Enfants terribles: Frank Vandenbroucke

Sports | Proximus Pickx vous propose dès aujourd'hui une nouvelle rubrique intitulée "enfants terribles". L'occasion de vous présenter des personnalités qui ont marqué l'histoire de leur sport par leur talent, mais aussi leur excentricité, leurs frasques ou leurs pétages de plombs. Aujourd’hui: Frank Vandenbroucke.

De Pickx

Publié le 27.04.20

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Il y a 21 ans, Frank Vandenbroucke remportait avec panache Liège-Bastogne-Liège, la doyenne des classiques cyclistes. Son mano a mano avec l’Italien Michele Bartoli dans la côte de la Redoute est resté dans toutes les mémoires, de même que son attaque décisive dans Saint-Nicolas quelques kilomètres plus loin. Une offensive qu'il avait lui-même annoncée avant la course, sûr de lui et un brin provocateur. A 24 ans, celui que l’on surnommera plus tard “l’enfant terrible du cyclisme belge” confirme qu’il est l’un des cyclistes les plus doués de sa génération. Mais entre affaires de dopage, problèmes personnels et toxicomanie,”VDB” ne parviendra pas à poursuivre sur sa lancée et connaîtra une fin tragique.

L’avènement d’un prodige

Chez les Vandenbroucke, le cyclisme est une histoire de famille. Jean-Jacques, le père de Frank, et Jean-Luc, son oncle, ont tous deux été coureurs. Après s’être essayé à l’athlétisme, le jeune Franck suit les traces de son père se met rapidement au vélo. Avec succès, puisqu'il décroche notamment la médaille de bronze au championnat du monde juniors 1992.

A 19 ans, Frank Vandenbroucke signe son premier contrat professionnel dans l’équipe Lotto, dirigée par son oncle Jean-Luc. Le jeune Frank se met rapidement en évidence en remportant une étape du Tour Méditerranéen. Mais l’année suivante, VDB voit déjà plus grand et file vers la Mapei-GB, l’une des meilleures équipes de l’époque. Au cours de ses quatre années passées dans la formation de Patrick Lefevere, Vandenbroucke s’érige en vrai leader et fascine par sa classe et son aisance sur le vélo. Il remporte de nombreuses courses d’un jour comme Paris-Bruxelles, Gand-Wevelgem ou encore le Grand Prix de Plouay. En 1998, il entre définitivement dans la cour des grands en s'adjugeant Paris-Nice. Mais le coureur est ambitieux et désire être le seul leader de son équipe. Il pose alors ses valises chez Cofidis en 1999.

L’apogée et la descente aux enfers

L'arrivée de Vandenbroucke dans la formation française marque un tournant dans sa carrière. S’il connaît une année faste sur le plan sportif, en remportant entre autres le Circuit Het Volk, Liège-Bastogne-Liège et deux étapes sur la Vuelta, les ennuis extra-sportifs vont commencer pour le natif de Ploegsteert.

Chez Cofidis, de mauvaises fréquentations vont le tirer vers le bas. Le Belge fait notamment la connaissance du sulfureux homéopathe Bernard Sainz, qui fournissait des produits dopants à plusieurs coureurs. Interpellé par la police française, Vandenbroucke est suspendu par son équipe. Finalement blanchi par la justice, il remonte sur le vélo en 2000 mais ne sera jamais plus le même.

Une ère d’instabilité débute pour l’enfant terrible du cyclisme belge, tant sur le plan sportif que personnel. En 2002, des produits interdits sont retrouvés à son domicile. Limogé par sa nouvelle équipe Domo-Farm Frites, il est également suspendu six mois. Fragile psychologiquement, le coureur se réfugie dans les médicaments et la drogue pour échapper à la réalité. A plusieurs reprises, il tente de mettre fin à ses jours. Sur le plan sportif, il erre d’équipe en équipe et ne retrouvera jamais ses jambes d’antan.

Le 12 octobre 2009, son décès provoque un véritable séisme dans le sport belge. Frank Vandenbroucke perd la vie dans une chambre d’hôtel au Sénégal, où il passait ses vacances avec un ami. Les circonstances de son décès restent floues, mais l’autopsie conclura à une double embolie pulmonaire.

Un peu plus de dix ans après sa disparition, l’enfant terrible n’a rien perdu de sa popularité. Sa personnalité attachante et son charisme ont séduit bon nombre d'amoureux de la petite reine. Les coups d’éclat, les désillusions et les frasques qui ont jalonné sa vie chaotique ont contribué à façonner le mythe “VDB” qui perdure encore aujourd’hui.