Nabou Claerhout: 'Il y a beaucoup de musiciens qui m’inspirent'

Musique | On le sait, la Belgique compte une incroyable quantité de talents musicaux. Du rock à la pop en passant par le jazz, la techno et le sludgecore avant-gardiste, quel que soit le genre, de jeunes loups noir-jaune-rouge sont prêts à conquérir le monde. Parmi eux, on retrouve Nabou Claerhout, une tromboniste devenue en quelques années une figure du jazz belge et international. Depuis la sortie de l’EP 'Hubert', réalisé avec son quartet à la fin de l’année 2019, et de son premier album 'You Know' en 2021, on a pu la voir sur de nombreuses scènes. Nous l’avons rencontrée lors d’une répétition avec son quartet pour une conversation très inspirante.

De MF

Publié le 20.04.22

2min

'2022 sera une très belle année', déclare-t-elle. 'On recommence enfin à jouer et on attendait ce moment avec impatience avec le groupe. Avec l’ensemble de trombones avec lequel je me produis depuis un petit moment, on est au diapason. J’ai vraiment hâte de remonter sur scène. Jouer devant un public peut sembler naturel, mais après deux ans de Covid et de concerts devant des salles vides avec seulement deux techniciens vidéo, on a faim de jouer'.

Les festivals d’été s’annoncent déjà, pourra-t-on vous y voir ?
'Oui, mais je ne peux pas encore en parler. Mais je suis en tout cas toujours résidente au Rataplan, à Anvers. J’y dirige le projet T.R.O.M. avec le batteur du quartet, Mathis Vercammen. Le 29 avril, un magnifique duo néerlandais, composé du saxophoniste Ben Van Gelder et du guitariste Reinier Baas, se produira. Ce sera à n’en pas douter une excellente soirée'.

Dans le jazz, les musiciens échangent continuellement et nourrissent ainsi leur inspiration. Avec qui aimeriez-vous collaborer ?
'Il y a beaucoup de musiciens que j’admire ou qui m’inspirent. Et j’ai la chance d’avoir déjà joué ou élaboré des projets avec certains d’entre eux. Avec l’extraordinaire batteur Stéphane Galland, par exemple, ou avec le saxophoniste Jeroen Van Herzeele. Deux noms réputés dans le jazz. Je travaille avec eux depuis un certain temps dans le cadre de mes études au Conservatoire de Rotterdam, où je réalise des recherches sur le rythme. Ils se produisent aussi au Rataplan sous le nom de "Connections". Cela me comble de joie. Et qui d’autre ? Le trompettiste Bert Joris, le saxophoniste Joshua Redman ou les guitaristes Herbie Hancock et Lionel Loueke ? Ou Chris Potter ? Il s’agit de gens que j’admire et avec qui j’adorerais jouer. Ou peut-être devrais-je suivre l’adage "ne rencontrez jamais vos idoles"' ?

N’avez-vous jamais eu envie de toucher au hip-hop ?
'Qui sait ! C’est vrai que j’adore The Streets, le projet de Mike Skinner. Sa musique m’a convaincue de m’installer à Londres. Ou The Roots ! Quel musicien ! Bien sûr que le hip-hop me conviendrait. Je réécoute cela avec plaisir. Eminem fait par exemple partie de ma playlist Spotify'.

D’autres artistes vous viennent-ils en tête ? Quels sont par exemple les trois artistes qui vous ont le plus inspirée ?
'Oh. Je peux en citer vingt ? (rires). Le trompettiste Ambrose Akinmusire m’a beaucoup touchée ces derniers temps. J’ai été époustouflée par son album "On The Tender Spot" sorti en 2020 et le phénoménal "A Rift In Decorum (Live At The Village Vanguard)". Il a beaucoup influencé l’écriture de "You Know". Quel virtuose. Il continue de me surprendre. Ensuite, je citerais Beyoncé. J’écoute également Erykah Badu depuis mon adolescence, mais je comprends seulement maintenant le véritable sens des paroles'.

Vous êtes bien placée pour donner votre avis sur les talents en devenir. Qui faut-il suivre en particulier ?
'Je citerais spontanément Eliott Knuets, un jeune guitariste de jazz qui fait déjà fureur. Ce qu’il propose est incroyable. Pendant la crise sanitaire, il a été invité par Wynton Marsalis à effectuer un livestream au Dizzy’s Club à New York. Il faut certainement le tenir à l’œil'.

04.06.22 — CC La Louvière
26.11.22 — Open Music Jazz Club Comines
14.05.22 — Like A Jazz Machine - Dudelange, Luxembourg

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