Quel est le profil idéal pour gagner le Tour de France?

Bien entendu, tout prétendant à la victoire finale devra être un tant soit peu polyvalent, tant le Tour est une épreuve variée. Néanmoins, il semble assez établi que la course se joue généralement en montagne, où il est plus facile de creuser les écarts. Pour le classement général, avantage donc aux grimpeurs qui ont les jambes assez solides pour aller grappiller de précieuses secondes dans les cols. Les sprinteurs, eux, se concentrent sur le maillot vert, en faisant parler leur puissance dans les arrivées des étapes les moins vallonnées. 

Si le parcours change à chaque édition, le format du Tour reste assez similaire, alternant entre étapes de plat, contre-la-montre et étapes de montagne. Mais cette année, le tracé semble acquis aux grimpeurs, avec ses 29 cols et ses quatre arrivées au sommet. Le Tour se jouera donc à la force des mollets, dans les Alpes, avec notamment l’inédit col de La Loze, le Massif Central ou encore le Jura, avec le célèbre Grand Colombier.

Mais attention. Bien que le parcours comporte beaucoup d’ascensions, les analystes s'attendent à ce que la différence se joue lors de la 20e étape, à savoir le contre-la-montre individuel. Plusieurs leaders, déjà à l’aise en montagne, sont également des spécialistes de l’exercice, comme Primoz Roglic ou Tom Dumoulin. Leurs rivaux Egan Bernal et Nairo Quintana, qui sont de purs grimpeurs, devront donc s’arracher sur le chrono pour limiter les dégâts.

Il s’agira de l’unique chrono du Tour, mais il pourrait bien être décisif puisqu’il sera au programme de l’avant-dernière étape, précédant l’arrivée à Paris. En outre, surprise du chef, les 36,2 kilomètres de contre-la-montre se termineront par la raide ascension de la Planche des Belles Filles (5,9 km à 8,5 %).

La vainqueur du Tour devra avoir fait ses preuves en montagne, avant de défendre son maillot dans le chrono après trois semaines de course. Si les jambes devront être au rendez-vous, nul doute que le mental aura également un rôle prépondérant. 

La meilleure preuve en est le Tour 2007, dont le parcours proposait alors trois contre-la-montre. Alberto Contador avait endossé le maillot jaune à l’issue de la 17e étape. Il avait réussi à le garder jusqu’à Paris en s’arrachant pour conserver 23 secondes sur son dauphin, Cadel Evans, dans le dernier chrono. L’Espagnol était un excellent grimpeur, également capable de merveilles en contre-la-montre vallonné: un must pour la Grand Boucle.

À l’inverse, Cadel Evans, solide rouleur, s’est arrogé le Tour 2011 grâce à sa capacité à suivre les grimpeurs en montagne. Durant les dernières semaines de course, il avait tout mis en oeuvre pour limiter les écarts avec Andy Schleck, leader du classement général. Et lors de l’avant-dernière étape, un chrono de 42,5 km, l'Australien, spécialiste de l’exercice, a pris deux minutes à Schleck, suffisant pour lui prendre le maillot jaune à la veille de Paris. 

Cette année, le futur vainqueur sur les Champs-Elysées devra être un grimpeur-rouleur, capable d’être régulier en montagne avant de creuser l’écart, puis de ne rien lâcher sur le chrono. Rien que ça! Mais outre le profil du coureur, de multiples facteurs entreront en jeu en ce contexte particulier, comme la préparation, la forme physique ou même la météo. Nul doute que ce Tour nous réserve bien des surprises!