Les prisons passent aussi au digital

Publié le 19/04/2021 dans Récits de clients

Les détenus doivent pouvoir préparer leur réinsertion dans la société de manière encadrée et sûre. Telle est la priorité dans le cadre de la digitalisation des établissements pénitentiaires.

Les prisons passent aussi au digital

Avec la crise du coronavirus, le processus de digitalisation des établissements pénitentiaires est passé à la vitesse supérieure. “Quand les visites ont été interdites à cause du confinement, nous avons mis en œuvre une solution de visite en vidéo via Cisco Webex”, explique Kristoff Hemelinckx, directeur IT de l’administration pénitentiaire.

“Une fois notre choix porté sur Cisco Webex, la mise en œuvre a été on ne peut plus rapide”, raconte Kris Lambert du département IT de l’administration pénitentiaire. Des espaces de visite en vidéo ont été aménagés dans les prisons, avec un ordinateur portable réservé à cet usage et protégé, de manière à ce que le détenu ne puisse pas le toucher.

Facilité d’accès

Pour programmer une visite en vidéo, les détenus doivent introduire une demande dans un système de réservation. Le service IT a expliqué la démarche à suivre dans un mode d’emploi pratique, traduit dans différentes langues. Grâce à Cisco Webex, le système vidéo est simple d’utilisation. “Si vous avez l’habitude d’utiliser Facebook sur votre smartphone, vous n’aurez aucune difficulté avec Cisco Webex ”, confirme Kris Lambert.

“La vidéo offre beaucoup d’avantages”, assure Paul Dauwe, le directeur de la prison de Hasselt, où un espace équipé de six ordinateurs portables dédié aux visites en vidéo a été aménagé. Chaque jour, ce sont ainsi 90 détenus qui peuvent recevoir de la visite par vidéo.

“Le détenu peut voir son visiteur à l’écran, mais aussi son séjour, ou son animal de compagnie. La connexion avec son environnement habituel est donc bien plus forte. En ce sens, la visite en vidéo apporte autre chose encore que les visites physiques. De plus, le détenu peut parler avec des membres de sa famille qui habitent à l’étranger, par exemple. Nous continuerons donc à proposer ce type de visite, même lorsque la crise sanitaire sera derrière nous.”

La vidéo offre beaucoup d’avantages. Elle est complémentaire aux visites physiques.

Paul Dauwe, directeur de la prison de Hasselt

En phase avec la société digitale

La digitalisation des établissements pénitentiaires ne s’arrête pas à la vidéo. Ce qui est possible dans la société doit également l’être en prison, de manière sécurisée et encadrée. Après sa peine, le détenu doit en effet être en phase avec la société digitale. “Raison de plus pour que la prison devienne un environnement digital”, poursuit Kristoff Hemelinckx.

“À terme, le détenu pourra prendre lui-même des initiatives digitales au départ de sa cellule, par exemple pour suivre une formation ou chercher du travail en ligne.” “Les détenus peuvent aussi s’entretenir en vidéo avec le VDAB (organisme pour l’emploi en Flandre), le CPAS ou un centre de santé mentale”, ajoute Paul Dauwe. “À chaque expérience positive, nous observons que l’intérêt pour la vidéo augmente.”

Le système s’applique aussi au fonctionnement plus large de l’administration pénitentiaire et à la justice. “La vidéo ne peut évidemment pas remplacer tous les contacts avec le tribunal ou l’avocat. Mais pour certains rendez-vous (par exemple pour consulter un dossier), le déplacement au tribunal ne se justifie guère. La digitalisation, et donc la vidéo, a tout à fait un rôle à jouer à cet égard.”

La visioconférence et la digitalisation dans les tribunaux

Lisez l’interview

Depuis la prison, le détenu doit pouvoir se préparer à sa réinsertion.

Kristoff Hemelinckx, directeur IT de l’administration pénitentiaire

Formations en ligne

Dans le cadre de la digitalisation, l’aspect formation est primordial. Les formations en ligne sont en voie de supplanter les formations classiques. “Dans un certain nombre d’établissements, les détenus peuvent déjà passer des examens en ligne devant le jury d’examen de l’enseignement de la seconde chance”, souligne Kris Lambert. “Ils suivent des cours en ligne, en direct ou en différé. Via Webex, ils peuvent désormais aussi passer des examens oraux.” À la prison de Hasselt, un détenu suit des cours en vidéo à la KULeuven, en différé.

Les projets ne manquent pas. Grâce à la VoIP dans les cellules, les détenus ne devront bientôt plus téléphoner dans le couloir. La télévision digitale arrive aussi. À terme, ce dispositif accueillera une plateforme de services, pour acheter quelque chose à la cantine, commander un film ou emprunter un livre, par exemple. Le nouveau complexe pénitentiaire de Haren, qui entrera en service à partir de septembre 2022, sera le premier à disposer de la nouvelle plateforme.

Adhésion

Un projet de digitalisation ne peut fonctionner que s’il rencontre une certaine adhésion. Il n’en va pas autrement en prison. “L’ensemble de l’organisation doit être en phase avec le projet”, déclare Kristoff Hemelinckx. “Et cela demande parfois un peu temps. Mais les mentalités évoluent. Nous examinons actuellement la possibilité d’utiliser la 4G et les tablettes, alors que c’était strictement interdit jusqu’à présent.”

Dans un contexte plus large, la digitalisation aide également l’administration pénitentiaire à remplir sa mission. “Il est parfois nécessaire d’écarter quelqu’un de la société pendant un certain temps,” explique Paul Dauwe. “Mais notre devoir est aussi d’investir dans ces personnes, afin que le temps passé en prison ne soit pas perdu.”

Regardez la vidéo

Ces 35 dernières années, Paul Dauwe a travaillé au sein des prisons de Dendermonde, Merksplas et Louvain. Il est directeur de la prison de Hasselt depuis 2013.

Kristoff Hemelinckx est directeur IT de l’administration pénitentiaire.

Kris Lambert travaille au sein du département IT de l’administration pénitentiaire.

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