Lev Yashin, le gardien qui a révolutionné son poste

270 clean sheets et 150 penaltys arrêtés tout au long de sa carrière, Lev Yashin a terrorisé les attaquants adverses durant 20 ans. Ayant grandi durant la Seconde Guerre mondiale, il doit mettre le football entre parenthèses pendant le conflit. Et à la fin de celui-ci, sa famille, pauvre, regagne Moscou et le jeune Lev continue de travailler à l’usine avec ses parents. Heureusement, il a le football comme échappatoire. Il arrête de travailler mais s‘engage dans l’armée pour éviter les problèmes. Il devient gardien de but de son régiment et est repéré par l’entraîneur du Dinamo Moscou, Arkady Chernyshev.

Quitter le football ?

Très jeune, il a la chance de disputer un match amical avec l’équipe première du club. Mais cela tourne au fiasco. Lors de cette saison 1950, il est relégué comme troisième gardien. Ce n’est qu’en 1953 qu'il devient numéro 1. Un poste qu’il ne quittera qu’en 1971. Avant cela, mécontent de son rôle sur le banc, il se tourne vers le hockey où, dans les cages, il excelle. Mais il refuse une sélection avec l’équipe soviétique et il fait son retour au football. La suite…

Surnommé la "panthère noir" ou "l’araignée noir", pour son agilité et pour le fait qu’il est vêtu de noir, il deviendra une vraie légende. Il empoche cinq titres de champion avec le Dinamo et trois coupes. Il dispute 78 matches avec l’URSS et remporte les JO de Melbourne où il est l’acteur majeur de ce succès. Seul bémol dans sa carrière : la Coupe du monde. Malgré de grandes performances, il ne parviendra jamais à hisser l’URSS sur le toit du monde. Heureusement pour lui, il le fera en Europe, en 1960. 

Unique Ballon d’Or

L’apothéose pour Lev Yashin tombe le 17 décembre 1963 lorsqu’il remporte le Ballon d’Or. Il est toujours le seul gardien a avoir obtenu cette récompense. Un an plus tôt, le journal L’Equipe le disait pourtant en fin de carrière… Sa fin de vie sera par contre moins glorieuse. A 50 ans, il développe une gangrène et est amputé d’une jambe. La cigarette est pointée du doigt, lui qui était un grand fumeur. "Rien de mieux avant un match important qu’une bonne cigarette et qu’un coup de liqueur pour se vivifier les muscles", disait-il. Il décèdera le 20 mars 1990 des suites d’un cancer de l’estomac. 

On parle encore souvent de lui aujourd’hui car il a révolutionné le poste de gardien de but. Il a été le premier à boxer les essais difficiles là où les autres tentaient de les arrêter. Il a developpé les relances rapides pour initier des contre-attaques. Il parlait aussi beaucoup avec ses équipiers et restait rarement sur sa ligne. Des éléments assez banals de nos jours, mais tellement révolutionnaires à l’époque…

Si vous êtes aussi nostalgiques, retrouvez ci-dessous le long format proposé par le youtubeur Wiloo sur le sujet :