Pourquoi 2021 sera une année charnière pour Peter Sagan

“Nous sommes très reconnaissants de ce que Peter Sagan a fait pour nous durant ces années. Nos sponsors ont été ravis de son apport grâce à ses nombreuses victoires, mais il approche de la fin de sa carrière" a déclaré il y a quelques jours le patron de Bora Ralph Denk dans les médias allemands. "Nous devons nous demander si nous voulons toujours payer ce prix-là ou s’il vaut mieux miser sur des coureurs plus jeunes."

Dans un entretien accordé à Cyclingnews vendredi, le principal intéressé a réagi: “Honnêtement, j’ai 31 ans, je ne me sens pas à l’automne de ma carrière. (...) Si Ralph pense qu’il n’a plus besoin de moi pour gagner des courses pour l’équipe, je serai le premier à essayer de trouver une équipe qui me veut vraiment.”

Une saison pourrie

Il faut dire que le Slovaque, qui s’est déjà adjugé 114 victoires tout au long de sa carrière, sort d’une saison et de plusieurs mois compliqués. L’an dernier, après une saison 2019 déjà moins prolifique, le vainqueur de Paris-Roubaix, du Tour des Flandres et de douze étapes sur le Tour de France n’était plus que l’ombre de lui-même. Comme un symbole de son déclin, Sagan dut même s’incliner face à Sam Bennett dans sa lutte pour le maillot vert sur la Grande Boucle, une tunique que personne n’avait réussi à lui contester à la régulière depuis 2012. Mais alors qu’on le voyait terminer la saison sans la moindre victoire, il remportait de façon magistrale une étape du Giro.

Une embellie de courte durée, car le Slovaque, qui entame sa cinquième saison chez BORA-hansgrohe, a également connu un début d’année 2021 difficile. Infecté par le coronavirus en février, il a accusé un retard dans sa préparation et dut faire une croix sur les classiques du début de saison. Affichant un niveau inquiétant lors de sa reprise, il a néanmoins rappelé à tout le monde qu’il fallait toujours compter sur lui avec une belle 4e place à Milan-Sanremo et une victoire une semaine plus tard en Catalogne.

Sur le déclin, mais toujours là

Il n’empêche que, face à la jeune génération, Sagan fait désormais office de vieux briscard. S’il n’a que 31 ans, le poids des années se fait sans doute sentir un peu plus tôt chez lui que chez d’autres puisque, faut-il le rappeler, le Slovaque fut un talent précoce qui excelle au plus haut niveau depuis ses 20 ans. Sa baisse de régime paraît donc toute naturelle.

Cette année, celui qui dispose de l’un des plus gros salaires du peloton joue une partie de son avenir. Dans les prochains mois, on imagine bien Sagan tenter de reconquérir le maillot vert sur le Tour et de briller à nouveau sur les classiques, histoire de prouver à son employeur et au reste du monde qu’il est encore trop tôt pour l'enterrer.

Dès dimanche sur le Tour des Flandres? Son regain de forme tombe en tout cas pile au bon moment et laisse penser qu’il pourrait être l’un des rares coureurs à pouvoir inquiéter le trio composé de Julian Alaphilippe, Wout Van Aert et Mathieu van der Poel.