Nick Cave en 10 disques : inspirant, obsédant, brut et authentique

Musique | Peut-on résumer Nick Cave en seulement 10 albums ? Sans doute pas. Son œuvre est tellement riche qu’il possède sa propre équipe d’archivistes pour en dresser le catalogue. Cette sélection est donc loin d’être exhaustive, mais elle va à l’essentiel. N’hésitez toutefois pas à le découvrir par vous-même si le cœur vous en dit.

De MF

Partager cet article

Nick Cave a récemment entrepris une tournée baptisée « Conversations Tour », au cours de laquelle il combine musique et dialogue avec le public. Il excelle dans les deux exercices. Chanteur charismatique, il écrit et compose des chansons et joue de multiples instruments. Il est aussi un auteur à succès, philosophe, confesseur et fait office de coach de vie, certes involontairement, pour de nombreux fans. Le 30 avril, il se produira au Sportpaleis où il présentera son dernier album « Ghosteen ».

Junkyard

Nick Cave possédé par le mal. Il s’agit du deuxième album de The Birthday Party, l’un des groupes post-punk les plus importants de tous les temps. Une batterie hypnotisante, du Larsen, des percussions, une ligne de basse macho, une musique vaporeuse et marécageuse. Il s’agit d’un grand moment de folie psychotique, mais le résultat est génial. En comparaison avec TBP, Grinderman est un enfant de chœur. Ceux qui ont lu le livre de Nick Cave « Et l’âne vit l’ange » retrouveront dans cet album des points communs avec les personnages faulkneriens du roman. 

The Firstborn is dead

Il s’agit du deuxième album solo résolument blues de Nick Cave. Ses meilleurs titres sont « Say Goodbye to the Little Girl Tree » et « Wanted Man » pour ne citer qu’eux. La piste d’ouverture « Tupelo » est aussi devenue un classique avec des images apocalyptiques autour du lieu de naissance d’Elvis. Sept chansons durant, on est emportés par le jeu de guitare de Blixa Bargeld. Vous voulez d’autres bijoux ? « Train Long Suffering » et « Wanted Man » que Bob Dylan considère comme deux des meilleures performances d’interprète. 

Kicking against the pricks

Le troisième album solo de Nick Cave regorge de reprises et permet au public de découvrir les influences du Prince des Ténèbres. C’est un disque très puissant. Dans « Kicking against the pricks », Nick Cave reprend ses chansons préférées dans le style qu’on lui connaît. Le succès commercial grandissant, le chanteur australien offre des performances qui correspondent à son rang, comme à Futurama. Écoutez par exemple « Hey Joe » et « All Tomorrow’s Parties ». Certains les considèrent comme des chefs-d’œuvre, d’autres comme des chansons insignifiantes. Et vous, qu’en pensez-vous ? 

The Proposition – bande originale

En 1989, Nick Cave écrit la bande originale du film « Ghost… Of the Civil Dead » (avec Blixa Bargeld et Mick Harvey). À partir de 2005, il travaille à plusieurs reprises pour le cinéma. La bande originale de « The Proposition » est souvent lente, mais elle est emplie d’une certaine atmosphère avec des notes sensibles, des voix d’hommes et une belle place laissée au violon. 

The Good Son

À quoi reconnaît-on un grand album ? À la puissance de ses singles. Et dans celui-ci, Nick Cave démontre tout son talent de chanteur. « The Weeping Song » et « The Ship Song » sont devenus des classiques. Mais ce sont des classiques qui ne se sont pas démodés. Enregistré au Brésil et mixé à Berlin, notamment par Flood (qui gagne à être connu). Sept chansons de grande classe. Ce disque est précurseur du son des années 90 avec « The Good Song », « Sorrow’s Child », « The Ship Song » et « The Weeping Song ». 

Let Love In

Un disque 5 étoiles. Rien de moins. Sur cet album, il est beaucoup question d’amour, mais les « Valentins » n’y ont pas leur place. « Red Right Hand » a connu un nouveau succès tardif grâce à la série « Peaky Blinders ». Ce disque est impressionnant. Cave & The Bad Seeds passent ici pour des maniaques amoureux de figures fantomatiques. 

The Boatman's Call

Un chef-d’œuvre, grâce à l’amour… Sans PJ Harvey, ce disque n’aurait jamais existé. Nick Cave a écrit les chansons de cet album après sa rupture avec la chanteuse. Et on se dit en l’écoutant que si le chagrin est capable de conduire à de telles merveilles, pourquoi ne pas s’y vautrer ? Un fan en dit ceci : « À chaque fois que j’écoute "The Boatman’s Call", je me rappelle qu’en tant que romantique, j’ai hâte de connaître mon prochain coup de foudre, mais aussi un peu mon prochain chagrin d’amour. » 

Grinderman

Plus brut que l’album précédent, ce disque permet aux Bad Seeds de montrer le meilleur d’eux-mêmes. Nick Cave avait 53 ans quand il a sorti cet opus, un âge auquel la plupart des gens aspirent à s’installer confortablement au coin du feu dans leurs pantoufles pour regarder la télévision. Mais Nick Cave n’est pas fait de ce bois-là. Sa créativité, sa forme physique et sa voix sont à leur apogée et les versions de « Evil », « When My Baby Comes », « What I Know » et «  Palace Of Montezuma » sont superbes, sans oublier bien sûr « No Pussy Blues ». Ces chansons ne sont pas toutes devenues des classiques de son répertoire, mais ce blues particulier arrosé de testostérone est unique. 

Push the sky away

Mick Harvey, un vieux compagnon de route, est de la partie. Et avec Warren Ellis pour chef d’orchestre, la fête peut commencer. Son quinzième album est particulièrement sobre. Nick Cave s’intéresse toujours au sexe, à la religion et à la violence, mais ses chansons sont plus éloignées du rock de Bad Seeds et de Grinderman. Il s’agit davantage d’une ode à la recherche de la beauté. « Certains disent que c’est juste du rock’n’roll, mais c’est une musique qui touche l’âme. Il faut constamment se dépasser et repousser ses limites le plus loin possible. » 

Skeleton Tree

Ce disque est l’un des plus dramatiques de ces cinq dernières années, avec « Black Star » de David Bowie. Il a été écrit avant le tragique accident qui a coûté la vie à son fils Arthur, mais les enregistrements, que l’on peut voir dans le film « One More Time with Feeling », sont particulièrement poignants. Et cela s’entend aussi. Cet album vous déchire le cœur et s’écoute religieusement. 

Ghosteen

C’est le dernier. Et il n’a pas fait l’unanimité. Mark Demig, Allmusic, écrit à son propos : « "Ghosteen" sonne comme les rêveries d’une poignée d’âmes perdues, chacune enfermée dans une prairie et en proie à des souvenirs qui à la fois apaisent et torturent. » C’est un joli résumé. Le site flamand Dansende Beren a, lui aussi, bien compris ce disque : « "Ghosteen" aborde les mêmes thèmes, mais il offre une possibilité de faire le deuil. Le temps a permis d’apaiser la blessure, mais sans pouvoir la guérir pour autant. » 

Regardez tout ce que vous aimez, où et quand vous voulez.

Découvrez Pickx Se connecter

Top

Attention : regarder la télévision peut freiner le développement des enfants de moins de 3 ans, même lorsqu’il s’agit de programmes qui s’adressent spécifiquement à eux. Plusieurs troubles du développement ont été scientifiquement observés tels que passivité, retards de langage, agitation, troubles du sommeil, troubles de la concentration et dépendance aux écrans

Top