Notes of Music : John Roan

Musique | Les mélomanes le connaissent en tant que chanteur du fantastique groupe Arsenal : John Roan se lance maintenant en solo sous le nom de lalma. Il vient de sortir son deuxième single intitulé 'Echo The Wolf', un titre qui ne laisse personne indifférent. Que ceux qui s’attendent à entendre quelque chose de similaire à ce que propose Arsenal se préparent. John Roan a laissé de côté la dance festive d’Arsenal et a trouvé l’inspiration dans le black metal. Le disque s’appelle 'an't?mbr?' (antumbra) et a donné lieu à une discussion globale à propos de tout ce qui touche à la musique.

De MF

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Pourquoi le black metal ?

'On me pose souvent cette question. J’avais le sentiment, depuis un certain temps, qu’il ne se passait pas grand-chose d’intéressant dans le paysage musical. Peu de groupes ou de genres m’ont transporté, jusqu’à ce que je découvre le black metal du groupe norvégien Darkthrone : des blast beats féroces, les coups de boutoir de la batterie, des guitares d’une lenteur angoissante et un chant mélancolique… J’ai alors trouvé le moule dans lequel je voulais fondre mon nouveau projet'.

On a pu lire que la création de lalma participait au processus de deuil qui a suivi la disparition de votre maman. Ce disque prend celui qui l’écoute par le cou et lorsque l’on a fini de l’écouter un peu plus d’une heure plus tard, on se sent abandonné. Mission accomplie.

'Oui, le processus de production fut très intense. Étant donné que je connaissais moi-même très peu ce genre musical, j’ai fait appel à Brent Vanneste, le leader de STAKE. Si lalma est devenu ce qu’il est aujourd’hui, c’est aussi grâce à Stéphane Misseghers (batteur de dEUS et producteur, ndlr) et Stefan Bracke (studio Audiotheque, ndlr). Et j’en suis très satisfait. Brent ne m’a pas seulement époustouflé par la virtuosité de son jeu de guitare, mais aussi par ce qu’il m’a apporté au niveau créatif et musical. Il avait de très bonnes idées et il sentait quand il fallait les pousser. Stéphane a aussi parfaitement joué son rôle de producteur. Le mixage a été réalisé par Jack Shirley, que l’on connaît notamment à travers son travail pour Deafhaven. En plus de son talent musical, c’est un gars adorable'.

Ce qui est frappant avec lalma c’est que – si l’on enlève la batterie – le disque est assez acoustique, avec des chansons à l’ambiance feutrée.

'Je vous rejoins totalement. C’est typique du black metal : derrière la batterie, on retrouve des guitares lourdes et lentes. J’adore ce contraste entre le mouvement intrépide et la lenteur langoureuse. Il est particulièrement marquant dans la chanson "Echo Of The Wolf" : une batterie rapide et une guitare qui joue sur un tempo lent. Il s’agit d’un cadre parfait pour placer la voix de façon mélodieuse. J’ai composé les musiques de lalma moi-même, en autodidacte. Je ne joue d’aucun instrument, je suis incapable de lire une partition, mais je peux maîtriser les bases d’un instrument et en tirer ce dont j’ai besoin. J’ai créé les bases de mes chansons avec un piano et une guitare acoustique. Nous les avons retravaillées en studio et elles sonnent exactement comme je les avais imaginées. J’en suis vraiment très heureux'.

On m’a dit que l’élément de base pour monter un groupe avec lequel se produire sur scène, c’était un bon batteur. Mais lors de la production (la batterie est jouée par un ordinateur, ndlr), vous avez oublié que quelqu’un devait réellement jouer ces lignes de batterie.

'(Rires) Oui, c’est tout à fait exact. Mais j’ai trouvé la perle rare : Gregory Simons, qui joue aussi avec VONNIS, un groupe qui vaut la peine d’être connu. Nous avons répété et joué à plusieurs reprises et Gregory a très rapidement maîtrisé son sujet. J’étais bouche bée en l’observant. C’est d’ailleurs le cas pour tous les musiciens. La manière dont ces jeunes gars motivés et passionnés donnent de leur personne me touche beaucoup. Tout le monde arrive aux répétitions très bien préparé, ce qui me met dans une position très confortable'. 

Si vous écoutez lalma, vous êtes transporté : sa musique a un caractère cinématographique, elle conviendrait d’ailleurs très bien comme bande originale de film ou pour porter certaines scènes d’une série.

'Je ne l’avais pas encore vue de cette manière, mais pourquoi pas. La musique possède un grand pouvoir narratif. Je suis moi-même très admiratif du travail du réalisateur d’animation japonais Hayao Miyazaki, particulièrement dans le film "Ponyo", qui raconte l’histoire d’un petit poisson qui rêve de devenir un être humain. Si Miyazaki refait un film et qu’il a besoin d’une musique, ma porte est grande ouverte. C’est d’ailleurs le cas pour tous les réalisateurs avec qui j’entretiens des contacts. Mais Miyazaki représente une grande source d’inspiration'.

En avez-vous d’autres ? On peut imaginer que vous possédez dans votre discothèque des perles que chacun devrait connaître.

'Vous avez une heure devant vous ? (Rires) J’aime par exemple beaucoup Daughters, mais la dernière claque que j’ai reçue, c’est Krallice : un black metal un peu sale qui injecte une dose de danger dans l’univers musical. L’album "Years Past Matter" est un must. Pour poursuivre dans le black metal, je citerais encore Mayhem, Darkthrone et le groupe belge Wiegedood. C’est très puissant'.

Et vous oubliez lalma.

'(Rires) Disons que je propose ma propre version du black metal. Je ne sais pas si les fans inconditionnels du genre y trouveront leur bonheur dans 'an't?mbr?', mais j’en suis très fier'.

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