Un aperçu du festival du film en ligne MOOOV

Chaque année, le MOOOV choisit un pays qu’il mettra à l’honneur. Le pays sélectionné sera récompensé pour la qualité et la quantité de films qu’il propose. Cette année, c’est au tour de l’Iran d’être sous le feu des projecteurs. Pendant des années, Abbas Kiarostami, Mohsen Makhmalbaf et Jafar Panahi ont été les icônes du cinéma iranien. Parallèlement et dans l'ombre d'Asghar Farhadi, connu pour 'A Separation' et 'The Salesman', une nouvelle génération de cinéastes a émergé et connait une percée internationale. 

En général, le cinéma iranien se distingue par son style réaliste et documentaire, ses histoires poétiques et allégoriques et son ton sûr et réfléchi. Ce sont des caractéristiques que l'on retrouve également dans les films de la nouvelle génération qui, tout comme ses prédécesseurs, sont toujours confrontés aux mesures répressives du gouvernement. 

Cela ne les empêche pas de parler avec franchise et acuité des problèmes sociaux tels que la politique en matière de drogues ('Just 6.5'), les conséquences du changement climatique ('Bandar Band'), la révolution iranienne ('Radiograph of a Family’) et les traditions patriarcales et religieuses (‘Son-Mother’). Dans cette sélection de 10 films, nous vous recommandons vivement 'There is No Evil', un film tourné en cachette sur les exécutions dans la République islamique, qui a valu au réalisateur Mohammad Rasoulof l'Ours d'or à Berlin l'année dernière. 

Traditionnellement, le MOOOV dispose également d'une section compétitive. Cette année, la compétition se joue entre 8 films. L'Amérique du Sud est particulièrement bien représentée cette année avec 4 films, respectivement du Mexique, du Brésil, de l'Argentine et du Costa Rica. 

Le film qui se distingue le plus est probablement est ‘The Pink Cloud’ du Brésilien Iuli Gerbase. Dans ce drame dystopique, le monde est plongé dans le chaos lorsque surgit un gaz rosé qui peut tuer une personne dans les dix premières secondes de contact. Conséquence ? Tous les habitants du monde doivent s'abriter à l'endroit même où ils se trouvent au moment de la propagation de ce gaz toxique. ‘The Pink Cloud’ nous évoque la même situation anxiogène que nous vivons actuellement avec l’épidémie du coronavirus. Le film a pourtant été tourné en 2019, un an avant la crise du Covid-19. 

Un film iranien a également réussi à décrocher une sélection pour la compétition. Il s'agit de ‘The Wasteland’, l'une des surprises du festival du film de Venise. Le cinéaste Ahmad Bahrami a appris le métier auprès d'Abbas Kiarostami, l'un des grands noms du septième art. 

'La mama' est une figure sacrée de la famille, mais pas seulement en Italie. De nombreux cinéastes du monde entier se penchent avec amour et tendresse sur le rôle important des mères et le lien touchant qu'elles entretiennent avec leurs enfants. Sous la rubrique ‘Motherly Love’, le festival du film MOOOV de cette année revient sur 11 films récents qui parlent de ce thème. La grande majorité des films sélectionnés sont réalisés par des femmes cinéastes. 

Parmi les films proposés, vous trouverez des œuvres de réalisateurs connus tels que la Japonaise Naomi Kawase ('True Mothers’) et la Bosniaque Jasmila Zbanic (‘Quo Vadis, Aida ?’), mais aussi de talentueux débutants, comme le Chinois Teng Congcong avec ‘Send Me To The Clouds', un drame sur la lutte pour la liberté d'une jeune journaliste, salué pour son approche féministe.

Le festival du film MOOOV 2021 se déroule du 20 avril au 3 mai en collaboration avec 8 communes flamandes : Béringue, Bruges, Deinze, Genk, Lierre, Saint-Nicolas, Turnhout et Zaventem. La vente des billets a débuté le 16 avril. De nombreux films seront présentés par les réalisateurs eux-mêmes, et il y aura également 5 débats exclusifs sur des thèmes liés au contenu des films. Vous pouvez trouver plus d'informations sur www.mooov.be