Notes of Music : Avec The Ride, Daan nous emmène dans un univers musical éclectique.

Musique | Six années se sont écoulées entre « Nada », l’album précédent de Daan, et « The Ride ». Durant cette période, marquée notamment par la pandémie de coronavirus qui a paralysé la planète entière, il a notamment retrouvé ses comparses de Dead Man Ray. Daan ne s’est donc pas muré dans le silence – ce n’est pas dans ses gênes – mais il a utilisé ce temps pour se ressourcer, profiter de la vie de famille et se réinventer. Comme il le fait d’ailleurs pour chaque disque.

De MF

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Notre conversation téléphonique avec Daan Stuyven se déroule un lundi matin. Dehors, le ciel est gris. Un peu plus tôt, « The Ride » résonnait encore dans les haut-parleurs. Cet album contraste fortement avec la météo automnale. Si vous n’avez pas encore écouté « The Ride », ne perdez plus une minute ! Ce voyage musical contemporain renvoie aussi au passé de Daan et fait le lien entre les années 80 et la période actuelle. L’album s’ouvre sur « Western », une sorte de kaléidoscope rythmé. Les banjos de « Délivrance » rappellent « Swedish Designer Drugs » avec une note de new wave, des orgues classiques-baroques dignes de Bach et un paysage sonore cinématographique et épique. Et c’est malgré tout très cohérent, typiquement Daan et complètement belge. « On y retrouve beaucoup de surréalisme belge, c’est vrai. En Belgique, nous n’avons pas une identité aussi forte que les Français ou les Italiens, par exemple. Nous vivons à la frontière entre deux grandes cultures, anglo-saxonne et latine, et nous mêlons sans cesse les styles. Jusqu’à l’absurde. « Western » le reflète parfaitement : les orgues d’église de Bach et un clin d’œil à la pop américaine. Notre identité provient d’une multitude d’influences. Arno incarnait aussi ce phénomène. Il mélangeait les styles et les langues pour un résultat final d’une infinie clarté. » 

C’est un peu osé de lancer un disque pop avec du banjo.
« Le banjo a été ajouté à la fin. Pour moi, c’était un choix évident de procéder de cette manière. Cela rappelle en effet un peu le film « Deliverance », un chef-d’œuvre sombre, lugubre, mais très esthétique. J’aime le banjo depuis très longtemps. Bjorn Erikson (Alabama Monroe) est venu jouer en studio et notre bassiste Jean-François Assy prendra le relais sur scène. Le sitar ou le bouzouki auraient aussi pu être utilisés, comme dans « La Crise » à l’époque, mais le banjo l’a emporté. »

De 200 pistes à une seule chanson

Ce qui est remarquable dans votre musique, c’est qu’une chanson contient beaucoup d’ingrédients, mais à la fin, c’est une bonne chanson. Comme un chef cuisinier qui parvient à associer vingt ingrédients dans une recette. Vous ne commettez jamais d’excès. « Oui, la musique est la partie de ma vie sur laquelle j’ai le plus de contrôle, c’est vrai. Mettez-moi devant un fourneau avec quatre casseroles et je fais un massacre. Mais donnez-moi 200 pistes musicales et j’en ferai une chanson. Il s’agit pour moi d’un terrain de jeu très enrichissant où je peux imposer mes propres règles. J’aime produire une musique vivante. Il doit y avoir du mouvement, de la tension et du drame. Il s’agit d’un puzzle d’influences que je peux assembler à ma guise et qui me procure une grande satisfaction créative. »

On a lu quelque part que vous étiez impatient de jouer le disque sur scène. Comment vous y prenez-vous pour transmettre votre musique au public ?
« En répétant énormément rires). Blague à part, nous avons recommencé les répétitions avec les mêmes musiciens qu’auparavant. C’est un véritable luxe, car nous nous connaissons depuis longtemps. « The Ride » est vraiment un album studio. Il faut donc procéder à une analyse minutieuse pour répartir les rôles de chacun, ou en tout cas répartir les mélodies. Je ne connais pas le solfège et je suis incapable de lire une partition, mais je peux heureusement compter sur les musiciens. « The Ride » est comparable à un monologue maintenant divisé en plusieurs actes. Après trois ans de silence forcé, je suis heureux de reprendre la route avec le groupe. C’est très réconfortant. Je veux à présent amener la musique sur scène et permettre au disque de vivre en direct. Je suis très impatient d’y être. » 

Ah oui, ce silence forcé par le coronavirus. Vous n’êtes pas homme à rester inactif trop longtemps.
« En effet, mais c’est parfois nécessaire de lever le pied de temps en temps si on veut exercer ce métier pendant 50 ans. J’ai récemment vu un documentaire consacré au regretté Michael Hutchence, chanteur du groupe INXS dans les années 80 et 90. Son mode de vie a eu comme conséquence qu’à quarante ans, il était cramé. Je veux éviter cela. J’adore la musique et la scène, mais il est parfois nécessaire de se poser. De vivre des moments durant lesquels je ne suis que le père de mes enfants. Ma fille de trois ans est récemment entrée dans la salle pendant une répétition et j’ai vu qu’elle était un peu abasourdie d’entendre « le bruit » que papa peut faire. Elle a plutôt l’habitude que je lui chante des berceuses ! »

Le calme, ce n’est en effet pas la caractéristique à laquelle les gens pensent en premier lieu lorsqu’ils pensent à vous, au contraire. Dans une interview au journal De Standaard, vous disiez qu’il faut toujours « flirter avec la limite ». Lorsque vous roulez à vélo, vous ne vous arrêtez pas tant que vous n’êtes pas allé au bout de vous-même. Idem quand vous marchez. Vous vous transcendez encore et encore. N’avez-vous jamais eu peur de vous brûler les ailes, comme Icare ? « Je dois faire attention à cela. C’est amusant que vous utilisiez cette référence, car lors de l’enregistrement de « Victory », j’avais accroché une reproduction de « La Chute d’Icare » dans le studio. Pour me forcer à rester sur la bonne voie. Je ne veux pas m’effondrer par excès. Mais le danger guette avec l’envie d’en faire de plus en plus. Même si le moteur de cet enthousiasme reste le plaisir de jouer et le désir ultime de toujours s’améliorer. D’aller là où personne n’est jamais allé. Il y a un peu de Capitaine Kirk chez Daan Stuyven. » 

Ce qui nous ramène à « The Ride », un album aventureux. Ne vous posez-vous jamais la question – en référence au poème ‘The Road Not Taken’ de Robert Frost – du chemin qu’il convient de suivre maintenant ou de ce qu’il se serait passé si vous en aviez choisi un autre ? ‘Deux routes divergeaient dans un bois, et moi, j’ai pris celle par laquelle on voyage le moins souvent…’
« Non. J’ai lu un article à ce sujet dans lequel l’auteur disait : « Si vous vous trouvez à la croisée des chemins, il n’y a qu’une solution : les prendre (rires). Mais oui, je connais ce sentiment. Je suis Balance et j’ai dû apprendre à gérer cette difficulté à choisir pendant toute ma vie. À gauche ? À droite ? Dur ou tendre ? Il s’agit d’une recherche constante du raisonnable. Ou pas. Parce qu’en musique, je ne suis pas vraiment obligé de choisir. Je peux aussi bien enregistrer un disque accessible qu’inaccessible. »

Rester pertinent

« Je me demande parfois comment rester pertinent en tant que musicien de 50-60 ans dans un monde qui change si vite. Peter Gabriel en est capable, Steve Winwood aussi, car ils ne cessent de se réinventer. Ce sont de véritables exemples. Mais moi ? Pour « The Ride », j’ai pioché sans vergogne dans la musique que j’aime écouter avec un clin d’œil aux années 80. C’est la source à laquelle je m’abreuve et le bagage qui est le mien aujourd’hui. » Vous êtes allé en Norvège pour enregistrer ce disque. On aurait pu s’attendre à ce que ce pays ait eu une influence sur la musique, mais ce n’est pas le cas. « Non, j’ai choisi ce studio parce qu’il était proche de la mer, avec une superbe vue à 360° grâce à ses nombreuses fenêtres. Cela a contribué à créer une atmosphère chaleureuse. « The Ride » dégage une énergie contraire à celle de la nature : il rassemble beaucoup d’informations et affiche une étonnante finesse. Nous avons parcouru le chemin inverse de celui des Vikings et nous avons donné vie à un certain surréalisme belge au cœur d’un paysage désolé. En réponse aux pillages du passé. Non, je m’emporte. Nous aurions pu enregistrer ce disque ailleurs, mais il se fait qu’il a été produit en Norvège. La lumière naturelle était abondante et la nature étincelante. Pétillant, voilà le mot que nous cherchions pour caractériser « The Ride ». 

Écoutez « The Ride » ici :



Découvrez les dates de concert ici : https://busker.be/artists/daanme

  • ve 06/01 - Daan Zebrawoods - GentZebrastraat - Gand, BE
  • di 05/02 Daan- Durbuy Dome - Durbuy
  • di 12/02 Daan- Zik-Zak - Ittre
  • di 19/02 Daan - Botanique – Bruxelles
  • me 22/02 Daan - De Casino - Sint-Niklaas
  • je 23/02 Daan -  Wilde Westen – Kortrijk
  • je 11/05 Daan - Le Reflektor - Liège
  • me 21/06 Daan - Delta - Namur

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