George Gershwin, le compositeur qui a universalisé la musique américaine

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Quand on vous dit “Summertime and the livin' is easy” à qui pensez-vous ? Non, ce n’est pas une chanson de Lana Del Rey mais bien de George Gershwin. Le célèbre dandy mondain au cigare à la bouche aura influencé la musique américaine en lui donnant notamment un aspect universel grâce à la combinaison de plusieurs genres. L’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et Gergely Madaras se plongent dans ses rythmes électrisants et proposent un best of orchestral de l’artiste lors d’une soirée spéciale ‘Tempo Classique’ ce vendredi 23 avril sur La Trois.

De Pickx

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Un don naturel pour la musique

Fils d’immigrés russes, enfant des rues de Manhattan, George Gershwin éprouve très peu d’intérêts pour les études. Gamin turbulent, c’est pourtant dans la rue en jouant au ballon qu’il ressent son premier choc musical. Sous la fenêtre de son ami Max Rosen, le futur violoniste de renommée mondiale, il l’entend  interpréter l’Humoresque de Dvorák au violon.

La famille Gershwin décide d’acquérir en 1910 un piano à la base destiné au frère aîné de George, Israël, dit ‘Ira’ pour qu'il puisse s’exercer à la musique. Mais dès qu’il prit place sur son siège, le futur prodige de la musique joue avec tant de facilité que ses parents lui prennent des leçons pour apprendre les techniques du piano traditionnel. Quelques années plus tard, Charles Hambitzer devient son mentor. Gershwin dira de lui qu' "Il m’a rendu conscient harmoniquement".

Dès ses débuts comme pianiste d’orchestre à Broadway, son frère Ira le soutient et se révéle particulièrement doué pour trouver des paroles aux compositions de son frère. Il devient son parolier officiel et ainsi débute une solide et harmonieuse collaboration entre les deux hommes qui dura jusqu’à la mort précoce du plus jeune. ‘Ira est celui qui écrit la plupart des chansons de George qui s’arrachent et qu’interprèteront Al Jolson, Fred Astaire et Ginger Rogers . Après le décès de son frère, Ira plonge dans les eaux sombres de la dépression, refusant de composer sans lui, il va dédier le reste de sa vie à la mémoire de George.
 

La musique de genre des années 1920

Influencé par Irving Berlin et Jerome Kern, Gershwin ne se considérait pas comme un pianiste classique. Il sera connu pour sa rencontre unique entre le jazz, le klezmer ou encore la musique afro-américaine, et l'écriture savante des modèles européens. Avec la plus grande aisance, il jouait son style pianistique débordant d’énergie et d’enthousiasme en innovant toujours les rythmes et mélodies. Il composera de manière prolifique tout au long de sa carrière. Il laisse derrière lui plus de deux cents chansons et une cinquantaine de comédies musicales. À la frontière entre musique classique et jazz, il produit son tube absolu ‘Rhapsody in Blue’. Créée en 1924, en cinq semaines seulement, sa composition deviendra une des plus populaires oeuvres orchestrales américaines. La commande, qui émane du chef d’orchestre Paul Whiteman, débute par un redoutable glissando de clarinette (influence Klezmer) qui sert d’introduction. S’en suit des notes martelées. La première représentation a eu lieu au Aeolian Hall à New York. Les avis furent mitigés certains impressionnés par le génie du compositeur, d’autres qualifiant l’oeuvre de ‘musique de nègre’.

Un brin provocateur, Gershwin va jouer avec cette critique et proposer l’opéra ‘Porgy & Bess’ au public. Son seul et unique opéra sera sa création la plus ambitieuse et sans aucun doute la plus décriée. Il faut croire qu’il aimait puiser ses inspirations dans les musiques modernes. Il proposera en 1935 cette opéra folk pour les chanteurs afro-américains. Cette nouvelle fusion entre musique noire et écriture ‘occidentale’ mettra en scène deux noirs pris dans un marasme affectif suite au déclin de l’économie de coton. La critique n’accueillera pas cette idée avec enthousiasme, mais pourtant la popularité que connaitrons ses compositions pour l’opéra est sans égale. Aujourd’hui, nous connaissons essentiellement ‘Summertime’ de cette production.

Il utilise également des tonalités de jazz qui deviennent à la mode dans ses compositions pour des comédies musicales de Broadway. Les plus mémorables étaient ‘Strike up the Band’ et ‘Girl Crazy’ en 1930. Dans cette dernière, sa mélodie retrace l’histoire d’un jeune citadin envoyé en ‘retraite’ par son père dans le ranch familial. En plein milieu de cow-boys, le jeune playboy va transformer les lieux. Le ranch devient un hôtel avec bar, salles de jeux, de spectacles et beaucoup de filles. 

 

Son influence dans la musique moderne

Un grand nombre de ses oeuvres sont devenus de grands standards de jazz. De nombreux chanteurs et acteurs ont perpétué son héritage musical, grâce notamment à Ella Fitzgerald, Louis Armstrong ou encore Herbie Hancock. George Gershwin se demandait souvent tout au long de sa carrière si sa musique sera encore joué dans cent ans. Il se voulait aussi influent que le panthéon des grands Bach, Mozart et Ravel. Même si son nom n’est pas cité lorsque l’on évoque cette liste de grands virtuoses de la musique, sa musique a survécu au temps. Il a su consolider musique populaire et sérieuse dans ses compositions.

’Rhapsodie in Blue’ est devenu un élément constitutif et représentatif de la musique américaine. En 1979, le titre est joué dans le film Manhattan. En 1984, la mélodie résonne lors de l’ouverture des Jeux Olympiques à Los Angeles. L’influence Gershwin sur la musique est absolument considérable. Tous les grands musiciens qui l’ont suivi ont été inspiré par ses oeuvres. ‘Summertime’ a été repris un nombre incalculable de fois et par tous les styles musicaux allant du jazz au rock en passant par le reggae. Les plus grands noms de la musique comme Miles Davis, Stan Getz, Billy Holiday, Paul McCartney l’ont adapté pour continuer d’opérer la magie de la musique du plus universel et intemporel des compositeurs américains. 

Regardez ‘Tempo Classique : Gershwin in Rhythm avec l’OPRL’ ce vendredi 23 avril à 23h15 sur La Trois ou sur Pickx.be ou l'app de Proximus Pickx. Via TV Replay, vous pouvez regarder le programme jusqu'à 36 heures plus tard quand vous le souhaitez, ou également sur le site ou l'app 7 jours après sa diffusion !
 

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