Aurel Zola, coach dans ‘The Dancer’ : “Le plus important pour moi chez un artiste est sa mise à nu et son âme”

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A 36 ans, Aurel Zola a déjà dansé pour les plus grands. De Beyoncé à Rihanna en passant par Ariana Grande, le Belge atteint ses plus grands rêves à travers la danse, les chorégraphies et la direction artistique. Présent parmi les coachs de la nouvelle émission ‘The Dancer’ sur La Une , il fera tout pour amener les danseurs le plus loin possible. Pickx s’est entretenu avec cet artiste au parcours impressionnant. 

De Pickx

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Bonjour Aurel Zola ! Tu as commencé la danse assez tard, que peux-tu dire de tes débuts ? 

Aurel Zola : “ J’ai débuté à l'âge de 17 ans. Au départ, je voulais être basketteur et donc je faisais du basket activement. Mon père n'était pas très d'accord que je devienne basketteur professionnel. Il a refusé et j'ai préféré arrêter totalement le basket. Mes amis du quartier de Berchem-Saint-Agathe à Bruxelles jouaient au basket, mais dansaient aussi beaucoup en bas des bâtiments ou dans les garages. C’est comme ça que j’ai rencontré la danse. Ce qui m’intéressait dans cette pratique c’est qu’à travers le mouvement, je pouvais exprimer la tension et la colère que j’avais en moi. Je suis tombé amoureux de la danse parce que j'arrivais à mettre des mots sur quelque chose que je n'arrivais pas à exprimer à mes parents ou que j'avais peur. Et puis c'est devenu une passion". 

Qu’est-ce qui t’as donné l’envie de continuer ? 

A.Z. : “Dans le quartier, on m’a dit de persévérer en me disant : ‘‘t’as vraiment un truc pour la danse, tu devrais aller voir des écoles et te perfectionner’. J’ai commencé à prendre des cours vers 18 ans, dans une école qui s'appelle aujourd'hui NSJ (ndlr. Auparavant Studio Jam) qui est très connue. J'ai eu mon premier spectacle de fin d'année devant un public. J’ai pu faire ma propre chorégraphie avec un ami à l'époque et j'ai ressenti une sensation incroyable d'avoir le public qui acclamait. Je me suis dit : ‘mais c'est génial en fait la danse’. A ce moment-là, j’ai pris conscience que c'était ça que je voulais faire sur scène et que je voulais danser pour le public”. 

“Ensuite, j'ai rencontré un groupe de danse avec qui j'ai vraiment évolué, qui s'appelle FinalFX, qui existe aujourd'hui encore comme école de danse. A l'époque, c'était un groupe de six. On a fait pas mal de compétitions. On s'entraînait dans les gares parce qu'on n’avait pas de salle de danse et pas assez d'argent pour payer des locations. On a fait des concours en Europe, Europe de l’Est, à Paris, en Allemagne. On en a gagné énormément et on s’est fait connaître. On a commencé à gagner de l'argent avec la danse. Je me suis alors dit : "tiens, je peux gagner de l'argent avec la danse". Et puis on m’a proposé de donner des cours de danse en Belgique. Ce que j’ai fait pendant plus de 12 ans”. 

Comment en es-tu arrivé à danser pour des stars comme Beyoncé ? 

A.Z. : “Je me suis vite rendu compte qu’un de mes rêves était de danser pour les plus grands artistes. J’ai commencé à essayé de prendre des cours avec les meilleurs chorégraphes. De fil en aiguille, on m’a mis dans le réseau et dans des auditions. Un jour, alors que je passais une audition en Allemagne, dans les locaux de MTV, je me rends compte en voyant le chorégraphe que c’est pour Beyoncé. C’est là que ça a vraiment commencé alors que j’avais 24 ans. J'ai eu la chance d'être repéré sur 300 danseurs. On était quatre et j'étais le seul Belge de l'équipe. J’ai fait trois scènes avec elle et j’ai rencontré mon agent via ce projet basé à Londres. Ça m'a permis de parcourir le monde et de danser pour Ariana Grande notamment, pour Rihanna et Miley Cyrus. Ça faisait bizarre à chaque fois que je me retrouvais dans la salle de danse et que je voyais des artistes comme Rihanna entrer. C'est impressionnant. 



Aujourd'hui, mon père est très fier de moi. Il s’est vraiment rendu compte que c’était sérieux lorsqu’un jour, j’ai appelé ma famille. Je leur ai dit d’allumer la télé et de mettre MTV. Ils m'ont repéré parmi les danseurs. Il a compris que je voulais atteindre les étoiles et le meilleur niveau". 

Quelle a été ta plus belle rencontre ? 

A.Z. : “Ma plus belle rencontre a été Akon à Kinshasa sur un projet qui mettait en avant la danse et la musique. Akon a investi beaucoup en Afrique, que ce soit dans les talents et les artistes africains et aussi il crée des événements et des émissions. Il voulait avoir un Congolais qui inspirerait la jeunesse africaine. Il m'a appelé pour le projet de danse et de Vodacom Superstar. C’est un peu le ‘The Voice’ du Congo. J'étais chorégraphe et juge aussi. C’était la première émission télé que je faisais. J’allais avec Akon dans les quartiers recruter les danseurs. C'était une expérience très enrichissante et émotionnellement forte. Je n’avais jamais été au Congo avant et j'ai pu voir ma famille, mes oncles et ma grand-mère que je n'avais plus vu depuis des années. C'est un voyage qui m'a vraiment marqué”.

En quoi cette expérience pourrait t’être bénéfique pour l’émission ‘The Dancer”? 

A.Z. : “Au Congo, j'ai permis à ce que les danseurs congolais, africains qui venaient vraiment de zéro soient reconnus, par exemple ici en Belgique et notamment via le KVS à Bruxelles. Ils ont eu des créations, ils ont été jusqu'à Cuba, au Mexique et j'ai la chance de pouvoir dire que j'ai contribué à leur succès grâce à mon expertise. J'ai pu faire en sorte qu'ils puissent vivre de ça”. 

Avec l’émission ‘The Dancer’, c’est la même chose. C'est des rencontres que je vais faire avec des artistes qui eux aussi ont un rêve. Mon but est déjà de les amener le plus loin possible, tant dans l'émission que dans leur parcours professionnel. Je ne fais pas partie de ces jurés qui après l'émission télé oublient leur talent. Je suis très humain donc je vais continuer à les suivre, à peut-être leur donner le filon récolté auprès des agences. Ce que je préfère lorsque je coache est d’apporter ma créativité dans leur personnalité qui est très forte. Le but est d’amener les outils nécessaires pour qu'ils puissent devenir des danseurs professionnels.”.

Quels conseils donnerais-tu aux jeunes danseurs qui souhaitent se lancer ? 

A.Z. : “Pour moi, le plus important, et c’est ce que je recherche chez un danseur, c’est l’âme. C'est un danseur qui se met à nu. Il y a des danseurs qui utilisent la danse pour se cacher et d'autres qui l’utilisent pour vraiment exprimer ce qu'ils sont au plus profond d'eux-mêmes. Et c'est ça que j'aime dans la danse : l'utiliser pour raconter des histoires, en particulier la sienne, et toucher les cœurs. Je dis toujours aux artistes: ‘si tu veux gagner, tu dois toucher les cœurs, tu dois toucher le public de façon émotionnelle. Il faut raconter quelque chose, et ce n’est pas juste venir, mettre une musique et faire des mouvements. Il y a un fond derrière l’art”. 

“Avec l’émission, les danseurs ont l'opportunité d'être visible et de mettre à l'honneur la danse. Donc quand tu te bats, quand tu es sur scène, il faut avoir conscience que tu peux raconter ton histoire et donner ton âme, faire en sorte que tu puisses toucher les cœurs. Pour moi c'est ça la plus-value, c'est l'âme et la passion". 

En Belgique, quel avenir est-il réservé au monde de la danse ? 

A.Z. : “Moi je fais partie des danseurs aussi qui avaient une grande vision. Je voulais danser pour les artistes très connus. Et en Belgique, il n’y a pas vraiment d'infrastructures ni de possibilités d'atteindre ce niveau-là. Tout simplement parce que les bonnes infrastructures sont à l'extérieur du pays. Les danseurs belges doivent, pour atteindre leur rêve, sortir du pays. Notre visibilité en Belgique commence à s’améliorer. Notamment grâce aux réseaux sociaux. Et donc cette émission ‘The Dancer’ est un véritable tremplin. Énormément de danseurs sont déjà soutenus et ils se sont dit : "C'est l’opportunité parfaite pour se rendre visible". Surtout que c’est compliqué en Belgique aujourd’hui. Il y a peu d'opportunités pour que les artistes belges soient vus du public. J’espère qu’après cette émission, des choses vont se débloquer, que des agences et de nouvelles structures seront créées pour valoriser la danse urbaine". 

Est-ce que ‘The Dancer’ pourrait te permettre d’avancer dans ta carrière ? 

A.Z. : “Faire partie du jury est pour moi un aboutissement personnel incroyable. Je vais pouvoir amener mon expertise à tous ces talents et puis ça me donnera une belle visibilité que je n’ai jamais eue. J’ai aussi le projet à côté du groupe ‘The Revolutionary' où j’accompagne de jeunes talents. J’aimerais créer avec eux un spectacle et avec d’autres artistes belges qui sont très forts pour mettre en avant la danse et l’art de façon générale. Et puis, j'aimerais par la suite créer une agence, une structure qui n'a jamais été faite ici en Belgique, qui permettrait vraiment d'encadrer les danseurs et de leur donner une visibilité, tant dans la presse qu’auprès de chorégraphes”. 

Regardez ‘The Dancer' chaque mardi dès 20h20 sur La Une ou sur Pickx.be ou l'app de Proximus Pickx.

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