Sïan Able sort son premier album : "Je suis impatiente de toucher des cœurs"

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Sensibilité est le maître mot de son œuvre : l’artiste belge Sïan Able sort son premier album, très justement intitulé ‘VENI VIDI SENSI’, ce 18 novembre. Pour l’occasion, Pickx s’est entretenu avec la pianiste, autrice et chanteuse qui réalise elle-même chaque aspect de ses titres.

De Pickx

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Sïan Able sort son premier album : "je suis impatiente de toucher des cœurs"

Comment décrirais-tu ton univers musical pour les personnes qui te découvrent ?

Sïan Able : "Je l’appelle pop-soul ou néo-soul, mais je ne sais pas si ça va se ressentir sur cet album. J’y explore beaucoup de choses différentes ! Il y a du rap, une chanson au piano classique… Je fais des écarts. Je dirais aussi que je fais de la musique sensible, engagée, qui parle du pouvoir de la femme. Le féminisme et l’empowerment, c’est un message important pour moi. Je souffre par exemple d’endométriose, une maladie qui concerne une femme sur 10 et qui est mon combat quotidien, mais qui est totalement invisibilisée. Ma musique parle aussi d’abus sexuels, de traumas… Des vécus forts."

Tu es compositrice et autrice de tous tes titres. Peux-tu m’en dire davantage sur ton processus de création ?

"Je pars souvent dans tous les sens ! En fait, je ne veux pas avoir de mode opératoire, je veux éviter de faire toujours la même chose. Il y a quand même deux tendances. Parfois, j’ai des choses à dire et les idées, les mots me viennent d’abord. Ca commence souvent par le refrain, voire le titre, et la forme arrive après. C’est le cas pour ‘The Ones Who Don’t Sleep’, je savais que je voulais parler de l’insomnie. Ou alors, je fonctionne dans l’autre sens. Puisque je suis pianiste, que j’en fais depuis mes 4 ans et qu’aujourd’hui j’enseigne le piano, je suis toujours devant l’instrument. Des idées me viennent au niveau de la mélodie. J’en ai plein, mais je garde les meilleures pour en faire une chanson. Après s’en suivent des mois d’essais et d’arrangement. Je crée seule, mais je ne suis pas seule dans la réflexion autour des titres, j’ai mon producteur qui me challenge au quotidien ! Il y a un vrai modelage collectif sur les chansons pour obtenir le produit fini qui sort bientôt."

Cet album est le résultat de deux ans de travail. Le confinement t’a plutôt aidée ou freinée dans ta création ?

"Le covid m’a vraiment permis de libérer du temps pour me concentrer sur mes projets en solo à 100%. J’avais des concerts dans des groupes au moment où la pandémie a commencé, et tout a été annulé. Ca m’a offert du temps, la clé pour développer tout ce que j’avais en tête. Ca a bien sûr été une période difficile pour plein d’artistes et de secteurs, mais ça a aussi pu être une porte ouverte créative, comme ça a été le cas pour moi."

Ton dernier single en date, ‘The Ones Who Don’t Sleep’, vient de sortir. Peux-tu nous raconter le message de cette chanson, dédiée à l’insomnie ?

"Je voulais parler des deux revers de l’insomnie, et ça peut s’appliquer pour plein de choses dans la vie. Quand on est insomniaques, on a l’impression qu’il faut absolument trouver des solutions pour tout régler, d’ailleurs on les a souvent toutes testées. Mais je ne pense pas qu’il faille forcement des solutions révolutionnaires à chaque difficulté de la vie. Pour moi, il faut aussi savoir les accueillir, et voir ce que ça a de beau. Y mettre du sens. C’est ça, le but de la chanson : mettre du sens sur les choses pour qu’elles soient plus faciles à accepter. Avec les insomnies vont aussi la créativité, la sensibilité. Quand toute la journée, on absorbe énormément de choses, on a forcement plus de mal à trouver le sommeil la nuit. Mais c’est la preuve d’une sensibilité, d’une ouverture au monde. Ca montre qu’on est des gens capables d’éclairer les autres et de toucher les cœurs. On est quand même une belle partie de l’humanité, nous, les âmes en difficultés. Et pour ceux qui ne connaissent pas la réalité de la vie d’artiste, qui pensent qu’on est des rêveurs un peu perchés, voilà aussi l’autre côté qu’on ne voit pas."

Le titre de l’album le laisse présager, ainsi que les premiers singles sortis (comme le très puissant ‘It Wasn’t Your Fault’) : la sensibilité est au cœur de ce projet ?

"Totalement. La sensibilité, la difficulté, la différence aussi. Je veux parler des marginaux, parce qu’on se sent très seul, alors qu’on est des millions. On vit une belle époque pour ça : les minorités sont de plus en plus mises en avant. C’est super beau ! Tout l’album parle de mon expérience de vie. Je ne sais pas si elle est positive ou négative, mais j’ai vécu et j’ai ressenti."

A quoi peut-on s’attendre de cet album, par rapport à tes deux premiers EP ?

"Il est beaucoup mieux ! (rires) Il y a de la maturité. Il a fallu que je teste deux fois, sur deux EP pour trouver ma voix. Au sens propre comme au figuré, puisque je ne suis pas chanteuse. J’ai du travailler ma voix, me faire coacher. Elle est toujours perfectible, mais je l’ai trouvée. L’écriture de chanson a nettement progressé aussi. La direction artistique est plus claire. Pour la première fois, je peux dire que je suis fière.

Ca a été rendu possible par un élément clé : le temps. Sur les EP, j’étais en conservatoire, je bossais à côté. Je les ai créés la nuit. Ici, je fais un véritable lancement pro, après avoir passé deux ans et demi dessus.

On peut s’attendre à un véritable mélange des genres ! Sur l’album, il y a du rap par exemple, ou des chansons en français. On me pose souvent la question de savoir pourquoi je ne chante pas en français, et ce sera le cas dans trois titres. C’est tout à fait différent, ces chansons disent d’autres choses."

Comment te sens-tu à l’approche de la sortie de cet album ? Qu’as-tu envie de dire aux gens qui l’écouteront ?

"Je me sens hyper impatiente de savoir si ça va toucher des cœurs. C’est mon objectif, ma vision. L’album est terminé depuis 6 mois, la stratégie autour aussi. Mais je n’ai pas un sentiment de « c’est fait », comme si un bébé venait de naître et que quelque chose était terminé. Ici, c’est tout l’inverse. C’était un processus long, pénible, et je n’attends qu’une chose : le moment où les gens seront touchés. Ce que je ressens, c’est que ce n’est que le départ. Le début de Sïan Able."

Après la sortie de cet album, qu’est-ce qui nous attend ?

"Il y a d’abord la release party à Flagey le 27 novembre. C’est un concert très spécial, surtout que je l’organise. J’ai aussi prévu des surprises qui seront dévoilées dans le courant de janvier et février. Des dates dans des petits clubs vont arriver… Ainsi que d’autres bonus !"

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