Gustaph sous les feux de la rampe au Concours Eurovision de la chanson: "L'envie de me présenter n'était pas là depuis longtemps"

Musique | Le jeudi 11 mai, jour des demi-finales, et espérons-le, le samedi 13 mai à la finale, Gustaph représentera notre pays au Concours Eurovision de la chanson avec son titre 'Because of You'. Outre un bon résultat, il souhaite également envoyer un message au monde entier. Dans une interview avec Pickx, il en dévoile davantage sur son expérience dans ce concours. 

De Pickx

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Depuis plus de 20 ans, Stef Caers (42 ans) est actif dans le secteur de la musique. Il joue en tant que musicien de plateau et de studio, mais pas seulement. Il est aussi producteur, enseignant et créateur de mélodies pour des programmes et des agences de publicité. Au tout début de sa carrière, ce natif de Louvain a déjà goûté au succès personnel lorsque, sous le nom de scène de Steffen, il a remporté le Zomerhit de Radio 2 en 2000 avec la chanson 'Gonna Lose You'. Mais à l'époque, ce coup de projecteur ne lui convenait pas, comme il l'explique dans cet entretien avec Pickx.

Sous le pseudonyme de Gustaph, qu'il a adopté pour la première fois en 2008, les choses sont différentes. Grace à ce changement,  sa participation au concours Eurovision de la chanson devrait être le point culminant de cette évolution positive. Pour ce faire, il peut s'appuyer sur ses deux expériences précédentes sur la scène du Concours de la chanson : en 2018 en tant que choriste avec Sennek et en 2021 avec Hooverphonic. Deux fois, le résultat s'est avéré décevant. La troisième fois, sera-t-elle la bonne? 

Le temps que l'on consacre à la promotion et aux répétitions est vraiment frappante. Créer le buzz en amont et être présent dans l'esprit des gens : c'est ce que vous avez appris de ces deux précédentes expériences du Concours Eurovision de la Chanson ?

Gustaph : "J'ai pu voir la bête de l'intérieur grâce à ces deux expériences avec Sennek et Hooverphonic. J'ai appris des choses que l'on ne peut connaître qu'en étant sur place. Comme l'importance de ces préparatifs dans toute l'Europe. Certains artistes préfèrent s'en passer, car si vous ne réussissez pas, cela peut aussi jouer en votre défaveur. Surtout avec les bookmakers. Tout est regardé à la loupe, il est donc important de garder le contrôle. Mais un peu d'effervescence avant la compétition ne peut certainement pas faire de mal. En tant que représentant de la Belgique, je me sens investi d'une grande responsabilité. C'est et cela reste une compétition, il faut donc aller le plus loin possible".

Vous êtes impliqué dans le monde de la musique depuis longtemps, même si c'est plutôt en arrière-plan. Considérez-vous que toute l'attention que vous suscite aujourd'hui votre participation à l'Eurovision est une occasion idéale de raconter enfin votre histoire ?

G. : "Absolument. C'est le moment d'accomplir quelque chose et de pouvoir diffuser mon message à grande échelle. Je suis heureux de vivre cette expérience à ce stade de ma vie. Comme je suis là depuis un certain temps, je l'apprécie davantage aujourd'hui qu'à l'époque où j'étais un jeune garçon, je pense. Une carrière suit généralement un parcours erratique, alors j'essaie de profiter au maximum de ce moment fort.

Lorsque j'ai commencé à jouer le rôle de Steffen il y a 20 ans, j'avais déjà goûté à l'attention et aux feux de la rampe, mais j'ai tout arrêté à l'époque parce que je ne me sentais pas à ma place. J'avais de l'ambition, mais aussi de la déception à cause des commentaires sur ma sexualité. On m'a conseillé de garder mon orientation un peu mystérieuse, ce qui était mieux pour ma carrière. En résumé, la recherche du succès m'empêchait d'être moi-même. Cela rendait déjà la chose moins attrayante.

Au lieu de cela, je suis devenu un touche-à-tout dans le monde de la musique : arrangeur, producteur, musicien de studio et enseignant. Pendant longtemps, je n'ai pas eu envie de me mettre en avant Je sentais aussi que ma musique n'avait pas sa place en Flandre, mais qu'elle était plutôt internationale. C'est ainsi que j'ai atterri chez 'Hercules & Love Affair', ce qui m'a ouvert d'autres portes."


Grâce à 'Hercules & Love Affair', vous vous êtes retrouvé sur les scènes des grands festivals et dans les endroits les plus branchés du monde. Alors pourquoi avoir décidé de tout arrêter en 2018 ?

G. : "Cette vie s'est avérée de plus en plus difficile à maintenir. Après sept ans de tournées, c'était suffisant pendant un certain temps. Cet emploi du temps me tuait, surtout en combinaison avec mon travail de producteur et de professeur de musique. C'était devenu trop. À l'approche de la quarantaine, je me suis également posé la question suivante : est-ce que c'est fini ou y a-t-il encore quelque chose à faire pour moi ? Je pense que ma participation à l'Eurovision s'est avérée être une manifestation de cette ambition inconsciente. Je voulais pouvoir écrire ma propre histoire, ce qui n'était pas toujours possible avec 'Hercules & Love Affair'".



Quel est le message que vous voulez transmettre avec votre participation et avec la chanson 'Because of You' ?

G. : "Célébrer la liberté et la diversité. J'espère que les gens du monde entier reconnaîtront quelque chose dans la chanson ou en bénéficieront. Par exemple, qu'elle aide quelqu'un à sortir du placard, ou qu'elle puisse simplement faire naître un large sourire sur le visage de quelqu'un. J'en serais ravi."

Le concours Eurovision de la chanson semble avoir pris un nouvel élan ces dernières années. Avec le succès de Måneskin ou de Duncan Laurence, entre autres. C'est aussi votre sentiment ?

G. : "Oui, en effet. J'ai toujours été un grand fan de l'événement mais, au début des années 2000, mon attention s'est quelque peu émoussée. Pour moi, les choses ont changé en 2012, avec la victoire de Loreen et de sa chanson 'Euphoria'. À partir de ce moment-là, j'ai eu l'impression qu'il y avait une gamme plus diversifiée à écouter à nouveau. Il y a des voix parfois amusantes, parfois folkloriques, parfois simplement très intelligentes. Ces dernières années, on a également assisté à une acceptation à grande échelle, ce qui, je pense, est lié aux jeunes d'aujourd'hui : ils font beaucoup moins la distinction entre la culture de haut niveau et la culture de bas niveau. Des artistes comme Måneskin sont aujourd'hui relayés par tous les médias".

Vous serez accompagné à Liverpool par trois choristes, qui plus est, trois bonnes amies à vous : Sandrine Van Handenhoven, Chantal Kashala et Monique Harcum. Quelle importance ont-elles pour vous ?

G. : "Et n'oubliez pas mon conjoint, qui m'accompagne en tant que directeur visuel. (rires) ! 'Because of You' est - pour moi en tout cas - une histoire de famille choisie. Mes amis, qui me comprennent et partagent les mêmes expériences que moi. Ils me rendent plus fort et me permettent d'être qui je suis. Mes amies sont le reflet de ce thème, aux côtés de moi sur scène. Mentalement, il est important de les avoir près de moi, notamment pour gérer le stress."

Quelle est la différence entre le showman Gustaph et la personne Stef Caers ?

G. : "Ils sont assez proches l'un de l'autre. Gustaph est quelqu'un que j'ai créé pour magnifier une partie de moi-même. Je suis extraverti et positif, mais je n'ai pas nécessairement besoin de me manifester dans un grand groupe. Avec Gustaph, c'est le cas, j'ai besoin que ce personnage soit sur une scène. Cela m'aide dans ma vie quotidienne."

L'aspect visuel est très important dans votre spectacle. Par exemple, votre marque de fabrique est le grand chapeau que vous portez toujours et partout en tant que Gustaph. Faites-vous cela depuis longtemps ?

G. : "Oui, j'ai commencé à le faire à l'époque d'Hercules & Love Affair, parce que nous devions souvent courir de l'aéroport à la scène, ce qui laissait peu de temps pour remédier à une mauvaise journée capillaire. (rires) Petit à petit, ces chapeaux sont devenus une obsession, ils conviennent à la musique que je fais et à la façon dont je me sens sur scène. Dans le cadre de l'histoire de l'Eurovision, je pense qu'il est important d'en tirer parti de manière cohérente. C'est un repère, ce qui n'est jamais une mauvaise chose d'un point de vue stratégique."

Vous serez, comme dans les présélections belges, habillé d'un costume de Walter Van Beirendonck. Pourquoi cette collaboration ?

G. : "Je ne le connaissais pas personnellement, mais ma mère a fait quelques défilés pour lui, notamment à Paris. Walter a aimé mon numéro et a voulu m'habiller pour le concours de sélection belge. Je pense que c'est une bonne chose : c'est une icône mondiale de la mode, originaire de Belgique, et le fait que je puisse me produire dans un costume qu'il a confectionné représente bien notre pays."

Bonne chance à Liverpool !


Les demi-finales du mardi 9 mai (à 21h sur Tipik) et du jeudi 11 mai (avec notre candidat belge Gustaph, à 21h sur La Une) et la finale du samedi 13 mai (à 21h sur La Une) peuvent être suivies en direct sur la RTBF ou où que vous soyez via Pickx.be ou l'application Pickx.

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