Les Étoiles Filantes : Novak Djokovic, d’une enfance sous les bombes au sommet du tennis mondial

Sports | Éternel mal-aimé du tennis mondial à la personnalité énigmatique et clivante, Novak Djokovic n’en reste pas moins l’un des plus grands talents de l'histoire de son sport. Mais son destin aurait pourtant pu basculer à la fin des années 1990 dans une Serbie déchirée par la guerre. Dans sa série ‘Les Étoiles Filantes’, Pickx Sports revient sur l’enfance pour le moins chahutée du numéro un mondial.

De Pickx

Partager cet article

"J'ai le même objectif depuis que j'ai sept ans et il n'a pas bougé, je veux devenir numéro un mondial". Cette phrase, Novak Djokovic la prononçait en juin 2007, alors qu’il venait de se qualifier pour la première demi-finale de sa carrière en Grand Chelem, à Roland-Garros. Du haut de ses 20 ans, le Serbe est alors déjà très sûr de lui. À ceux qui le jugent présomptueux, il répond qu’il est tout simplement ambitieux. Cette incroyable soif de réussir et d’atteindre les sommets, qui n’a jamais quitté le natif de Belgrade, trouve sans doute partiellement sa source dans son passé.

Le jeune Novak n’a, en effet, pas eu ce que l’on peut appeler une enfance facile. Fils des skieurs serbes Srdan et Dijana Djokovic, reconvertis dans la restauration, Novak Djokovic commence à jouer au tennis à l'âge de cinq ans à Kopaonik, où la famille a déménagé en 1989. À cette époque, cela fait déjà plusieurs années que la guerre civile de l'ex-Yougoslavie fait rage dans les Balkans.

"Un enfant en or"

Très vite, Novak est remarqué par Jelena Gencic, une ancienne joueuse de tennis et de handball qui avait ouvert un camp de tennis dans la région. Convaincue de l’énorme potentiel du garçon, l’ancienne professionnelle rencontre ses parents trois jours plus tard et leur lance: “Vous avez un enfant en or”. Un temps réticents, les parents du futur numéro un mondial acceptent que Gencic le prenne sous son aile.

Quelques années plus tard, en 1999, Djokovic est revenu s'entraîner à Belgrade afin de poursuivre sa progression. Mais un triste épisode va bouleverser sa – toute relative – insouciance. En mars, l’OTAN lance, en dernier recours, une campagne de frappes aériennes sur la Serbie en réponse aux exactions du président de la Yougoslavie Slobodan Milosevic. Cette opération, qui se voulait courte et ciblée, durera finalement 78 jours et coûtera la vie à plusieurs centaines de civils.

Sur le court malgré les bombes

Pour se protéger des bombardements incessants, Novak, ses deux frères Marko et Djordje et ses parents se réfugient dans la cave de Vlado, le grand-père paternel, où ils se sentent plus ou moins en sécurité. Après quelque temps, pour éviter de sombrer dans la folie, la famille décide de remettre le nez dehors, avant de peu à peu reprendre le cours de sa vie. Le jeune Novak, lui, s’accroche à son rêve et passe, pendant deux mois, toute sa journée sur les courts de tennis.

Si tous les membres de la famille Djokovic sortiront indemnes de ce tragique épisode, qui prendra fin en juin, l’argent commence à manquer. Le pays, ruiné par la guerre et affaibli par les sanctions de l’ONU, est dans une situation économique déplorable. L’avenir de Novak est en péril, mais ses parents décident de tout sacrifier pour donner à leur progéniture toutes les chances de réussir. À l’âge de 12 ans, il intègre l'académie de Nikola Pilic en Allemagne.

Des sacrifices payants

Mais les soucis financiers s’accumulent pour les parents du joueur, qui sont contraints de se tourner vers des créanciers peu scrupuleux pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leur fils Novak en particulier. Leurs sacrifices finiront cependant par payer. En 2003, le prodige signe son premier contrat professionnel à l’âge de 16 ans. La suite est connue: le joueur gravit les échelons de la discipline à une vitesse impressionnante pour devenir l’un des plus grands joueurs de tennis de tous les temps.

Jamais, cependant, il n’oubliera cette période douloureuse de son enfance, qui l’a inévitablement forgé, de même que les sacrifices de sa famille, comme il le confiera notamment en 2015: “Mes parents ont fait un grand sacrifice pour me permettre de jouer au tennis. Ils croyaient beaucoup en moi. (...) Ils m'ont donné cet esprit combatif et cette mentalité qui m'aide toujours aujourd'hui”.

Fan de notre série ? Découvrez l'histoire de Tim Henman, le maudit des demi-finales de Grand Chelem.

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

Découvrez Pickx Se connecter

Top

Attention : regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de 3 ans, même lorsqu’il s’agit de programmes qui s’adressent spécifiquement à eux. Plusieurs troubles du développement ont été scientifiquement observés tels que passivité, retards de langage, agitation, troubles du sommeil, troubles de la concentration et dépendance aux écrans

Top