Drea Dury, de la Colombie à la Belgique, une artiste qui sort des cases

Musique |

Drea Dury est probablement la plus belge des artistes colombiennes. Avec un univers musical unique en son genre, la chanteuse et compositrice a tout d’une grande : la voix, le style, l’attitude et surtout…le talent ! Après une participation remarquée à la saison 7 de ‘The Voice France’, Drea Dury a fait du chemin et est indéniablement une artiste à garder sous les radars. Pickx l’a rencontrée et vous dévoile pourquoi Drea Dury est assurément une artiste à suivre de toute urgence !

De Pickx

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Bonjour Drea, peux-tu te présenter ?

Drea Dury : « Bonjour, bien sûr. Je m’appelle Andrea Maria Rosa Dury, mais mes amis m’appellent Drea. C'est d’ailleurs de là que vient mon nom d’artiste, Drea Dury. J’ai 27 ans et je suis chanteuse et compositrice. Je viens de Colombie et j’habite en Belgique depuis 2014. J’ai eu l’opportunité de venir ici pour faire mes études à La Cambre car mon père est Belge, mais il vit en Colombie depuis plus de 30 ans. Je suis donc venue découvrir la Belgique sous ses conseils, pays dont je ne connaissais rien. »

Cela fait huit ans que tu vis dans notre plat pays, qu’aimes-tu en Belgique ?

Drea : « Quand je suis arrivée j’ai été très dépaysée, car la Belgique ça n’a rien avoir avec la Colombie. Déjà la langue n’est pas la même, heureusement j’ai étudié dans un lycée français, donc je connaissais déjà un peu la langue, mais le choc culturel était vraiment énorme. Ce que j’ai beaucoup aimé avec la Belgique, c’est de pouvoir rencontrer tellement de personnes qui venaient d’endroits différents, c’est ça qui est joli ici, c’est qu’il y a plein de gens du monde entier. Je me suis fait beaucoup d’amis. Ce sont d’ailleurs toutes ces belles rencontres qui ont fait que je me suis attachée à ce pays. Elles ont aussi fait en sorte que ma musique est assez spéciale et n’est pas seulement latine, elles ont enrichi ma créativité, mon art et la musique que je fais aujourd’hui.

Sinon, j’ai beaucoup aimé étudier à La Cambre, l’école supérieure des arts visuels, qui m’a ouvert des portes. Pendant que je faisais mes études, j’ai commencé à faire de la musique, c’était vraiment mon rêve. Je suis partie aussi de chez moi pour avoir des opportunités, comme beaucoup d’immigrés. »

D’où te vient cette passion pour la musique ?

Drea : « J’ai toujours énormément aimé la musique. Dès que j’ai été en âge d’avoir un Ipod, j’ai eu la chance d’en recevoir un et je l’ai gardé précieusement pendant pas mal d’années, il était tout le temps avec moi. La musique était aussi très présente dans ma famille puisque mon père est chef d’orchestre, donc la musique a toujours été un sujet de conversation dans ma maison. Par contre, je n’ai jamais eu de cours de solfège, même si j’aurais adoré. 

À l’école en Colombie, comme j’étais dans un lycée français, j’avais des cours de chant, de musique et je les prenais très au sérieux, contrairement à mes camarades. Ma prof a repéré le talent que j’avais et a commencé à m’encadrer davantage et à m’inscrire à des concours inter-écoles de ma ville et les deux fois auxquelles j’ai participé, j’ai gagné ! Je le faisais surtout parce que je m’éclatais, je passais toujours un moment incroyable sur scène et je me suis formée comme cela petit à petit car je savais que je voulais faire quelque chose dans la musique. Quand je suis arrivée à La Cambre et à Bruxelles, je ne connaissais rien ni personne, sauf la famille de mon père. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai commencé à participer à des jam-sessions, des petits concerts, je prenais le micro et je chantais. C’est comme ça que j’ai commencé à faire de la musique et à rencontrer des gens en Belgique. »

En 2018 tu as participé à la saison 7 de ‘The Voice France’, tu peux nous en parler ?

Drea : « Oui, j’ai participé à la saison 7 de la version française de ‘The Voice’. Je voulais vraiment faire de la musique et j’ai commencé à faire des covers sur Youtube et c’est de là que les casteurs de ‘The Voice’ m’ont repéré et m’ont invité à participer à l’émission. J’avais une seule règle en venant en Europe, c’était de prendre toutes les opportunités qui s’offraient à moi ! Du coup, j’ai accepté de participer au programme qui a forcément mis la lumière sur moi. J’ai profité à fond de ce moment, mais mon but était vraiment de continuer à développer encore plus mon art après ça, car j’ai toujours eu cette détermination de travailler dans la musique et de la partager avec les gens.

Pour les auditions de ‘The Voice’, j’ai d’ailleurs présenté un remix du titre ‘Rude Boy’ de Rihanna. Je voulais montrer au public quel était mon univers. ‘The Voice’ c’était vraiment une expérience très cool, j’ai kiffé être coaché par Mika. Il m’a appris énormément de choses, dont celle de canaliser mon énergie. C’était très enrichissant, mais évidemment ça dépend de ce que tu en fais. Peu importe l’endroit où tu me mets, j’en retiendrais toujours un apprentissage, c’est ma mentalité : ‘Si je gagne, je gagne, si je perds, j’apprends ! ».

Que s’est-il passé pour toi après l’émission ?

Drea : « Après l’émission, j’ai travaillé encore plus dur et plus sérieusement et j’ai surtout découvert ce qu’était être un vrai artiste et ce n’est pas facile. La période de covid a été super difficile, la Colombie me manquait, j’avais la possibilité d’y retourner, mais je n’aurais pas eu les mêmes opportunités et je suis tellement déterminée à faire de la musique que je suis restée en Belgique. Mon premier projet, ‘Atardece’, est né pendant cette période. Pourtant, j’avais envie de lâcher l’affaire ! En tant qu’artiste, la période a été très dure, je n’avais pas d’argent, j’étais dans la merde. Ma mère m’a beaucoup soutenu, elle m’a poussé à continuer, même si c’était difficile pour elle aussi, ça m’a prouvé à quel point elle m’aime et qu’elle croit en moi.

J’avais touché le fond et au final, c’est à ce moment-là que tout a explosé : la sortie de mon premier projet ‘Atardece’, mon travail avec Anissa, j’ai signé avec le label ‘Wagram’. Attention, je ne veux pas romantiser la misère, car quand ce sont des périodes merdiques, elles le sont un point c’est tout. Mais j’étais tellement déterminée, je me suis accrochée et après le covid, j’avais encore plus la conviction que la musique était ma voie. Je n’ai rien lâché et j’ai continué de courir derrière mon rêve. Il faut savoir sortir de sa zone de confort parfois. Maintenant est venu le moment de la réconciliation, je travaille sur mon prochain projet, dont le single est sorti dernièrement. »

Tu as eu aussi l’opportunité de collaborer avec des noms comme Will.I.Am, Childsplay, Izi, ou Yemi Alade, comment cela a pu être possible ?

Drea : « Daddy K a été une de mes grosses rencontres en Belgique, je suis très reconnaissante envers lui car il m’a toujours donné de la force. J’ai aussi rencontré l’artiste français, Willy William qui est à l’origine du tube ‘Mi Gente’. Il voyait quelque chose de spécial en moi et on a été en studio ensemble faire le titre ‘Brutal’, juste tous les deux au départ. Je n’étais pas du tout au courant que Will.I.Am serait dessus ! Willy William lui a fait écouter le son et visiblement Will.I.Am a flashé dessus et a voulu y participer. C’est ça finalement la magie de la musique, elle te fait obtenir des choses que même l’argent ne peut pas t’acheter. À chaque fois que je mets mon cœur dans ma musique, que je sors mes tripes, il y a des moments incroyables, magiques et magnifiques qui se passent ! »

Quelle est ta collaboration de rêve ?

Drea : « J’aurais adoré faire une collaboration avec Celia Cruz, une chanteuse cubaine, patronne de la salsa, mais qui est déjà décédée. Ça aurait été un honneur pour ma culture, pour ma grand-mère, pour ma mère, on est toutes fans, ce qui est beau avec sa musique c’est qu’elle est intergénérationnelle.

Sinon avec Rihanna ! C’est vraiment une des seules artistes que je kiffe autant, quand je la vois je me dis vraiment que je suis fan, ce serait un rêve. Si je peux en citer 2-3 autres, j’aimerais collaborer avec un artiste de chez moi, Fade, mais aussi avec Wizkid, ce sont des artistes que j’écoute énormément et que j’admire. »

Comment décrirais-tu ta musique, Drea ?

Drea : « Ma musique c’est le résultat de mon parcours de vie. Elle ne rentre pas vraiment dans une case car je suis sortie de ce que je connaissais pour découvrir de nouvelles cultures. Comme j’aime toujours le dire : ‘Vaillant est celui qui quitte son village pour aller à la poursuite de ses rêves’. Ça a véritablement sculpté ma musique. Tu entendras parfois des sonorités plus rap, ou des beats plus afro, c’est parce que mes potes me nourrissent de leur musique aussi, elle ne peut donc pas être que 100% latino. C’est ce qui fait le côté original de ma musique.

À la base, ce n’était pas facile, je me sentais un peu perdue dans mon identité artistique, mais je me suis rendue compte que finalement c’était ça ma force. Malheureusement, le monde musical veut te mettre dans une case, et pendant longtemps on ne comprenait pas ce que je faisais. Maintenant, on commence à comprendre ce que je fais, et à l’accepter. J’ai créé ma propre case. »

Comme tu l’as évoqué, tu as sorti tout récemment un single intitulé ‘Tellem’. Peux-tu nous parler de ce nouveau projet ?

Drea : « Mon tout premier projet, ‘Atardece’, c’était ma carte d’identité musicale, j’ai montré ce que je savais faire et cela m’a ouvert des portes. C’est grâce à lui que je peux aujourd’hui vous proposer le premier single de mon nouveau projet. Le titre s’appelle ‘Tellem’, et il y aura d’autres singles qui suivront, je m’en réjouis  tellement ! ‘Tellem’ c’est un peu d’afrobeat, un peu de R&B et de latino, et c’est le premier single de mon nouveau projet qui sortira l’année prochaine. »

‘Tellem’ a été synchronisé pour le film récompensé à Venise, ‘Blanquita’, qui sortira en 2023. Heureuse ?

Drea : « Oui ! C’était fou parce que ce sont des choses dont je rêve en tant qu’artiste. Qu’un autre artiste utilise un bout de mon art pour réaliser sa propre œuvre, c’est hyper gratifiant. J’espère que c’est le premier d’une longue série et que j’aurais encore l’opportunité de porter ma musique au cinéma. C’est un film chilien-mexicain, qui parle d’une jeune femme qui fait partie d’un mouvement féministe au Chili et c’est un honneur pour moi qu’ils aient choisi un de mes sons pour ce film. »

Quels sont tes prochains projets ?

Drea : « Je vis dans le moment présent, je pense que le covid nous a appris à ne pas se projeter trop loin dans le futur. Pour le moment, je bosse tous les jours à fond sur le projet qui sort l’année prochaine, donc tout bientôt. J’ai envie d’aller toujours plus loin dans la concrétisation de mes idées, dans l’alliance de ma musique avec l’image, car j’ai fait mes études dans le visuel, donc je veux me sentir toujours plus satisfaite par rapport à ça. Je suis focus et concentrée sur le projet actuel et pour le reste, comme d’habitude, je vais laisser la magie opérer ! »

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

Drea : « Que je puisse vivre de ce que j’aime, la musique. Je ne le fais pas seulement pour moi, mais aussi pour que les gens puissent vivre de belles expériences à travers elle. Quand on m’écrit pour me dire que grâce à un de mes sons, on a passé une meilleure journée ou on a pu s’identifier, je suis la plus heureuse, c’est tout ce que je veux ! »

Pour écouter Drea Dury et suivre ses prochaines sorties musicales, cliquez ici :

 

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