SaivenTV, créateur de contenu : “Pour réussir sur Twitch, il faut se développer ailleurs.”

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Ce mois-ci, on vous emmène à la rencontre de SaivenTV. Créateur de contenus et streamer implanté près de Bruxelles, le jeune homme ne ménage pas ses efforts. Découverte d’un parcours atypique, mais néanmoins empreint de persévérance. 

De Pickx

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C’est au lendemain de son stream d’anniversaire, “celui dont il se rappellera toute sa vie” selon ses propres mots, que nous avons eu l’occasion d’échanger avec Alexandre De Donder, aka SaivenTV.  Quand il lance son premier stream en 2018 sur la plateforme Twitch, le jeune homme alors âgé de 19 ans est loin de s’imaginer qu’il tentera quelques mois plus tard de se professionnaliser dans le milieu. Quatre années et de nombreux questionnements plus tard, le jeune Belge fait partie des streamers du plat pays à garder dans un coin de l’oeil. Maintenant Riot Partner et signé chez l’organisation Sector One en tant que créateur de contenu, ce dernier nous fait découvrir les débuts d’une carrière qu’on espère florissante. 

Salut Saiven ! Afin de planter un peu le décor, peux-tu nous expliquer d'où tu viens et quel a été ton parcours ? 

Hello! J’ai grandi à Bruxelles toute ma vie. Une fois que j’ai arrêté les cours, j’ai déménagé en Flandre avec mes parents. Du côté scolaire, j’ai un parcours un peu particulier car j’ai arrêté les cours avant la 6ème secondaire, et donc avant d’avoir mon CESS. Je n'étais pas un élève dissipé ou turbulent, mais j’étais super inattentif. En réalité, la raison est simple. J’arrivais tout le temps fatigué en cours, avec deux heures de sommeil dans les pattes, et je passais mon temps à dormir. Du coup, j’étais souvent exclu et il fallait trouver des excuses pour les parents. En dehors des cours, je faisais du judo quand j’étais petit et puis je me suis lancé dans le MMA de mes 15 à mes 18 ans. 

Du coup, comment as- tu commencé le streaming ? 

Autour de ma majorité, mon ami DRAYY, qui bosse aujourd’hui avec moi, m’a expliqué qu’on pouvait faire des lives sur des jeux-vidéo et m’a fait découvrir Twitch dans le même temps. Du coup j’ai lancé mon premier live sur Fortnite. J’étais content mais comme tous les premiers lives, la qualité n’était pas forcément au rendez-vous. En 2020, j’ai demandé à mes parents de faire une année sabbatique pour me lancer dedans à plein temps.  

Tu as accroché dès le début ? 

Bah, on passe à tous les coups par une période où le seul viewer qu’on a, c’est nous-même! Mais une fois que les premiers spectateurs ont commencé à arriver et que j’ai pu échanger et communiquer un peu avec eux, c’est à ce moment là que j’ai vraiment commencé à kiffer. Jouer aux jeux-vidéos tout en rencontrant des gens, c’était parfait. 

Et tes parents, ils en pensaient quoi ? 

J’ai une anecdote assez drôle à ce sujet-là. En gros, la maison dans laquelle nous habitons maintenant comporte un ancien salon de coiffure privé. C’est dans cette pièce, qui était aussi à l’époque le bureau de mon père, que je faisais mes premiers streams. Je vous laisse imaginer la cohabitation… “Rires” Je mettais pas ma caméra, puis quand je criais il était pas forcément le plus content. Une fois que VALORANT est sorti et que j’ai décidé de me lancer de manière pro, les premières rentrées d’argent ont commencé à arriver. Je me rappelle d’une fois en particulier où je lui ai expliqué que je m’étais fait un certain montant d’argent. Il m’a répondu qu’il allait déplacer son bureau et qu'il allait m’aider à aménager l’espace pour que je puisse vraiment m’y installer. Ça représente bien le changement qu’il y a eu dans leurs esprits quand ils se sont rendus compte que c’était sérieux. Ils me soutiennent vraiment à fond. 

@saiventv En live tous les jours sur Twitch sauf le dimanche (SaivenTV) #twitch #valorant #setup #studio #gamer ? Infinity - Jaymes Young

Plutôt compréhensifs donc… 

Oui, et ça m’a sûrement motivé un peu plus. Une fois que j’ai eu mon espace de travail, je me suis vraiment dit “Tu dois faire ça de manière professionnelle, comme si c’était ton travail.”. Alors qu’à l’époque, je n’étais pas encore capable d’en vivre. 

Aujourd’hui, ton titre phare c’est bien évidemment VALORANT, tu as déjà pensé à ce que tu ferais si le jeu perd en popularité ?

Je vais prendre un exemple très simple. Cette nuit, je streamais pour mon anniversaire et je ne me suis pas forcé pour autant à streamer du VALORANT. C’est mon jeu de coeur, mais si demain j’en ai marre et bien je changerai de jeu. En fait, peu importe le nombre de viewers que j’ai, je préfère m’amuser que de me forcer à faire mon travail. De plus, si les gens aiment un streamer, je pense que c’est avant tout, et dans une majorité de cas, pour sa personnalité, qu’il se créée un personnage en stream ou non. Personnellement, je reste moi-même et je pense que c’est ça que les gens aiment. Du coup, si je me forçais à jouer à un jeu qui ne m’amuse plus, je ne serais définitivement pas le même en live. Après, il y a les streamers fantômes… 

Les streamers fantômes ? 

Oui, c’est une expression à moi ! “Rires”. Prenons comme exemple VALORANT, si tu es Radiant (le plus haut rang atteignable en partie classée; nldr) et que tu lances un stream, tu es presque sûr de faire de belles statistiques parce que les gens viennent chercher de la performance. Mais à mon sens, ça pose deux problèmes. Premièrement, les viewers qui sont là pour voir son bon niveau de jeu auront moins tendance à interagir avec lui. Ensuite, une fois que le jeu perd en popularité, ils se retrouvent avec une tonne d’audience en moins et des difficultés à rebondir si ils ne s'adaptent pas… 

Qui plus est avec un jeu comme VALORANT, axé autour de la performance… 

Exactement, c’est ça le problème de la création de contenu sur VALORANT. C’est un jeu compétitif. Les gens ne sont pas là pour voir quelqu’un faire des blagues, ils sont là pour voir des headshots et des gros clutchs ! Du coup, j’essaye de mixer un maximum les deux. J’avais déjà un très bon niveau, et vu que je suis un personnage un peu spécial et je pense que c’est ça qui a fait la différence! Après, je dois aussi remercier certaines personnes, comme bazy (un streamer belge; nldr) par exemple, qui m’a beaucoup aidé au début, notamment en hébergeant mon stream quand il n’était pas en live afin de me donner de la visibilité. 


Au vu de la nature du jeu, tu n’as pas eu cette petite envie de te lancer en tant que pro dessus? 

J’ai eu ma petite période de joueur compétitif avant le stream ! À l’époque de Call of Duty : Black Ops II, je participais au circuit compétitif de WarteK (créateur de contenus devenu célèbre grâce à son niveau sur la licence CoD; nldr) la ligue d’eSniping. Ensuite, j’ai eu une petite période sur Apex Legends où j’ai fait partie de l’équipe Exalty! On a d’ailleurs terminé sur la deuxième marche du podium d’une LAN organisée au Westland Shopping, The Vault 2021. Après, je dois avouer que j’ai gardé mon esprit compétitif. “Rires” 

En 2020, on voit que tu commences à mettre un sacré coup de collier et que les lives commencent à s’enchainer. Il se passe quoi à cette période ? 

C’est la période où j’ai arrêté les cours. J’étais beaucoup plus libre et du coup je streamais beaucoup. C’était le moment de ma période compétitive, et à chaque fois que je lançais mon jeu, je partais en stream. Je croyais vraiment qu’on pouvait réussir comme ça. Ce n’est que plus tard que j’ai réalisé qu’il fallait développer un tas de choses à côté pour rendre la chose viable et plus professionnelle.

Tu fais référence à quoi ? 

S’organiser, mettre en place des plannings, trouver des moyens de fidéliser son audience,trouver des moyens de se démarquer, s’entourer d’une équipe, mais aussi développer son contenu sur les autres plateformes. Je pense d’ailleurs que c’est le meilleur moyen de percer sur Twitch à l’heure actuelle : se faire connaître ailleurs. Il y a une telle concurrence sur Twitch et la plateforme est construite d’une telle manière qu’elle ne met pas en avant les petits streamers. Il faut amener sa communauté d’ailleurs. TikTok par exemple, est devenu le réseau social par excellence pour faire des grosses statistiques et toucher un maximum de monde.  

J’ai d’ailleurs entendu dire que tu t’étais bien entouré pour parvenir à tes objectifs ! 

Exactement, j’ai la Saiven Corp pour m’épauler ! La majorité sont des viewers qui se sont de plus en plus investis à mes côtés et j’ai aussi un ami de longue date qui m’aide. Chacun a son pôle d’activité et ça me permet de me focus uniquement sur le live. Par exemple, j’ai l’habitude de faire des parties avec les viewers le samedi. Grâce à cette aide, je n’ai qu’à me concentrer sur l’animation du live et lancer les parties une fois que tout est prêt. 

En plus de ça, tu as d’ailleurs une structure pour t’épauler depuis le 11 mars, jour où tu as rejoint Sector One. Tu peux nous expliquer ce que ça implique pour un créateur de contenu d’avoir une organisation comme ça derrière lui ? 

Il faut voir ça comme un échange qui profite à tout le monde. De leur côté, ils m’apportent de la visibilité, en retweetant mes annonces de live par exemple ou en communiquant à propos de moi sur leur compte. Si j’ai besoin d’un visuel et que mon graphiste n’est pas disponible, ils peuvent aussi m’aider à ce niveau là. De plus, je peux profiter de leurs locaux, leur plateau de tournage, etc, pour diversifier mon contenu et créer des émissions un peu plus spéciales. De manière générale, ils ont les moyens de concrétiser les idées que j’aurais plus de mal à réaliser tout seul. 


Et pour le coup, tu ne t’éloignes pas trop de ta Belgique natale en choisissant une organisation bruxelloise. 

Oui, ça me tenait vraiment à cœur de soutenir le milieu belge. En plus de cela, Il y a un aspect familial que j’adore dans la structure. Il y a vraiment une ambiance géniale mais quand on doit travailler, ça ne rigole plus. C’est un très bon équilibre, et je suis là pour rester.

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

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