Lise Burion y croit pour les Red Flames à l’Euro : « Tout pourrait arriver et pourquoi pas une belle surprise ! »

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Elle nous fait vivre les matches des Red Flames depuis quelques temps et sera évidemment aux commentaires, aux côtés de Cécile De Gernier, lors de cet Euro 2022, nous parlons bien sûr de Lise Burion. La journaliste de la RTBF s’est livrée avant de s’envoler vers l’Angleterre pour cette belle aventure qui s'offre à elle. 

De Pickx

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Lise Burion bonjour ! Vous serez aux commentaires lors de l’Euro 2022 de football lors des rencontres des Red Flames. A quelques jours de l’événement, on est plutôt sur du stress ou de l’excitation ? 

Lise Burion : "C’est surtout de l’excitation car c’est quand même un bel événement pour notre équipe nationale. Un deuxième Euro consécutif, ce n’est pas rien car on a tendance à se dire qu’avec les Diables qui enchaînent les grands événements, c’est normal que les Flames suivent. Mais elles viennent de beaucoup plus loin et ce n’était pas gagné d’avance. Nous allons avoir une chouette compétition, en Angleterre, au pays du foot avec les 16 meilleures équipes d’Europe. Donc c’est l’excitation qui domine. Le stress, cela va venir dans les 2/3 jours juste avant où je vais me dire que je ne suis pas prête, qu’il me manque telle ou telle chose… Mais il y a beaucoup de boulot à faire avant."

Etre à l’Euro de football plutôt qu’au Tour de France, c’est un petit crève-cœur ? 

L.B. : "Je n’ai pas eu le choix (rires) car je suis la commentatrice attitrée des Red Flames donc elles sont prioritaires. Le Tour, dans ma carrière, je ne devais le faire qu’une fois sur deux, mais je l'ai fait plus souvent pour diverses raisons. Et là, c’est une nouvelle expérience, un grand tournoi de football, et je suis contente de suivre une équipe nationale, de dames en plus. C’est quelque chose de différent, que je n’ai pas encore fait. J’ai pris part au Tour de France, aux Jeux olympiques mais une grande compétition de football, c’est une première et c’est quand même très sympa comme panel d‘expériences. Après, je me réjouissais de pouvoir découvrir le Danemark lors du grand départ du Tour, mais le Covid est passé par là et l’Euro a été déplacé. Ce n’est donc pas un crève-cœur, mais beaucoup de gens me demandent si je suis prête pour le Tour. Et à chaque fois, j’explique la situation et les retours sont positifs. Cela change ! Et je suivrai le Tour de loin aussi."

Pour parler de l’Euro, que peut-on attendre de nos Red Flames ? 

L.B. : "Comme elles disent, ce qu’elles veulent avant tout, c’est passer le premier tour. En seront-elles capables? On verra. Je pense qu’il faut aussi attendre de voir le niveau qu’elles vont proposer. Elles doivent jouer des rencontres solides et puis, advienne que pourra car c’est un groupe très difficile dans une épreuve où les 16 formations sont au top. On peut espèrer qu’elles jouent un bon match face à l’Islande pour arriver face à la France en confiance. Avec un succès en poche, ce serait l’idéal. Et face à nos voisines, ce sera le gros morceau où elles devront être encore plus solides. Une fois ce match passé, il restera l'Italie mais avec quel enjeu? Le calendrier n’est peut-être pas très favorable. Elles devront déjà être libérées par rapport à la compétition, qu’elles fassent abstraction du fait qu’elles soient les moins bien classées du groupe. Si elles peuvent jouer toutes au top et battre l’Islande, après, elles pourront voir pour la suite. Tout pourrait arriver et pourquoi pas une belle surprise." 

Aline Zeler pointe notamment un petit manque de maturité, d’âge. Qu’en pensez-vous ? 

L.B. : "Il y a quand même quelques filles qui étaient là aux Pays-Bas même si elles n’étaient pas toutes titulaires. L’expérience de grands tournois, c’est difficile vu que nous n’en avons fait qu’un. De grands clubs, cela commence à arriver avec Tessa Wullaert, Janice Cayman, Tine De Caigny ou encore Julie Biesmans. Face à la France par exemple, qui a déjà un gros vécu, nous sommes sûrement plus vulnérables de ce côté-là. Mais nous avons aussi quelques taulières, notamment dans le onze de base. Les nouvelles, il faut voir comme elles vont aborder la compétition. C’est clair que si à la pause contre l’Islande, la Belgique est menée 2-0, cela risque de paniquer. Mais, on ne le sera pas, je l’espère. Il y a plutôt un mix intéressant entre jeunesse et expérience. Et le coach a bien expliqué avoir fait sa sélection en prenant les meilleures joueuses en ce moment, donc, dans un premier temps, on doit lui faire confiance." 

Cet Euro semble assez ouvert, difficile de pointer une nation au dessus des autres ! 

L.B. : "Toutes les équipes ont des forces et des faiblesses. On cite la France mais on parle, sans pour autant être une petite souris au camp d’entrainement, d’une ambiance de travail pas tout à fait sereine. Et elles n’ont pas encore gagné de grand tournoi. L’Angleterre forcement qui joue à la maison mais il y aura plus de pression. Il y a justement toujours un mais ! L’Espagne doit aussi être pointée car dans la sélection, il y a énormément de joueuses de Barcelone, une équipe qui grandit et des filles qui se connaissent bien dont la dernière Ballon d’Or Alexia Putellas. L’Espagne sera redoutable et on a tendance à l’oublier. Et il y a toujours les Nordiques comme la Norvège avec Ada Hegerberg ou encore les Pays-Bas, qui ont un titre à défendre. Ce sera assez ouvert et voilà pourquoi c’est d’autant plus difficile de sortir de la phase de poules. En 2017, les Flames ont été sorties par les deux finalistes, les Pays-Bas et le Danemark. Je ne pense pas que cela se reproduira cette année si elles sont sorties au premier tour. Dans tous les groupes, c’est assez homogène". 

Avant le tournoi, les Pays-Bas ont aligné, comme d’autres nations, les primes des femmes sur celles des hommes. Chez nous, on en est encore loin semble-t-il…

L.B. : "Oui mais je souhaiterais attirer l’attention sur les réactions que ces informations provoquent. On revient sur des faits comme lorsque les Américaines, lors d’un match d’entrainement, ont été battues par une équipe de jeunes de Dallas. On en revient souvent à ce types de réflexions. C’est vrai que cela prend du temps. Le foot féminin a un temps de retard sur le foot chez les messieurs. En Belgique, il y a aussi un temps de retard sur les autres pays donc il y a du boulot. Mais c’est clair qu’il y a moins d’argent dans le foot du côté des dames mais nous sommes dans un processus. Plus elles jouent, plus elles progressent, génèrent de l’argent et ainsi de suite. 

Je ne pense pas que dans les années 80, il y avait autant d’argent dans le foot masculin, et il y en a peut-être trop maintenant. L’histoire est en route mais cela prend du temps. Moi, ce qui m’ennuie, ce sont les réflexions qui disent que c’est normal qu’elles gagnent moins car elles jouent comme des klettes. Je trouve cela dommage car alors, tu ne fais jamais rien évoluer si tu restes là dessus. C’est comme le niveau même si le parallèle  est un peu maladroit. On dit oui c’est lent, on dirait des P4. Alors je pense que ce sont des gens qui ne regardent pas les matches de haut niveau et rappelons que le foot masculin des années 80, ce n’était pas toujours rapide et spectaculaire. Je trouve cela facile de toujours taper sur les filles à ce niveau là."

Les matchs de préparation ainsi que l'Euro 2022 des Red Flames sont à suivre sur la RTBF ou sur Pickx.be ou l'app de Proximus Pickx. Via TV Replay, vous pouvez regarder le programme jusqu'à 36 heures plus tard quand vous le souhaitez, ou également sur le site ou l'app 7 jours après sa diffusion !

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