Pourquoi la décision de Ronny Deila de rejoindre le Club de Bruges peut se comprendre

Depuis plusieurs semaines, alors que les play-offs battent leur plein, des rumeurs circulaient sur un éventuel transfert de Ronny Deila au Club de Bruges. Le Norvégien de 47 ans est resté discret à ce sujet, mais n'a jamais vraiment démenti qu'il envisageait de rejoindre Bruges. Alors que l’offre de revalorisation de contrat de la part de la direction liégeoise était restée lettre morte, la situation était devenue intenable. Le Standard attendait une décision de son coach avec impatience, tandis que la réputation de Deila en pâtissait.

Aujourd'hui, la nouvelle est donc tombée : le Norvégien rejoint le Club de Bruges, qui débourse 2 millions d'euros pour racheter son contrat au Standard. Le club liégeois a immédiatement annulé la conférence de presse prévue ce midi, ce qui montre bien que sa direction a été prise de court par le Club et l'opportunisme de Deila, très apprécié des supporters. Il faut dire que cet épisode ne correspond pas à l'image que Deila aime montrer : celle d’un coach loyal, très impliqué et intègre. C’est une des raisons pour lesquelles la mayonnaise a directement pris entre le Norvégien à la forte personnalité et le public liégeois, qui ont noué une relation quasi fusionnelle.

Un départ brutal

Évidemment, il y a aussi et surtout eu les résultats. Dans des circonstances difficiles et avec un budget limité, Deila est parvenu à redonner des couleurs à un Standard au fond du trou dès sa première saison en Jupiler Pro League. La qualification pour les Europe Playoffs était certainement le meilleur résultat possible pour l’actuel noyau liégeois. Les Rouches ont régulièrement proposé un football moderne et énergique, le tout sans véritable vedette et en s'appuyant sur un pressing haut.

Le départ du principal artisan de cette transformation est donc difficile à vivre à Liège. Pourtant, le choix de Deila, qui emmène avec lui son assistant Efrain Juarez, peut se comprendre. À Bruges, Deila va débarquer dans un club qui valorise également son style, sa mentalité offensive et où le slogan "No Sweat, No Glory" figure sur toutes les écharpes de supporters.

Les moyens de ses ambitions

Mais surtout, l’ancien coach du Celtic est ambitieux. Au Club, celui qui a une réputation de gagnant et s'est déjà forgé un beau petit palmarès aura la possibilité de travailler avec un budget bien plus important et dans de meilleures conditions. Sans oublier que le Standard n'aura pas non plus l'occasion de jouer sur la scène continentale la saison prochaine. Les Blauw en Zwart, eux, voulaient un entraîneur qui connaisse déjà notre championnat et qui ait l'expérience nécessaire pour faire face à la pression, une leçon qu'ils ont apprise avec la nomination de Scott Parker cet hiver. Deila a certainement le charisme et la personnalité pour ce faire.

Pourrait-il faire aussi bien au Standard la saison prochaine ? A-t-il reçu trop peu de garanties sportives pour cet été ? Deux questions importantes dont la réponse tend plutôt vers la négative, ce qui rend l'offre d'un club financièrement solide d'autant plus tentante pour Deila. De plus, le fait que le Club reste sur une saison décevante et qu'il cherche un nouveau souffle rend le défi attrayant. C'est le bon moment pour prendre les rênes du champion en titre…

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