“Boulevard du crépuscule”, ce chef-d'oeuvre immortel

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“Boulevard du crépuscule”, le chef-d’oeuvre de Billy Wilder, fête déjà ses 70 ans cette année. Mais à quoi ce grand classique cinématographique doit-il sa réputation?

De Pickx

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Une narration originale

Les films critiques sur Hollywood sont légion. Il suffit de penser à "The Player" de Robert Altman, "Barton Fink" des frères Coen, "Mulholland Drive" de David Lynch, au classique musical "Chantons sous la pluie" ou encore "Once Upon a Time in Hollywood" de Quentin Tarantino pour donner un exemple plus récent.

Mais ce qui rend aussi ce portrait acerbe de l'industrie cinématographique si spécial, c'est sa perspective narrative originale: tout le film est en effet raconté du point de vue d'un homme mort, un cadavre flottant dans une piscine. Le sens du macabre de Wilder se retrouve également dans la scène d'ouverture, qui se déroule dans la morgue de Los Angeles, où des cadavres se racontent mutuellement comment ils se sont retrouvés là.

De star à has-been

Ce chef-d'œuvre en noir et blanc suit Norma Desmond (Gloria Swanson), une star du cinéma muet qui vit recluse dans sa villa du Sunset Boulevard et rêve d'un come-back. Elle entame alors une relation avec Joe Gillis (William Holden), jeune scénariste en devenir, mais ses efforts sont vains. Wilder ajoute une couche à ce portrait d'un Hollywood qui vénère son propre passé: Desmond vit retirée dans son château avec son majordome Max von Mayerling (Erich von Stroheim), qui fut également son metteur en scène et mari.

Un casting de haut vol

Le film reçut trois Oscars (meilleur scénario, musique et direction artistique). Swanson ainsi que Holden, Von Stroheim et Nancy Olson furent nominés, mais aucun d'eux ne remporta la préciseuse statuette.

Dans le film, Swanson joue une parodie d'elle-même. À l'époque du film muet, Swanson était une star glamour et une icône de la mode, grâce à ses rôles dans les films de Cecil B. DeMille. Dans "Boulevard du crépuscule", elle fait son grand retour, même si elle ne connut plus vraiment les sommets par la suite.

La présence au casting d'Erich von Stroheim en tant que majordome aux petits soins de Desmond est également un coup de génie. Von Stroheim avait dirigé Swanson dans "La Reine Kelly", dont on peut voir certains extraits dans "Boulevard du crépuscule", et était considéré comme le spécialiste des mélodrames hollywoodiens subversifs. William Holden, dans le rôle du scénariste qui visait en fait la fortune de Desmond, était relativement inconnu à l'époque, mais il resta populaire tout au long des années 1950, et en 1953, il a remporta un Oscar pour son interprétation d'un sergent cynique dans "Stalag 17".

Des dialogues mémorables

Le patron de la MGM, Louis B. Mayer, était furieux après avoir vu le film et s'en est même pris au réalisateur Billy Wilder. Mais à part Mayer, Hollywood et le reste du monde ont réagi avec enthousiasme à ce portrait cynique. Le succès du film s'explique non seulement par son casting et sa photographie, mais aussi par les dialogues mordants de Wilder et du scénariste Charles Brackett. Certaines répliques sont désormais aussi célèbres que le film. Les images de la diva Norma Desmond en train d’organiser les funérailles de son chimpanzé dans un cercueil blanc ne risquent pas d'être oubliées de sitôt, de même que plusieurs de ses répliques, comme "Je suis grande! Ce sont les films qui sont devenus petits!".

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