter dans mon répertoire. Après, il y a plein de gens qui écoutent du rap et qui adorent ma musique aussi. Chacun est différent et chacun a ses propres goûts. Je pense qu’il ne faut pas trop se poser de questions. Du moment que tu t’amuses en faisant ta musique, les gens vont le ressentir et vont vouloir écouter ta musique. C’est un truc qui se sent."

Est-ce que ce sont tes parents qui t’ont initié à cet univers musical ?

S.H. : "Oui clairement ! Ma maman, elle m’a fait découvrir la musique. Quand j’avais trois ans déjà, on avait été à un concert. Elle m’avait amené voir Korn. J’avais trois ans et Korn c’est un groupe de Metal. À l’époque, elle jouait dans un groupe de punk, elle était bassiste. Pour elle, la musique était importante. Elle m’a mis au piano quand j’avais six ans. Ça a donc joué un grand rôle. Il y a même des moments où j’avais envie de lâcher, elle a continué à me pousser. Elle ne m’a jamais forcé, mais elle m’a motivé à continuer jusqu’à mes 18 ans. Ensuite, j’ai appris la basse et la guitare tout seul. J’ai toujours chanté ! Dès que j’ai commencé à parler, je chantais."

Tu es Belgo-Américain. Les States n’ont jamais été une option pour toi ?

S.H. : "Si pourquoi pas. Tout mon univers, tous mes amis et tout ce que j’ai construit se trouvent en Belgique en ce moment. Pour moi, c’est un peu abandonner tout ça si je vais aux États-Unis. Et ce serait dommage ! Mais c’est le plan dans le futur. Je dis toujours à mes musiciens. ‘Plus tard, si on devient célèbre, on vivra en Californie. On fera des tours et on n'aura pas le temps de merde de la Belgique’. Je n’arrête pas de dire ça pour les faire un peu rêver."

Ça fait combien de temps que tu travailles sur cet album ?

S.H. : "En fait, il y a des chansons que j’ai puisées d’avant. J’avais déjà commencé à faire un album quand j’avais dix-huit ans. Après trois ans, je me suis rendu compte que ça ne me correspondait plus. C’était trop influencé Arctic Monkeys et tout ça. Et là, je me suis dit, j’ai envie de faire un truc plus personnel, avec des synthétiseurs et pas que de la guitare. Là, j’étais tombé amoureux de Tame Impala. J’ai commencé d’autres morceaux, mais il y a des titres que j’ai quand même gardés genre ‘Listening to you’, c’était un morceau d’avant le covid. Maintenant, on peut parler comme ça en fait : avant J-C après J-C, avant covid, après covid (rires)."

Comme tu l’as évoqué plus tôt, tu travailles avec quatre autres musiciens. Pourquoi ne pas avoir créé un nom de groupe à la place de ton nom ?

S.H. : "De base, c’est moi, seul, qui ai tout composé, tout enregistré. Au début, je voulais avoir un nom de groupe et continuer à tout faire en solo. Cette idée ne me dérangeait pas. Mon nom sonne déjà bien en tant qu’artiste."

Satchel, ça veut dire soleil, non ? Ça te correspond bien par rapport à ta musique solaire, positive et aérienne.

S.H. : "Ça veut dire soleil ? Je ne le savais pas. Je ne sais pas en quelle langue cela signifie soleil, mais c’est effectivement cool, si c’est le cas. Si ça se trouve rien n’est un hasard, je m’appelle Satchel et je fais de la musique solaire, c’est lié. 

À la base, c’est un prénom américain. Ça veut dire sac à dos. Ça vient des bluesmen des années 50-60 qui débarquaient avec leur sac. On les appelait satchel-mouth, satchmo. C’était même le surnom de Louis Armstrong. Il y a eu aussi un baseballeur très connu qui s’appelait Satchel (Satchel Paige, ndlr). Moi, je pensais que ça venait de là, des bluesmen."

Qui se cache derrière Satchel Hart ? Beaucoup te comparent à un ermite ou à un ovni.

S.H. : "Franchement, c’est la personne qui se présente devant toi, il n’y a pas de personnage. (…) Je suis naturellement un ovni. J’ai pas essayé de faire autre chose et d’être quelqu’un d’autre. Donc voilà, ça c’est moi ! Je reste moi-même sur scène, en interview et en musique.

Peut-être que l’on me compare à un ovni à cause de ma personnalité, de la manière dont je parle ou encore de la musique que je fais qui est cosmique. Je ne sais pas trop pourquoi on m’appelle de la sorte. Je suis très fan de Stitch depuis tout petit (un alien bleu dans l’univers Disney, tiré du film ‘Lilo et Stitch’). Ça vient peut-être de là (rires).

Pour l’ermite, c’est le côté cabane. Il y a pas si longtemps je vivais encore dans une tiny house. Pendant trois/quatre ans, je vivais dans un 21m2 : avec douche, petite cuisinette, toilette sèche, mezzanine et puis mon studio en plein milieu. (…) C’était simple et agréable de vivre comme ça dans la nature. J’avais mes chats, il n’y avait pas de bruit. C'était inspirant. J’ai changé parce que j’avais besoin d’autre chose pour m’inspirer. Maintenant, j’ai besoin de l’inverse."

Tu as déjà fait une dizaine de lives, avant la sortie de ton album. Quel est ton rapport avec le public pendant tes concerts ?

S.H. : "J’essaie vraiment d’être plus à l’aise sur scène ou avec les gens. Je suis quand même fort sensible à la foule et au stress. (…) Quand je suis sur scène, il me faut vraiment un morceau ou deux avant d’être vraiment à l’aise. Parfois, je ne sais pas comment parler à mon public. J’aime bien être moi-même, mais bon le surréalisme, ça passe ou ça casse.(…) J’essaie vraiment de travailler dessus. J’ai vraiment envie de faire un show et de rester moi-même."

Que peut-on te souhaiter pour la suite ? Quels sont tes plans futurs ?

S.H. : "Dans mon imaginaire, j’aimerais partir en tournée. Après l’album, c’est mon rêve : faire un album et partir en tournée européenne ou internationale. Mais internationale, ce serait quand même la classe. Comme ça je voyage encore plus, et je peux voir des trucs encore plus fous ! On verra, je reste assez confiant. J’ai juste envie de continuer et de faire un album encore mieux, même si celui-là est déjà très bien. Je suis assez content du résultat. J’aimerais bien faire un deuxième album, je suis déjà en train de composer d’autres sons."

Voici ses prochaines dates : 

27/01/23 - RELEASE PARTY 'Things will never be the same' au Lac - Bruxelles

28/01/23 - CONCERT @Belvédère - Namur (avec Fake Empire et The Blank Agains) 

09/02/23 - CONCERT @ Kultura - Liège - avec (Cool Sounds)

23/02/23 - CONCERT @Bar Du Matin - Bruxelles 

08/04/23 - CONCERT @Maison Folie - Mons 

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

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