The Sound of ... Doom Metal

Musique | C’est comme si une pluie de guitares lourdes s’abattait sur vous. Avec un tonnerre de batteries et de basses. La cadence est celle d’un cargo fendant les flots : il va tout droit et rien ne peut l’arrêter. Voilà une description fidèle du doom metal. Ses pionniers ? Black Sabbath, évidemment. Mais ce genre musical mérite bien que l’on s’y intéresse de plus près.

De MF

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L’influence de Black Sabbath

Retour aux origines. Nous sommes en 1969 et Black Sabbath sort 'Black Sabbath'. Cela marque la naissance d’un nouveau genre : le metal. Aujourd’hui, avec son caractère occulte, inquiétant et lent, vous pouvez sans problème classer cette chanson dans le doom metal.

L’influence de Black Sabbath sur le heavy metal est incontestable et des groupes tels que Pentagram, Pagan Altar, Witchfinder General, Trouble et Saint Vitus marcheront dans son sillage dans les années 1970 et 1980. 'Epicus Doomicus Metallicus' (1986), de Candlemass, est l’un des disques majeurs de cette époque. C’est lui qui fait du doom metal un véritable genre musical. Avec 'Beyond the Crimson Horizon' et 'Through the Darkest Hour' de Solitude Aeturnus, 'Psalm 9' de Saint Vitus et 'Day Of Reckoning' de Pentagram, vous avez une idée précise de la manière dont le doom s’est développé petit à petit. 

Le doom metal marqué du sceau du metal extrême

Au début des années 1990, plusieurs groupes ont commencé à injecter une bonne dose de metal extrême dans le genre. Des groupes britanniques tels que Cathedral, Anathema, Paradise Lost et My Dying Bride ont par exemple ajouté des éléments de death metal et ont pris une voie plus mélancolique au niveau des paroles. Cela a donné naissance à des sous-genres comme le death-doom et le gothic metal. Le groupe suédois Katatonia constitue un bon exemple de la fusion de ces nouvelles influences, en particulier sur ses premiers albums. À la fin des années 1990 et au début des années 2000, l’influence est venue de groupes de death metal mélodique comme At The Gates et In Flames. Ils ont notamment inspiré Rapture, Insomnium, Slumber, October Tide et Daylight Dies. C’est aussi à cette époque qu’est né le funeral doom metal, marqué par une lenteur assumée et un chant tourmenté. Deux courants s’opposaient alors : le death/doom metal énergique et mélodique, et le funeral doom metal lent et besogneux. Néanmoins, le doom traditionnel caractérisé par son chant propre n’a jamais réellement disparu.

Et aujourd’hui ? Le doom s’en va et le doom revient. Des groupes comme Katatonia, Anathema et Paradise Lost lorgnent de plus en plus vers le rock progressif, tandis que d’autres formations proposent des compositions hybrides intéressantes. De fantastiques groupes de rock alternatif, progressif et/ou post metal sont apparus, comme Antimatter, Khoma et Junius. L’esthétique du doom a aussi percolé jusqu’à des artistes contemporains dark, parmi lesquels Anna von Hausswolff, King Woman et Chelsea Wolfe. Une présentation courte, mais pas exhaustive.

Le doom metal traditionnel

Le doom metal traditionnel est enraciné dans le heavy metal classique. Le style a émergé dans les années 1980, fortement influencé par les premières productions de Black Sabbath. Parmi les groupes qui peuvent s’en revendiquer, citons Saint Vitus, Trouble, Witchfinder General et The Obsessed – même si la classification doom n’existe que depuis 'Epicus Doomicus Metallus' de Candlemass.


Le doom épique

Le doom épique a une approche mystique, puissante et lyrique du metal. Les premiers albums de Candlemass font à cet égard figure de modèle. Des groupes comme Solitude Aeturnus et Isole ont bâti leur musique sur cette base pour créer le style. Si vous souhaitez découvrir d’autres artistes, écoutez Sarah Kitteringham, la chanteuse du groupe doom épique Smoulder, par ailleurs journaliste auprès des très réputés Decibel Magazine et Banger TV. Elle partage régulièrement ses disques préférés sur Instagram (@lastvinylbeforedoomsday), mettant notamment l’accent sur les groupes féminins.

Stoner doom metal

Le stoner doom Totalement imprégné du côté flou et psychédélique de la musique de Black Sabbath, ce genre fait la part belle aux effets de guitare et aux expérimentations sonores. Des noms ? Electric Wizard, Sleep et Cathedral.

Le funeral doom metal

C’est l’un des sous-genres les plus lents, caractérisé par des chansons longues et mélancoliques. Parmi ses représentants les plus illustres, citons Shape of Despair, Esoteric, Mournful Congregation, Ahab et Bell Witch, dont la pochette de l’album Mirror Reaper, inspirée d’un tableau de Mariusz Lewandowski, représente parfaitement le néant et le désespoir dont vous remplit le funeral doom.


Le death/doom metal

Apparu au début des années 1990, il se situe au carrefour de la vigueur du death metal et de l’esthétique du doom metal. Les groupes majeurs de death/doom metal sont Paradise Lost, Anathema, Katatonia, et My Dying Bride. On peut aussi citer des groupes classiques modernes comme Slumber, Daylight Dies et Rapture, ainsi que de nouveaux représentants du genre comme Ocean of Grief, Konvent et Lying Figures.

Black/doom metal 

Une combinaison de black et de doom metal, souvent mêlée à d’autres genres et sous-genres comme le death/doom metal, le black metal dépressif, le black metal atmosphérique et le blackgaze. Shining et Forgotten Tomb sont deux des principaux groupes qui le représentent, au même titre que Katatonia dans les années 1990. Au 21e siècle, on peut retenir Primitive Man et Body Void.

Et le doom belge ?

Le genre existe-t-il chez nous ? Sans aucun doute ! Mais comme dans les exemples précédents, les groupes de doom metal belges peuvent difficilement être regroupés sous une seule et même bannière. Il convient donc de les découvrir par vous-même. Que penser de Marche Funèbre, par exemple ? Depuis 2008, ce quintet abreuve le monde de son doom éclectique. Il a tourné avec les groupes les plus productifs de la scène : Primordial, Novembers Doom, Ahab, Saturnus.

Citons aussi Hemelbestromer ! Une claque instrumentale. Le site VPRO 3voor12 a décrit le groupe comme un 'trou noir cosmique, si sombre qu’il absorbe toute la lumière'. Vous en voulez encore ? Écoutez Sunn O))), il a déjà sorti trois albums : 'Aether', 'A Ring of Blue Light' et 'Collide & Merge'. 



Et connaissez-vous déjà 30,000 Monkies ? Du sludge, du doom, des riffs puissants, des drones psychédéliques et un brin de folie. Ce groupe pourrait être le fils de plusieurs pères : Sleep, The Melvins, Melt Banana, Harvey Milk, McLusky, Lightning Bolt et Merzbow. D’une noirceur absolue.

Enfin, comment passer sous silence Amenra, le parrain du heavy metal belge ? Un groupe majeur dont les chansons naviguent constamment de la montée lente du doom aux déchaînements aigus du sludge et du hardcore. Le public apprécie beaucoup leurs spectacles presque magiques. Il y en aurait encore beaucoup d’autres à citer, mais le nombre de mots qui m’était imparti est déjà dépassé. Mais parce que c’est vous, je vous glisse encore quelques noms à la volée : Briqueville, Pantheist, Columbarium, Turpentine Valley, Splendidula, Lethvm, Growing Horns, Crouch, Thee plague of gentlemen, Wyatt E., Modder, ROOK, Neptunian Maximalism - NNMM, Pothamus, etc.

Merci à mon professeur de metal Didier Goossens pour son expertise.

 

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