Filip Langerock, CEO LowLandLions : “Devenir la première équipe professionnelle du Benelux”

De Proximus

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Quelques semaines après le changement de nom Defusekids pour LowLandLions, le CEO Filip Langerock revient sur ce choix et retrace avec nous près de 17 années d’histoire.

Les amateurs d’e-sport n’auront certainement pas manqué la nouvelle concernant l’une des structures majeures du Benelux. En effet, il y a déjà quelques semaines, alors que Defusekids (DK) dominait le championnat régional sur Rainbow Six Siege, apparaissait soudainement le nom LowLandLions au sommet du classement en lieu et place du logo habituel de DK. Une modification surprenante pour la structure qui n’avait pas encore réalisé d’annonce officielle. Pourtant tout était déjà en place, le site en construction, les réseaux sociaux mis en attente de diffusion, la migration était inévitable.

Defusekids

Defusekids, l’équipe qui trône au sommet de l’e-sport Benelux et qui tente depuis plusieurs années de percer au niveau international, reprenait les trois lettres (LLL) d’une structure historique de notre territoire. L’occasion était donc belle de retracer cette belle aventure autour de quelques questions et de préfacer l’avenir que son président espère radieux?!

Bonjour Filip, dans un premier temps, pouvez-vous nous rappeler depuis combien de temps existe Defusekids et son histoire ?

Je suis moi-même impliqué dans l’e-sport depuis 2000. C’est à partir de 2003 que je n’ai plus joué pour me concentrer sur la gestion en organisant des événements, des LAN, en gérant des équipes ou même en créant un site Web d’actualités. Mais au final, c’est la gestion d’équipe qui me convient le mieux.

Pour Defusekids, tout a commencé en 2003 alors que l’équipe était la meilleure de Belgique sur Counter Strike 1.6 et par extension du Benelux?! Cette formation a également participé à quelques événements mondiaux comme les WCG, l’ESWC ou encore l’Acon 5.0

En 2017, alors que je venais de faire une courte pause dans l’e-sport, j’ai décidé d’y reprendre un rôle actif. Après un certain temps de réflexion, j’ai repris le même nom en hommage à son âge d’or.

Quels étaient vos objectifs lors de cette reprise ?

L’idée de départ était de constituer une équipe Counter Strike dont le Benelux pourrait être fier.

C’était en tout cas une autre époque que celle que nous vivons. Cela a dû vous laisser quelques souvenirs mémorables…

Le plus mémorable à cette époque est qu’il n’y avait pas toujours HLTV et certainement pas de streaming. Nous devions regarder les bots mIRC qui montraient les matchs “en direct” sur une chaîne spécifique.

Toujours est-il que vous avez depuis parcouru un sacré bout de chemin. Vous doutiez-vous que DK deviendrait l’une des plus grosses structures du Benelux ?

Franchement oui ! En 2017, il y avait peu de noms solides comme ceux qui existaient aux alentours de 2010. Seul Sector One est une équipe de cette époque qui a toujours de la renommée dans l’e-sport.

En tout cas, pour ce qui est des objectifs à court terme, nous avons réussi à poser notre marque sur les jeux pertinents de la scène locale, mais nous n’avons pas toujours pu traduire cela à l’échelle internationale. Ce n’est pas facile en tant que simple équipe «?amateur?» Benelux de rivaliser avec des structures disposant de budgets et infrastructures conséquents. Nous sommes donc encore loin de notre objectif à long terme, qui est de devenir la première équipe professionnelle du Benelux. Je ne sais pas si nous y arriverons un jour. Mais si je nous compare simplement tous les autres pays européens, le Benelux arrivera-t-il à franchir le pas et oser investir dans l’e-sport??

Vous avez malgré tout brillé sous ce nom. Dès lors quel est votre meilleur souvenir avec Defusekids ?

Difficile de choisir, mais la victoire de l’équipe CS:GO en ESL Belgique hiver 2018 me semble être la plus mémorable. L’équipe avait été brisée et les règles ESL ne nous permettaient pas de faire des changements. De plus, les autres équipes ne nous laissaient pas utiliser leurs joueurs pour le tournoi à moins de payer des montants ridiculement élevés pour un seul événement. Au final, nous avons gagné contre un mix avec ScreaM dans un retour fantastique et contre toute attente.

Évidemment, la gestion d’une structure ne va pas sans périodes plus compliquées. Avez-vous un moins bon souvenir que vous souhaiteriez partager?

Il y bien sur des mauvais souvenirs, mais je ne vais pas les préciser. Ce qui m’agace le plus, c’est qu’il y a des joueurs qui prennent tout comme si c’était évident et simple. De nombreux joueurs pensent qu’il suffit de passer quelques heures à jouer pour que ce soit suffisant. De mon avis, je regrette également que les jeunes joueurs ne parviennent plus à “se faire mal” pour y arriver en s’entraînant plus que le strict minimum. Ils voient plus l’e-sport comme un hobby que comme un vrai sport et sont ensuite surpris de ne pas passer au niveau professionnel.

Avant de passer au futur et votre changement pour LowLandLions, si vous deviez décrire DK en un mot, quel serait-il ?

Ambitieux ! Nous ne sommes pas encore à l’endroit où nous devrions être et nous sommes peut-être naïfs dans notre objectif final, mais je crois que si tout le monde, y compris en dehors de LLL, continue à mettre l’e-sport en avant, nous aurons un jour une véritable scène e-sportive professionnelle au Benelux.

Cela me permet donc aussi de remercier toutes les personnes que nous avons persuadées de jouer pour Defusekids après beaucoup d’insistance. Sans oublier les personnes qui nous ont maintenus sur la bonne voie grâce à leurs conseils.

LowLandLions

Place désormais à l’avenir et aux «?Lions?»?! Alors que Defusekids trônait au sommet de la scène locale, beaucoup ont été surpris par ce changement de cap. Du coup, quand et pourquoi avez-vous décidé de changer de nom??

Le choix du nom est en fait très simple. Il était compliqué d’expliquer à des personnes qui ne savent rien de CS : GO ou de Rainbow Six Siege l’intérêt du nom Defusekids (un jeu de mot entre kit de désamorçage et kids). Les sponsors potentiels avaient du mal à le comprendre. C’est pourquoi il était temps de l’enterrer pour redémarrer LowLandLions. Ce nom correspond aussi à tout ce qui nous identifie : lowlands pour les pays plats et le lion qui répond à notre volonté d’être en “tête de peloton”.

Cest un choix pour les affaires, mais aussi par nostalgie. LowLandLions était l’équipe e-sport la plus dominante entre 2007 et 2017. Je ne pense pas qu’il y ait eu d’autres marques e-sport Benelux qui s’approchent de ce qu’a réalisé LLL au cours de ces dix années. Mais c’est aussi un choix de cœur pour la structure que j’avais démarré en 2007 et pour laquelle je pouvais encore récupérer le nom.

Si le choix du nom a été facile, je suppose que la mise en place d’un pareil plan n’est pas si évidente. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les étapes et ce que vous avez dû mettre en place pour en arriver là??

J’étais toujours en possession du nom. C’était donc juste une question de droits avec les autres personnes qui pouvaient également le réclamer. Nous leur avons expliqué ce que nous planifions et que notre ambition n’était certainement pas de dévaloriser la marque LowLandLions. Grâce à de bons accords nous avons été autorisés à l’utiliser et la marque LLL est aussi désormais détenue à 100 % par notre société.

Ensuite, il y a beaucoup d’étapes pour faire le transfert. Je soupçonne d’ailleurs que beaucoup de fans se sont aperçus que le changement ne s’est pas passé aussi bien que nous l’aurions souhaité. Les réseaux sociaux, entre autres, étaient imprévisibles et difficiles à planifier. Mais en bref, en plus du dépôt de la marque, il a fallu mettre en place les réseaux sociaux, le (re) branding (logo et visuels), communiquer à toutes les parties impliquées, préparer et planifier le contenu du lancement, tout comme créer un nouveau site interne ou encore le merchandising.

Au-delà de la nostalgie et de la compréhension du nom, avez-vous de nouveaux objectifs suite à ce virage ?

Outre le changement de nom et de visuels, avec LLL nous voulons d’avantage nous concentrer sur la communauté et sur le contenu. Les principales conséquences sont qu’il y aura davantage d’événements que nous organiserons et plus de vidéos.

Nous voulons aussi nous renouveler et serons la première équipe e-sport à lancer une application mobile pour nos fans au cours de l’été. Ce qui nous permettra d’obtenir davantage de données et de rapports sur LLL pour nos partenaires.

Nous souhaitons également intégrer les jeux mobiles. En rajoutant Brawl Stars, je pense que nous avons un super atout et aussi la plus grande communauté Benelux sur le jeu. Nous souhaitons nous concentrer principalement sur les plus grands jeux e-sport du Benelux. À l’heure actuelle il s’agit de League of Legends, Counter Strike et Rainbow Six. Mais les jeux mobiles dans l’e-sport sont quelque chose en quoi je crois vraiment. Surtout si le jeu nécessite de réelles compétences comme sur Brawl Stars.

Restez-vous tout de même ouvert à des nouveaux jeux?

Lorsque des nouveaux jeux arriveront nous analyserons la situation. Le meilleur exemple est Valorant. Mais nous pensons qu’il est trop tôt pour parier dessus. Le jeu n’est pas encore assez mature, la scène n’est pas encore assez formée et il n’y a pas non plus de tournois vraiment structurés auxquels participer.

Mais au final, votre principal objectif reste le même. À savoir devenir une structure professionnelle.

Notre ambition est de devenir la première équipe professionnelle e-sport du Benelux avec des joueurs pouvant vivre à temps plein de ce métier. Contrairement à presque tous les pays de l’Union européenne, cela n’a pas encore été possible pour une organisation de notre région.

Ce sont donc vos fans qui seront attentifs à votre évolution. À ce sujet, comment ont-ils réagi à votre décision??

Dans l’ensemble je pense que les retours ont été positifs. Il y a eu beaucoup d’étonnement pour avoir abandonné Defusekids, mais les raisons sont assez claires et compréhensibles.

Est-ce que ce changement de nom vous rajoute de la pression ?

Personnellement je pense que la pression est plus élevée par ce que nous héritons d’un nom légendaire et que nous voulons honorer cet héritage du mieux possible. Avec tous ce que nous préparons, je pense que nous serons à la hauteur.

Cela ne va pas tout transformer du jour au lendemain, mai que pensez-vous de l’e-sport en Benelux ?

Localement, il y a encore trop peu d’attention pour l’e-sport en général et certainement encore plus pour les équipes. Les sponsors, partenaires potentiels et les médias grand public n’ont pas encore pleinement compris ce qu’est l’e-sport. Ils ne savent pas comment y faire face et avec quels joueurs ils devraient être en contact.

Cependant, le niveau du Benelux est généralement élevé. Seulement, nous perdons nos talents presque directement pour l’étranger, car il n’y a pas d’opportunités pour se développer professionnellement dans notre région. À l’avenir le Benelux sera toujours un vivier pour les talents, mais nous devrions être en mesure de mieux les guider dans leur future carrière professionnelle à l’étranger.

Filip, merci d’avoir répondu à nos questions. Nous vous laissons le mot de la fin.

Merci à Proximus Pickx pour l’interview. Proximus est l’une des premières entreprises à vouloir prendre le “risque” d’investir dans l’e-sport en Belgique et je pense que la communauté est globalement très satisfaite de cette initiative. De plus je tiens à remercier mon équipe, toutes les personnes qui me soutiennent et ce de toutes les manières possibles. L’e-sport est un sport d’équipe et cela également en management.

Crédits photo : LowLandLions

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