Pourquoi la Belgique ira loin avec la mentalité affichée contre la France

Les 20 premières minutes de la rencontre ne présageaient rien de bon pour les Red Flames. Dominée et débordée de toutes parts, la Belgique se battait comme elle pouvait mais la France était tout simplement plus rapide, plus forte et plus technique. Après seulement 6 minutes, Kadidiatou Diani mettait les Bleues aux commandes. Le scénario redouté de subir une humiliation comme l'Italie de la première journée du tournoi était également présent à Rotherham.

Mais c'était sans compter sur la solidité de Nicky Evrard, la gardienne belge, qui est intervenue à plusieurs reprises et a ainsi limité les dégâts. Les Red Flames ont également été en mesure de se montrer efficace sur leur première occasion. Après une action lumineuse sur le flanc gauche, lancée par Tessa Wullaert et ponctuée par Janice Cayman, le score était de 1-1 à la 36e minute.

La France n'a pas eu le temps de douter puisqu'elle reprenait les devants quelques minutes plus tard grâce à Mbock Bathy juste avant le repos. Comme prévu, les Françaises étaient bien meilleures dans cette première période mais les Belges se sont dépensées sans compter pour limiter les dégâts et maintenir l'espoir d'un coup d'éclat.

Une solide deuxième mi-temps

Au retour des vestiaires, la rencontre a pris un autre tournant. La domination de la France, dont la possession était de 70 % au repos et qui avait hérité de pas moins de 14 occasions de but (contre 1 pour les Belges), s'est réduite drastiquement. Les Flames ont gagné en confiance et ont fait preuve d'une mentalité fantastique. Elles ont continué à se battre les unes pour les autres et ont été héroïques en zone défensive. Dans une formation en 4-5-1, avec Wullaert comme seul point d'ancrage devant, elles ont réussi à jouer en bloc pendant 90 minutes. Wullaert a montré qu'elle était bien la star de notre sélection, étant presque la seule de l'équipe à rester calme ballon au pied, même sous la pression des robustes défenseuses françaises.

En matière de possession, cependant, les Flames se montrent beaucoup trop négligentes dans ce tournoi en perdant trop facilement le ballon. En zone défensive, il reste aussi beaucoup de travail. Le fait que Wendy Renard, dont tout le monde sait qu'elle est le plus grand danger sur les coups de pied arrêtés, soit capable de faire une tête sur presque tous les coups francs et corners est incompréhensible.

De bon augure pour l'Italie

Il y a toutefois beaucoup de positif à retenir de ce match. Comme déjà dit auparavant, les Belges ont progressivement rétabli l'équilibre dans le jeu et ont su mettre les Françaises en difficulté. Les arrières n'osaient plus jouer aussi haut, les défenseuses ne pouvaient plus distribuer le jeu aussi calmement, et les attaquantes étaient moins à l'aise ballon au pied. Cela est également dû aux bons remplacements effectués par le sélectionneur national Ives Serneels. Avec Marie Minnaert, Laura Deloose, Hannah Eurlings et Féli Delacauw, il a fait entrer les bonnes remplaçantes, qui ont donné à l'équipe un élan bienvenu en seconde période.

Seule Tysiak a connu une soirée difficile. Pourtant bien rentrée dans sa rencontre, la jeune joueuse d'Oud-Heverlee Louvain a provoqué un penalty (qu'Evrard a arrêté) et a dû rentrer aux vestiaires plus tôt que ses coéquipières après avoir reçu un deuxième carton jaune. Avec le replacement de Cayman à l'arrière droit à la mi-temps à la place de Vangheluwe, les Françaises ont également vu leur approvisionnement paralysé. Un joli coup tactique de Serneels !

Le fait que les Flames n'aient pas baissé les bras malgré la supériorité des Françaises et qu'elles aient également fait preuve de discipline tactique pendant 90 minutes crée des perspectives en vue du troisième match, crucial, contre l'Italie. Ou comment une défaite peut aussi être porteuse d'espoir.

Suivez la dernière rencontre décisive des Red Flames en phase de poule de l'Euro féminin face à l'Italie ce lundi dès 20h15 sur Tipik.