Mallory Gabsi, un étoilé au service des personnes porteuses d'un handicap: "Avant de penser à soi, il faut penser aux autres"

Cinéma | Ce lundi 20 mars aura lieu à Tour & Taxis la soirée de gala "Bulles de joie", organisée par l'association bruxelloise Happycurien qui prône l'inclusivité et cherche à insérer les personnes en situation de handicap mental dans le monde du travail. Mallory Gabsi, accompagné notamment d'Arnaud Delvenne, sera aux fourneaux pour livrer une expérience culinaire exceptionnelle. Pickx a voulu en savoir un peu plus auprès du tout récent chef étoilé.

De Pickx

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Bonjour Mallory ! Tout d'abord, comment vas-tu ? As-tu eu le temps d'enfin te poser et de réaliser tout ce qui t'es arrivé ces derniers temps avec notamment ton titre de jeune chef de l'année et ta première étoile au Guide Michelin ?

Mallory Gabsi : "Je vais très bien, merci ! Je suis très vite redescendu de mon nuage car j'ai dû travailler directement le lendemain. Mais je suis encore très heureux de la performance réalisée par le restaurant (situé Rue des Acacias à Paris, NDLR)."

Arnaud Delvenne nous indiquait récemment que le titre de jeune chef de l'année acquis en France est la plus folle de tes récompenses car il a "l'habitude de dire que les étoiles, elles sont soit dans le ciel, soit dans les yeux du client ou soit sur la poitrine du sheriff". Tu es d'accord avec lui je suppose ?

M.G. : "C'est exactement ce que je dis depuis très longtemps. Des étoiles, ce sont des récompenses et ça fait évidemment plaisir à l'équipe. C'est un gage de qualité par rapport au client. Quelque chose qui valide la cuisine. Mais le titre de jeune chef de l'année, c'est encore plus puissant car on ne le reçoit qu'une fois dans une vie." 

Avec Arnaud Delvenne, vous allez donc unir vos forces ce lundi 20 mars pour la soirée de gala “Bulles de Joie" où vous allez satisfaire les papilles gustatives de vos convives en parallèle de plusieurs performances artistiques réalisées par quelques-uns des HappyExtras. Peux-tu nous en dire plus ?

M.G. : "Happycurien, c'est en effet une association que je soutiens depuis 2 ans. C'est la seule que j'ai décidé de soutenir, d'ailleurs. Il y en a énormément, il faut le dire, mais j'ai un énorme lien avec la directrice Laurence qui a, elle-même, un enfant atteint par le handicap mental. C'est donc une association qui lui tient aussi particulièrement à coeur. 

Et je voulais la soutenir dans son aventure pour l'aspect cuisine et restauration. L'idée de base, c'est de créer des activités qui vont aider des jeunes, ou pas, atteints d'handicap mental. Les intégrer au maximum et avoir des contacts clients. Cette soirée de gala va servir pour mettre en avant les Happy, comme on les appelle. Ce sera assurément une chouette soirée pour eux. L'objectif est d'attirer encore plus de Happy. Et j'ai fait appel à d'autres cuisiniers (Arnaud Delvenne mais aussi Elsa Geirnaert et Morgan De Ridder, NDLR) pour les mettre en avant en quelque sorte."

Arnaud Delvenne nous affirmait que la différence est juste une histoire de perception. En quoi le fait que des personnalités s'investissent dans ce genre de cause est-elle primordiale pour faire changer les mentalités ?

M.G. : "Quand tu as une image, que les gens te voient et t'entendent, tu as une force pour faire changer les mentalités car tu es un exemple. Sur les réseaux, quand je balance un truc, beaucoup de jeunes regardent. C'est donc important de le faire. Avec les réseaux, il y a une possibilité de changer la pensée, d'ouvrir les esprits.

Ce n'est pas parce qu'on a un handicap qu'on ne peut pas aimer la vie. Et si, à travers ma passion de la cuisine pour laquelle je vis, je peux apporter quelque chose, je le fais. Le fait que je sois le parrain et que je sois investis dans Happycurien, je ne voulais pas trop l'ébruiter au départ car je voulais aider avec le coeur. Mais j'ai vite compris qu'il fallait médiatiser tout ça pour aider Happycurien à grandir plus vite."

Par le passé, tu étais déjà revenu sur de nombreuses phrases que tu as entendu tout au long de ton parcours et à la suite de la perte d'un oeil lors d'un bizutage en cuisine qui a mal tourné. "Tu n’y arriveras pas!", "Tu ne peux pas le faire!", "Tu n’es pas capable! "...Un quotidien évidemment difficile que vivent en particulier toutes les personnes porteuses d'un handicap. Quels sont tes conseils pour combattre l'adversité ou autrement dit pour tirer le positif du négatif et faire une force de tes échecs ? 

M.G. : "Je pense que tout le monde en général a vécu des moments comme ça. Quand tu déballes un objectif qui est le tien, par exemple le fait d'obtenir une étoile Michelin, il y aura toujours des personnes pour dire que tu n'es pas capable. Et c'est la même chose pour les personnes porteuses d'un handicap qui sont capables de tout si elles sont bien accompagnées. La clé est évidemment le mental et la confiance en soi même si il n'en faut pas trop non plus pour cette dernière car ça peut te faire pousser des ailes..."

Pour en revenir à tes fameux titres reçus de la part du Guide Michelin, ce qui marque tout particulièrement, c'est ta volonté première de mettre en avant ton équipe. Ces valeurs d'entraide, de partage, qui sont symbolisées par ton rôle de parrain d'Happycurien, c'est ce qui fait la force des grands chefs ?

M.G. : "Avant de penser à soi, il faut penser aux autres. C'est quelque chose de normal de penser à soi, de se donner les moyens de faire les choses. Mais se donner les moyens, c'est bien s'entourer. Il faut quelqu'un qui mène le bateau mais il faut aussi quelqu'un derrière qui aide à avancer. Dans mon cas, je peux produire un menu mais je ne peux pas le faire tout seul."

Tu es aussi quelqu'un qui respire la positivité et la sincérité et c'est ce qui fait que le public t'aime au délà de tes talents de cuisinier. Tu sembles t'investir à fond dans tout ce que tu entreprends mais quels sont tes rêves les plus fous et qu'es-tu prêt à faire pour y parvenir ?

M.G. : "J'ai plein de rêves assez fous. Mais mes prochains objectifs, c'est travailler pour qu'il y ait une vraie évolution dans mon restaurant. Gagner des autres prix également. Depuis l'étoile, nous avons déjà fait une grosse réunion pour qu'il y ait une grosse évolution culinaire dans le restaurant et un meilleur accueil du client. L'objectif est d'évoluer encore et il faudra travailler encore plus dur pour cela. On a rien sans rien dans la vie. Pour atteindre ses objectifs, il faut se battre."

Si vous désirez plus d'informations sur Happycurien, rendez-vous ici sur le site internet de l'association.

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