La rentrée scolaire d'Henri PFR : "Je pensais qu'ils allaient faire de moi le nouveau Lost Frequencies"
De Pickx

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Bonjour Henri PFR ! Comment vas-tu en cette semaine de rentrée scolaire ?
Henri PFR : "Ça va très bien, merci ! Bizarrement, la rentrée scolaire c'est un peu le début des vacances pour moi on va dire entre guillemets. Cela signifie, en effet, la fin des festivals et des soirées. Donc là, je retourne enfin un peu en studio. Je recommence à faire de la musique après un été bien chargé avec près d'une trentaine de dates. Maintenant, je me repose un peu à la maison et je me mets surtout à travailler au piano sur des morceaux."
Beaucoup regrettent la période scolaire une fois qu'elle est passée en affirmant qu'elle reste la meilleure période de leur existence car elle est faite d'insouciance et qu'on est pas confronté à tous les problèmes de la vie. Tu partages ce sentiment ?
H.P. : "Je vais être honnête, j'ai quand même une grosse nostalgie de l'école parce que j'ai vraiment bien aimé ces années-là. Après, j'adore la vie que j'ai aussi actuellement. En fait, chaque période a ses avantages et ses inconvénients. Mais, maintenant, l'autonomie que tu as en tant que jeune adulte... Tu décides de partir où tu veux quand tu veux, de faire ce que tu veux quand tu veux... C'est génial et c'est un luxe.
À l'inverse, quand tu es plus jeune, le confort que tu as de ne pas devoir prendre des décisions c'est aussi un luxe. Donc non, franchement, j'aime bien tous les âges mais c'est sûr que par moments moi ce qui peut me manquer à l'école, c'est peut-être un peu l'insouciance que j'avais par rapport à la musique. C'est-à-dire que je faisais ça par pur et simple plaisir de faire de la musique.
Là, actuellement, c'est encore une passion et je prends énormément de plaisir à le faire. Mais c'est quand même un travail donc je dois me réveiller le matin et je vais me dire 'Aujourd'hui tu dois faire de la musique parce que c'est ton métier'. Là où avant la musique c'était juste vraiment un passe-temps et un amusement."
De nombreuses personnes gardent également des séquelles, surtout psychologiques, à l'âge adulte. À l'issue de ton passage au Touquet Music Beach Festival du weekend dernier, tu as partagé des commentaires élogieux de certains fans sur tes réseaux sociaux. Mais tu t'es aussi livré sur tes doutes en expliquant que tu souffrais en quelque sorte du syndrome de l'imposteur. Comment l'expliques-tu ?
H.P. : "C'est vrai que j'ai toujours ces énormes doutes et je me demande souvent pourquoi les gens viennent me voir en concert. Quand je ne suis pas inspiré, quand je passe une journée à ne rien faire, je me dis que je ne le mérite pas. C'est tellement un luxe de pouvoir se permettre de ne rien faire que je trouve qu'on ne devrait pas avoir le droit d'agir de la sorte. Beaucoup de personnes n'ont pas cette chance...
Je n'ai jamais l'impression de travailler parce que ma passion c'est mon métier. Et cela mène à cette pensée que je ne mérite pas de gagner de l'argent, d'être en tournée parce que je vois mes potes avec qui j'ai commencé mes études et qui sont au boulot de 8h à 18h pour les grosses journées en se réveillant à 7h du matin."
Dans ce genre de métier, exposé médiatiquement et qui sort un peu de l'ordinaire, on a aussi l'impression que l'on ne peut pas se plaindre...
H.P. : "Ce qui est particulièrement difficile dans notre métier, c'est que tu ne commences et que tu ne termines jamais vraiment ta journée. Et tu n'es jamais en vacances non plus. À titre personnel, mon travail c'est moi. C'est-à-dire que si je décide de ne rien faire, j'ai le droit de ne rien faire, mais à ce moment-là je n'ai littéralement plus de travail. Je n'ai pas de cadre comme peuvent l'avoir mes amis par exemple.
Donc ce qui est difficile pour moi, c'est de vraiment décrocher. D'un point de vue plus marketing, la musique c'est un marathon constant. Il y a plein d'artistes mais il y a peu de place dans la lumière. On court tous ensemble et c'est une course qui ne s'arrête jamais."
Quelle est la différence pour toi entre le fait d'intégrer le top 100 des meilleurs DJ du monde, d'être déjà un DJ reconnu et apprécié, et le fait de clôturer Tomorrowland et de truster chaque année les premières places à l'image d'un Martin Garrix ou de la paire belge Dimitri Vegas & Like Mike ?
H.P. : "Je rêverais d'avoir la réponse ! À mes débuts, quand ça a vraiment bien marché et que j'ai dépassé cette étape de DJ local à DJ national, je me rappelle que j'étais le plus heureux de mon équipe. Et puis ca a un peu stagné, c'est un peu redescendu. J'ai voulu changer tout mon entourage mais je me suis rendu compte que c'était moi qui faisait un moins bon travail et que je me suis reposé sur mes lauriers. Depuis que je suis revenu avec des nouveaux morceaux, la hype a repris autour de mon projet car je pense que le vrai secret réside dans la musique.
Je vais prendre l'exemple de Lost Frequencies qui est pour moi le plus grand de tous les artistes belges réunis. Felix est un ami de l'Université et j'ai signé récemment avec son management. Je me suis alors dit tout de suite : "Maintenant que je suis dans son équipe, ils vont faire de moi le nouveau Lost Frequencies". Et, en fait, je me rends compte que non. Ils font de moi Henri PFR mais je me rends compte surtout que Felix travaille tout simplement plus que moi et il est plus efficace en studio. Cela me donne envie de travailler trois fois plus quand je le vois.
Et, en ce moment, je travaille comme un malade parce que je pense que pour atteindre un certain niveau il n'y a pas de secret. Jacques Brel le disait : "Le talent, ça n'existe pas. Le talent c'est d'avoir envie de faire quelque chose". Et je pense que c'est vraiment le cas. Tout le monde peut faire de la musique mais si tu veux en faire de la bonne il faut que tu en fasses plein."
La couverture médiatique en Wallonie et à Bruxelles est-elle suffisante pour toi ?
H.P. : "Je suis un très mauvais exemple parce que j'ai eu un soutien médiatique belge beaucoup trop élévé (rires). Je trouve toutefois que c'est assez dur désormais pour les jeunes artistes belges car les médias ne peuvent plus soutenir les artistes comme avant parce que le marché est saturé de musique et les gens la consomment autrement.
Ils découvrent plus des artistes sur les réseaux sociaux que par l'intermédiaire des médias plus "traditionnels" qui, eux, ne montrent plus de jeunes artistes par crainte de perdre des auditeurs... C'est devenu très dur maintenant de se lancer dans la musique car les médias étaient vitaux avant pour nous et ils n'ont plus l'espace désormais."
Cette exposition médiatique fait forcément penser à ta compagne Marie (EnjoyPhoenix, l'une des youtubeuses les plus suivies de France). Qu'est-ce qu'elle t'a apporté dans ton travail réflexif sur ton image auprès du public et, par ailleurs, comment avez-vous trouvé la limite entre ses besoins professionnels et tes besoins privés ?
H.P. : "Marie, c'est un de mes plus grands exemples de vie. C'est quelqu'un qui, de par son travail et sa notoriété, s'en prend plein la gueule (sic). Le moindre faux-pas qu'elle va faire, elle va se prendre un ramassis de haters. Mais, malgré les commentaires, elle arrive à chaque fois à faire face à ça, à se relever et à continuer à se battre.
Dans le milieu de l'influence, j'ai l'impression que c'est vraiment une bataille pour rester à l'avant alors que dans la musique on est plus une bande de potes. Donc ce qu'elle m'a apporté surtout, c'est le fait de ne jamais baisser les bras. Elle m'apprend à ne pas abandonner si ça ne marche pas et à recommencer cinq fois s'il le faut. Elle m'a aussi appris à faire face aux commentaires négatifs qui me donnaient de véritables boules au ventre par le passé.
Par rapport à notre vie privée, la limite s'est mise de manière assez naturelle. Je n'aime pas trop apparaître dans ses vlogs mais ce n'est pas grave non plus de temps en temps. On renove notre maison, on a repeint une pièce et elle a filmé les travaux. Ce n'est pas un problème à ce moment-là. Je veux tout de même garder un peu d'écart avec tout ça car je ne veux pas trop me rattacher à son métier. Je lui laisse faire son métier comme elle me laisse faire le mien. Mais on s'entraide aussi ! Sur mes posts, elle m'aide à comprendre et à gérer mes réseaux sociaux. Et, à l'inverse, je l'aide quand elle a des bugs de son sur ses vidéos. Je vais mettre sa voix plus en avant, lui faire des petites instrumentales derrière ses vidéos..."
Pour revenir sur ton actualité, les fans de musique électro pourront écouter et shazamer tes musiques à partir de ce vendredi 1er septembre puisque tu proposeras tous les vendredis un set exclusif de 21h00 à 22h00 aux auditeurs de Radio Contact dans Henri PFR Radio Show...
H.P. : "Effectivement, c'est assez cool car j'avais déjà un Radio Show l'année dernière sur MNM et sur Tipik. Ici, je débarque donc sur Qmusic et sur Radio Contact. J'adore les Radio Show car ça me force à écouter de la musique. Ca me force à m'intéresser aux nouveautés. Je prépare en fait l'émission le vendredi précédent en écoutant les "Friday releases".
Je m'écoute juste une cinquantaine de nouveaux morceaux qui viennent de sortir. Je sélectionne les vingt que je préfère et puis après c'est moi qui fais un mixte. C'est un truc assez basique mais c'est cool parce que ça me force vraiment à suivre l'actu. Je sais que pendant un moment, quand je n'avais pas de radio show, je n'écoutais pas de nouveaux morceaux parce qu'il n'y avait pas de concerts en octobre-novembre-décembre et je n'étais plus du tout à la page de ce qui se fait dans l'électro."
Comment les collaborations se mettent-elles en marche avec d'autres artistes de manière générale ?
H.P. : "Il y a plusieurs moyens de collaborer. La plupart du temps, en vrai, je reçois souvent des démos de mon label ou de mon publisher qui m'envoient des guitares voix, des pianos voix de chanteurs un peu à droite et à gauche. Je récolte ces démos et si il y en a une que j'aime bien je commence à travailler dessus. Je fais vraiment toute une instrumentale autour de cette démo. Par la suite, je contacte souvent les chanteurs. On termine la partie vocale pour changer des trucs à droite à gauche pour qu'elle colle plus à mon âme.
S'en suit un processus logique : soit le chanteur à la voix qui colle avec le morceau et on fait une collaboration avec lui, soit on se dit qu'il faudrait mieux une autre voix, plus douce par exemple. De ce côté-là, j'écoute plein d'artistes sur Youtube et je cherche des chanteuses qui font des covers etc. Si je vois une voix qui correspond, j'envoie un message à l'artiste. Sinon, oui, le label nous propose également des noms. Il y aussi une autre façon de faire où je me pose en studio avec des gens et on démarre de zéro en créant un morceau qui est directement adapté à la voix du chanteur avec qui je travaille."
À 27 ans, bientôt 28 (le 26 septembre), comment définirais-tu finalement ton style musical ?
H.P. : "J'ai un style qui évolue au fil des jours (rires). Je pense que c'est peut-être mon plus gros problème mais ça peut être aussi une qualité d'un certain point de vue. Si on en revient à Félix (Lost Frequencies, NDLR), je sais que lui il a une sorte de guitare et un clap très reconnaissable. Dimitri Vegas & Like Mike, ce sont des trucs plus agressifs. Tout le monde a un style très défini au final.
De mon côté, j'ai déjà sorti des morceaux un peu drum and bass, extrêmement pop, de la chill house, de l'EDM... Je suis allé un peu dans tous les sens musicalement et je vais encore dans tous les sens. Si tu vas sur mon ordi, je faisais un morceau de techno ce matin et hier j'étais en train de faire un truc mélodique. J'adore tout et j'ai du mal à me renfermer dans un seul style.
Pendant un moment j'avais un peu trouvé ce truc avec des trompettes dans 'Until the end' ou 'In the mood'. Mais je m'en suis très vite détaché car je n'arrive pas à refaire quelque chose. J'ai eu une phase où je faisais un peu des trucs à la The Chainsmokers car j'adore. Et maintenant, j'adore ce que fait Rüfüs Du Sol... Mais finalement, j'aime bien le "mélancolique solaire". À l'image de l'une de mes musiques préférées, le remix d'Alesso 'If I Lose Myself'. C'est-à-dire que j'aime bien avoir des mélodies qui te font te sentir un peu triste mais avec des paroles assez chouettes et un peu rock qui te mettent un côté solaire. Donc, oui, une sorte de éléctro-pop-mélancolique-solaire."
Retrouvez Henri PFR chaque vendredi soir de 21h à 22h sur Radio Contact (chaîne 862). Si vous êtes déjà nostalgiques de la période des festivals, revivez ici le meilleur de l'été festivalier.
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