Il y a dix ans, un audacieux Thomas De Gendt montait sur le podium du Giro

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Si depuis quelques saisons, Thomas De Gendt s’est forgé une réputation de baroudeur d’exception et de tueur d’échappées lorsqu’il se met à rouler en tête du peloton, il ne faut pas oublier qu'il a réalisé un véritable exploit au début de sa carrière : grimper sur le podium final d’un grand tour. C’était il y a dix ans, sur le Giro. 

De Pickx

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La Belgique attendait un de ses représentants sur le podium d’un grand tour depuis 1995 et Johan Bruyneel à la Vuelta avec sa troisième place. Thomas De Gendt a comblé cette attente. Alors oui, il y a bien Jurgen Van den Broeck et sa troisième place sur le Tour de France 2010 qui s’est dessinée hors des routes avec le déclassement d’Alberto Contador deux ans plus tard. Mais le dernier qui nous a donc fait vibrer s’appelle bien Thomas De Gendt. 

Avec les meilleurs

En 2012, Thomas De Gendt n’est plus un inconnu dans le peloton. Le coureur de la Vacansoleil-DCM, professionnel depuis 2009, a déjà récolté quelques bouquets, bien souvent dans le même style : en baroudeur qu’il est. Des étapes sur Paris-Nice en partant de loin ou encore une étape du Tour de Suisse en se montrant le plus fort de l’échappée, devançant notamment un Andy Schleck dans la montagne.

Cette saison-là, le natif de Saint-Nicolas va, en mai, découvrir le Tour d’Italie. Ce sera le deuxième grand tour de sa carrière après le Tour de France un an plus tôt où il a tenté sa chance à plusieurs reprises tout en terminant quatrième du contre-la-montre de Grenoble. En Italie, De Gendt reste discret et surtout côtoie les meilleurs, notamment sur la première vraie étape de montagne après deux semaines de course. Il s’y classe huitième et approche du top 10 au général. 

Exploit au Stelvio

Sa forme monte crescendo et à l’aube du dernier weekend de ce Giro, composé de l’étape reine en montagne et du chrono final, il est 8e au classement, à cinq minutes du maillot rose : Joaquim Rodriguez. Arrive donc la 20e étape de ce Giro 2020 longue de 219 kilomètres et arrivant au sommet du Stelvio enneigé à plus de 2700m d’altitude. Mais avant cela, les terribles Passo Del Tonale, Aprica, Teglio et Mortirolo se profilent. 

C’est dans ce dernier col que De Gendt passe à l’offensive, rejoignant par la même occasion dans le groupe des échappées son équipier Matteo Carrara, d’une grande aide ce jour-là. Personne dans le groupe des favoris n’a suivi le coureur de la Vacansoleil-DCM. Grosse erreur. Il attaque le Stelvio avec une confortable avance sur des Rodriguez, Hesjedal, Scarponi ou encore Basso. A 13 bornes du but, le Belge lâche Damiano Cunego et Mikel Nieve, ses deux derniers compagnons d’échappée. Il part vers le premier grand exploit de sa carrière.

Vers le podium

Le dossard 212 est au-dessus du lot ce jour-là dans une ascension qu’il connait comme sa poche. "Le Stelvio n’a plus de secret pour moi", explique-t-il à l’époque. "Je viens m’entraîner ici depuis 6 ans. J’ai grimpé ce col entre 20 et 30 fois. Je me suis senti poussé des ailes, mais je dois aussi avouer que dans les 10 derniers km, j’ai commencé à souffrir. C’est un sentiment formidable de pouvoir gagner sur son terrain d’entraînement en montagne." Après près de 7 heures de course et 60 kilomètres d’échappée, De Gendt dompte cette terrible étape mais, surtout, remonte à la 4ème place du classement général, pointant à 27 petites secondes du regretté Michele Scarponi. 

Place aux ultimes 28 kilomètres de ce Giro 2012, un contre-la-montre assez plat du côté de Milan. Il y prend la cinquième place et dépasse Scarponi au général pour terminer derrière Ryder Hesjedal, grand vainqueur et son dauphin à 16 secondes, Joaquim Rodriguez. Thomas De Gendt est ainsi le premier Belge à monter sur le podium du Giro depuis le succès en 1978 de Johan De Muynck. "Ma victoire d'étape au Stelvio et ma 3ème place dans ce Giro m'ont mis sur la carte du cyclisme", a avoué le coureur à Sporza. 

Baroudeur un jour, baroudeur toujours

Malgré cette performance, il n’a pas poursuivi dans la voie des classements sur les grands tours comme il l'a expliqué en 2019. "Lorsque vous jouez le général, vous devez être là tous les jours, et c'est très stressant. Tout peut mal tourner en une fraction de seconde. Je ne pouvais pas gérer ce stress. Les échappées me conviennent beaucoup plus et, au final, je pense avoir un palmarès plus grand que si je m'étais concentré sur les classements généraux."

Et on ne peut lui donner tort, quand on voit son palmarès : des étapes sur les trois grands tours ainsi que sur les plus prestigieuses courses par étapes du calendrier. 

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