Pourquoi Roberto Mancini a perdu un frère avec le décès de Gianluca Vialli

Courant du mois de décembre, le coordinateur technique de la sélection italienne, Gianluca Vialli, annonce quitter ses fonctions pour se soigner. L’homme de 58 ans est atteint d’un cancer et veut se donner toutes les chances de vaincre, à nouveau, la maladie. Mais si en avril 2020 il y était parvenu, ce n’est pas le cas cette fois-ci. Ce vendredi 6 janvier, Gianluca Vialli s’en est allé.

Dans l’histoire du foot italien et plus particulièrement de la Serie A des années 80 et 90, il fut l’un des grands bonhommes de cette période dorée en animant le front de l’attaque de la Sampdoria avec un autre homme : Roberto Mancini. Ce dernier voyait en Vialli plus qu’un équipier ou un ami. Pour lui, c’était un frère.

Si différent mais si complice

L’histoire commune des deux hommes remonte à 1984. A l’époque, Roberto Mancini occupe le poste d’attaquant à la Sampdoria de Gênes depuis 2 ans. Voilà quasiment autant d’années qu’il tente de convaincre son ami en sélection U21, Gianluca Vialli, de le rejoindre sur les bords de la mer de Ligurie. Vialli vient de sortir trois belles saisons en Serie B avec Cremonese, le club de sa ville natale, et a ramené sa formation en Serie A. La Juve lui fait les yeux doux mais Vialli se laisse convaincre par Mancini. Ensemble, ils écriront l’histoire de la Sampdoria.

Incroyablement complémentaires sur le terrain, les deux hommes n’ont pourtant pas grand-chose en commun en dehors. Mancini est réservé, Vialli est expressif. C’est peut-être justement ça qui fait leur force. « Nous étions différents mais très soudés. Nous sommes devenus “i gemelli del gol” (les jumeaux du but) pour notre entente devant le but », raconta Mancini à la Rai juste avant l’Euro 2020 qui allait les sacrer tous les deux.

Génération dorée

Sur le front de l’attaque de la Sampdoria, les deux s’occupent d’alimenter le marquoir, de faire grandir le club et de faire grossir son palmarès. Il ne leur faut pas longtemps pour décrocher un premier titre. En 1985, ils vont chercher la Coupe d’Italie. Ils remettent le couvert en 1988 et 1989. En 1990, ils conduisent la Samp en finale de la Coupe des Coupes face à Anderlecht, un an après la défaite en finale dans cette même compétition face au Barça. Roberto Mancini réalise un match légendaire et offre deux assists à Vialli durant les prolongations.

L’année suivante, la Sampdoria de Mancini et Vialli va chercher le titre en Serie A, son premier. De quoi ouvrir les portes de la Ligue des Champions au club italien. Les deux compères y mettent le feu et atteignent la finale. Hélas, comme en 1989 en C2, le Barça est trop fort.

Près de 30 ans plus tard, les deux se sont retrouvés dans une autre finale, celle de l’Euro 2020. Cette fois, l’Italie de Mancini et Vialli l’a emporté. A l’issue du match, les deux se sont longuement pris dans les bras. « On n’a pas grandi ensemble, mais quasiment. C’est une entente qui va au-delà de l’amitié. Il est comme un frère », expliquait Mancini.

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