Carlos Rodriguez communiquait bien toujours depuis les tribunes avec Justine Henin : "Je pourrais écrire un bouquin là-dessus"
De Pickx

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Bonjour Carlos Rodriguez ! Tout d'abord, comment allez-vous ?
Carlos Rodriguez : "Je vais très bien, merci ! Mieux que le temps. Je suis en Belgique depuis suffisamment longtemps pour m'y être habitué (rires)."
Participer à un documentaire sur votre amie de toujours Justine Henin était une évidence ?
C.R. : "Un honneur surtout ! Après autant d'années, c'est toujours un honneur d'avoir fait ces voyages avec elle et de travailler encore ensemble."
Ces voyages, justement, ils vous manquent ?
C.R. : "Non ! Dans la vie, vous savez, il y a un temps pour tout. Je dis toujours que j'ai fait mes expériences. Ce n'est pas une question de résultat. Dans la vie de tout un chacun on essaye de se prouver des choses et j'ai réglé mes comptes avec moi-même. Par contre, j'essaye de me faire plaisir désormais."
À l'image d'une Kim Clijsters, vous n'avez donc jamais envisagé un retour de Justine Henin ?
C.R. : " Non ! (rires). Allez savoir les raisons qui ont poussé Kim à faire un truc pareil. Je pense qu'elle doit avoir des regrets par rapport à ça en tant que championne puisqu'elle n'a pas gagné un match. Je n'ai vraiment pas compris, c'est quelque chose dont elle ne doit pas être très fière."
Justine Henin, que vous avez coaché tout au long de sa riche carrière, a évidemment marqué l'histoire du tennis mondial. Comment peut-on expliquer un tel parcours des années après ?
C.R. : "Il y a une chose qui est très importante dans son parcours, c'est qu'il y avait une envie. Une force intérieure extrêmement puissante. Autant elle que moi, on avait envie d'exister et une alchimie incroyable est née entre nous. On est toujours étonné aujourd'hui de ce qu'elle a accompli. Mais elle a sacrifié sa vie entre guillemets en impliquant beaucoup d'amour et de travail."
Le titre du documentaire diffusé ce dimanche sur RTL tvi s'intitule 'Justine Henin, numéro 1 à tout prix'. Sur le circuit professionnel, on a l'impression que deux types de joueurs s'opposent désormais. Ceux qui cherchent l'excellence et ceux qui cherchent la fulgurance. Comment expliquez-vous cette dichotomie ?
C.R. : "Dans tous les sports, l'aspect mental est au centre de tout. Je suis persuadé que 100% de la réussite dépend de la santé et du mental de l'athlète. C'est par là que tout passe. Le champion, lui, est à part. Des joueurs comme Justine Henin ou Roger Federer étaient conditionnés. Je dis souvent que l'entourage d'un champion est monotone, il est ennuyant, car il répète toujours la même chose. C'est un train de vie très minuté, très organisé."
C'est un rythme que beaucoup de joueurs ne peuvent supporter. C'est la raison pour laquelle des monstres de la petite balle jaune comme Nick Kyrgios ou Benoît Paire ont aussi besoin de relâcher parfois...
C.R. : "C'est quoi qu'il arrive déjà immense ce qu'ils font. Même s'ils ont un mode de vie propre à eux, il faut le respecter. Roger Federer, Rafael Nadal ou Justine Henin ne changeraient eux leur carrière pour rien au monde. Ils ont eu un plaisir immense à sacrifier entre guillemets leur vie pour leur sport. La priorité et les valeurs étaient différentes. Maintenant, les champions sont caractérisés par cette façon d'approcher la discipline. Ils vivent comme ça. Ils veulent toujours être meilleur demain qu'aujourd'hui. Ils veulent flirter avec le perfectionnisme qu'ils n'atteindront jamais. Ils ont une très bonne analyse d'eux-mêmes et ils ont besoin de ça pour être heureux."
N'avez-vous jamais ressenti ce côté étouffant avec les répétitions d'efforts chez Justine Henin ?
C.R. : "Non car elle a toujours été une compétitrice. Aujourd'hui, les joueurs n'hésitent pas à dire que c'est fatiguant mentalement, que c'est dur. Mais chez un champion, il y a cette faculté à toujours avoir la même détermination. Bien sûr, quand on arrête on commence à vivre normalement. Quand on a plus cette exigence là, on découvre ce à quoi on n'avait pas accès avant.
Il ne faut cependant pas juger les gens aujourd'hui par rapport à il y a 20 ans. On ne peut pas comparer car la vie a changé. Mais j'aimerais tout de même voir plus de diversité en terme d'émotion. Aujourd'hui, surtout sur le circuit féminin, on change d'entraîneur toutes les trois semaines ou les six mois. Avoir un staff structuré et stable est primordial pour donner une stabilité au joueur. Les meilleurs champions ont d'ailleurs très peu changé d'entraîneur si vous regardez bien. Je suis vraiment étonné du peu de remise en question des entourages."
Comment expliquez-vous que votre collaboration avec Justine Henin ait duré aussi longtemps ?
C.R. : "Justine n'a jamais eu facile avec moi mais ça c'est toujours fait dans le respect. Elle a souvent pris sur elle et elle savait aussi que si je faisais quelque chose, c'était pour la rendre meilleure. Aujourd'hui, on voit à très court terme. Une fois que le joueur ou la joueuse n'est pas dans une bonne forme, on fait appel à quelqu'un d'autre. Il y a un problème plus global de manque de respect du joueur envers l'entraîneur."
Il faut dire que, plus que dans les autres sports, le tennis semble très individualiste. Comprenez-vous que nous n'en soyons pas encore arrivé à avoir un coach au bord du terrain comme en Coupe Davis ou en Fed Cup ?
C.R. : "C'est une grande hypocrisie mais en même temps un grand paradoxe. L'ATP essaye tout de même d'améliorer les choses puisque maintenant on peut communiquer avec son joueur. Pour moi, ça peut enrichir beaucoup plus le jeu. Mais, sachez-le, les communications entre les joueurs et les entraîneurs se faisaient quand même à notre époque. Je pourrais écrire un bouquin là-dessus tellement j'ai fait de choses avec Justine pour lui transmettre mes messages."
Pouvez-vous nous donner un exemple ?
C.R. : "Je pense tout de suite à l'US Open 2007. En quart de finale face à Serena Williams, la mère se plaignait car je la coachais tout le temps. À l'issue de la rencontre, un journaliste m'a fait part des accusations et je n'ai pas démenti. L'arbitre avait l'autorité et je ne m'arrêtais jamais de le faire tant qu'on ne me disait rien. Je poussais le règlement jusqu'au bout.
Évidemment, au tour suivant, face à Venus, toutes les caméras étaient braquées sur moi pendant tout le match. J'avais alors prévu un petit quelque chose en plaçant un ancien sparring-partner dans un box plus bas pour qu'il transmette les consignes à Justine. Il fallait trouver les moyens afin de tout faire pour l'aider. Ca faisait partie du jeu."
L'aura de Justine Henin est toujours bien présente aujourd'hui. Si elle a permis à de nombreux jeunes de s'adonner à ce sport, ils souffrent aussi de la comparaison. Comment leur permettez-vous, en tant que directeur sportif de l'Académie de Justine Henin, de prendre la bonne direction ?
C.R. : "Aujourd'hui, les joueurs les plus âgés de notre Académie ont maximum 16-17 ans donc ils n'ont pas connu la période de gloire de Justine. Leur focus va être plus sur David Goffin, sur Elise Mertens ou sur des stars internationales donc il y a peut-être moins de comparaison. Mais, personnellement, comme pour avec Justine, je ne garantis à personne qu'il va arriver dans le top-10 ou qu'il va réussir. Je peux mettre tout en place pour donner le meilleur encadrement possible à l'Académie mais, en dehors de transférer mon savoir-faire, le joueur entre sur le terrain et c'est à lui à jouer. Je ne m'occupe finalement pas du joueur mais de l'enfant derrière le joueur."
Retrouvez le documentaire inédit 'Justine Henin, numéro 1 à tout prix' ce dimanche à 20h50 sur RTL tvi.
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