'Close' dans le catalogue Proximus VOD: "Notre cinéma joue sur les non-dits"

Cinéma |

‘Close’ n’est autre que le deuxième long-métrage de l’une de nos fiertés belges, Lukas Dhont, à qui l’on doit déjà le célèbre ‘Girl’. Après avoir remporté de nombreuses récompenses, ‘Close’ est en lice pour l'Oscar du Meilleur film étranger. Pickx a eu l'opportunité de s'entretenir avec le scénariste et réalisateur gantois. Retrouvez 'Close' dans le catalogue Proximus VOD.

De Pickx

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‘Close’ a remporté le Grand Prix à Cannes, qui n’est autre que la deuxième récompense la plus importante du festival après la Palme d’or. Il sera aussi le film d’entrée belge aux Oscars. Nous pouvons déjà affirmer qu’après ‘Girl’, Lukas Dhont a réalisé une nouvelle production qui glanera du succès à travers le monde. Le film raconte l’amitié entre deux garçons de 13 ans, Léo et Rémi, et comment elle sera brutalement interrompue.

Lukas Dhont : "‘Close’ est un film sur l’amitié. L’importance de ce lien est devenue évidente pendant la pandémie, lorsque nous avons été forcés de vivre dans notre bulle et d’être déconnectés les uns des autres. Le film part d’une de mes expériences personnelles, sur base de laquelle nous avons cherché un scénario auquel beaucoup de gens pourront s’identifier. Tout le monde a déjà perdu un ami parce que quelque chose est arrivé, ou parce qu’on a simplement choisi des chemins différents. Ca vous brise le cœur. Ces sentiments sont souvent exploités au cinéma quand on parle de relations amoureuses, mais la rupture amicale existe aussi."

Pouvez-vous revenir sur cette expérience personnelle qui vous a inspiré cette histoire ?

"Depuis l’âge de 13 ans, j’ai l’impression de ne pas m’entendre mieux avec un groupe de filles qu’avec un groupe de garçons. Je me situe un peu entre les deux. Mais en tant que garçon, on attendait forcément de moi que je m’intègre aux autres garçons, à leur univers masculin. Ca m’a poussé à prendre de la distance avec mes amis. J’en subis encore un peu les conséquences aujourd’hui. J’ai remarqué que beaucoup de gens pensent de cette façon. C’est assez universel. Dans une étude psychologique sur des garçons âgés de 13 à 18 ans, j’ai lu que les jeunes de 13 ans parlent de leurs amitiés comme s’il s’agissait d’histoires d’amour. Ils aiment passer beaucoup de temps avec leurs amis, ils sont fusionnels et ils l’expriment ouvertement. Mais à mesure que la puberté avance, ils s’éloignent de plus en plus de cet aspect émotionnel et de ces relations intimes. Les femmes gardent peut-être plus de place pour tout cela. C’est de ça que je veux parler : d’une recherche de tendresse dans un univers masculin et d’une façon d’être à la fois homme et humain."

‘Girl’ a reçu un grand succès et de la reconnaissance à l’internationale. Cela a-t-il été une pression pour l’élaboration de ce nouveau projet ? Comment avez-vous fait face à cela ?

"Revenir à une feuille blanche après la folle aventure qu’a représenté ‘Girl’ a été un véritable moment de confrontation. Le cinéma est un métier d’extrêmes, on passe d’un moment de visibilité et de partage énorme à une écriture en solitaire. Heureusement, j’écris avec Angelo (Tijssens, ndlr), ce qui permet de dialoguer plutôt que monologuer. C’était crucial. Nous devions trouver le sujet qui nous passionnait, qui nous semblait important à traiter. Et une fois qu’on le trouve, on doit chercher comment l’exprimer. Quel est le cœur de ce qu’on veut dire ? Comment on peut le mettre en forme ? On cherche des clés et petit à petit, l’œuvre devient concrète."

Plus de perfectionnisme

La pandémie vous a-t-elle aidé à vous concentrer sur cette nouvelle production ?

"Pas nécessairement. Mon travail d’écriture au quotidien est déjà très isolé de toute façon. A ce niveau-là, ça n’a pas changé grand-chose pour moi. Par contre, vivre cette expérience a fait remontrer à la surface certains sujets de manière très dure. Nous avons tous perdu des personnes de notre entourage, certains temporairement, d’autres définitivement. Ca a forcement contribué à construire la direction de ce projet."

La bande-annonce laisse entrevoir un magnifique jeu de couleurs et de lumière. Comment votre style a-t-il évolué depuis ‘Girl’ ? Qu’avez-vous abordé différemment cette fois-ci ?

"On s’est mis au défi d’aller plus loin dans nos ambitions visuelles, sonores et musicales d’une part, mais aussi dans le langage cinématographique, l’univers et le sujet d’autre part. Comme pour ‘Girl’, nous sommes toujours très intéressés par le mouvement. On me dit parfois que j’écris comme un chorégraphe, et même s’il n’y a pas de danse dans ce film, le mouvement est toujours important. Mais nous voulions aussi être encore plus perfectionnistes, pour nous assurer que chaque image était aussi superbe que possible pour finir le meilleur film possible. Nous faisons des films sur ce qui se passe à l’intérieur de nous, sur les blessures et les cicatrices avec lesquelles nous vivons. Nous le faisons avec le décor, la lumière, la couleur, le mouvement… Nous faisons un cinéma qui joue sur le non-dit."

Vous êtes devenus un véritable habitué du Festival du Film de Gand. En tant que jeune Gantois, vous alliez souvent au festival aussi ?

"J’ai un lien avec le festival depuis mon adolescence. J’habitude à deux pas, je m’y sens comme chez moi. Dans ces salles, j’allais voir des films avec ma mère quand j’étais enfant. A 18 ans, j’ai fait partie du jury des jeunes et j’ai participé à toutes les éditions depuis. C’est là que j’ai découvert le cinéma mondial et que j’ai pris contact avec d’autres réalisateurs pour découvrir le cinéma que je voulais faire moi-même. Nous avons d’abord pu y montrer nos courts-métrages, puis ‘Girl’ en 2018 qui était le film d’ouverture, et maintenant ‘Close’ l’est à nouveau. On se sent très soutenu par le festival. C’est très agréable."

Retrouvez 'Close' dès à présent dans le catalogue Proximus VOD.

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