Pourquoi La Gantoise se trouve à un tournant de son histoire

L’annonce avait fait l’effet d’une petite bombe en fin de semaine dernière. L'agence de presse économique Bloomberg révélait que La Gantoise était à vendre et avait passé une annonce en ce sens. Alors que la presse sportive du pays s’emballait, le président des Buffalos a rapidement tenu à nuancer un peu cette information en précisant qu’il s'agit avant tout d’une recherche d'argent frais.

“Nous faisons cela dans l'intérêt du club. Pour que La Gantoise continue à progresser au niveau belge et européen”, a-t-il déclaré à Het Laatste Nieuws. “Avec l'injection de divers capitaux, la concurrence en Belgique s'est considérablement accrue. La Gantoise doit se joindre à cette bataille. C'est pourquoi nous recherchons un investisseur qui nous convienne. (...) Nous voulons renforcer La Gantoise et assurer l'avenir du club".

Doublé par la concurrence

Le président ne s’y trompe pas : son club a quelque peu perdu de sa superbe depuis plusieurs années. S’ils ont tout de même continué à jouer les premiers rôles les saisons qui ont suivi leur titre de 2015, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En dehors d'une quatrième Coupe de Belgique qui est l'arbre qui cache la forêt, les Buffalos ont beaucoup souffert du retour en force de l’Antwerp et, plus récemment, de l’Union Saint-Gilloise. 

Septièmes puis cinquièmes de la phase classique ces deux dernières saisons, les Gantois ont été contraints de jouer les play-offs 2. Ivan De Witte et le directeur général Michel Louwagie, qui détiennent à eux deux 40% des actions (le reste de l'actionnariat est composé d'une dizaine de personnes), ont de plus hautes ambitions pour le club. Sur le plan financier, le Club de Bruges et le Racing Genk ont eux pris une avance non négligeable. Et la perte de vitesse du Sporting d'Anderlecht et du Standard de Liège ne leur profite pas vraiment non plus.

Suivre les bons exemples

Reste que ce changement imminent d'actionnariat inquiète les supporters des Buffalos. “Espérons que le club ne tombera pas aux mains de cheiks du pétrole ou d'investisseurs russes”, s’est empressé de réagir Filip Raes, le président de la fédération des supporters gantois. Tout en concédant être persuadés que De Witte cherche quelqu'un qui veut s'assurer que le club reste au sommet et conscients qu’une injection de capital est nécessaire, les supporters veulent éviter les mauvaises surprises.

L’arrivée de capitaux étrangers a effectivement parfois mal tourné en Belgique. Le Beerschot, Tubize, le Lierse… Les exemples de ratage ne manquent pas. À la Ghelamco Arena, on tentera plus volontiers de suivre les modèles de l’Union Saint-Gilloise, propriété d’un milliardaire britannique, ou de Westerlo, le promu passé sous pavillon turc il y a trois ans et révélation de la saison.

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