‘Divan 52’ reçoit Zap Mama et Matteo de Chinese Man, deux stars internationales qui mélangent les univers musicaux

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Pour ce troisième épisode de ‘Divan 52’, Maxime Demière accueille deux musiciens de renommée mondiale. Ce dup de personnalités nous fait danser depuis de nombreuses années en abolissant les frontières des genres musicaux. Entre Matteo de Chinese Man et Zap Mama, les anecdotes fusent. Préparez-vous à découvrir les coulisses du monde de la musique !

De Pickx

Publié le 06.12.22

3min

Dans ce troisième épisode de ‘Divan 52’, Maxime Demière reçoit deux stars de la musique qui brillent dans le monde entier. Entre l’univers de Matteo de Chinese Man et de Zap Mama, les points communs fusent pour ces deux musiciens. Ils se rencontrent pour la première fois sur le canapé du talk-show pour nous faire part de leurs anecdotes incroyables. Nos deux invités disposent d’une renommée mondiale. D’un côté nous avons Zap mama qui, bien avant Stromae, a su transmettre la belgitude musicale au niveau international. Et de l’autre côté, nous avons l’un des membres fondateurs du groupe Chinese Man, Matteo, qui nous rappelle ce son hip-hop revisité des années 2010.

Même si la première est chanteuse et que l’autre est DJ, ils ont de nombreux points communs. A commencer par leurs origines, qui influencent sans aucun doute leur musique. Zap Mama est née au Congo d’un père belge et d’une mère congolaise, elle a grandi en Belgique dans le quartier de Matongé où elle a pu conserver une certaine culture musicale africaine. Dès sa majorité, elle décide de faire un voyage qui changera sa vie à jamais, celui de se rendre dans son pays d’origine afin de découvrir la communauté des pygmées qui ont permis à sa mère de se réfugier dans les bois pendant la guerre. Là, elle y a découvert le chant polyphonique des pygmées afin de le réutiliser dans sa musique. Matteo, lui, a des origines mélangées. Ses parents sont nés à Casablanca. Son père est issu de l’immigration italienne, sa mère, espagnole. Il a grandi dans un environnement de "patchwork" culturel qui a influencé son désir de rassembler différents samples musicaux pour en créer un récit sonore unique.

Une réappropriation musicale

Pour Zap Mama comme pour Matteo, leur musique est avant tout un brassage de plusieurs sons. La chanteuse voulait diffuser cette musique transgénérationnelle afin de décoloniser les mentalités et de répandre la notion d’afropéanité qui mélange la polyphonie (chant africain) aux sons hip-hop européens.

Avec le collectif Chinese Man, Matteo accumule quant à lui des sons venus de partout, aussi bien des voix de films que des symphonies de Berlioz ou des extraits radio de mai 1968, que des enregistrements de poèmes d’Apollinaire. Le producteur explique clairement le rapprochement sur leur manière de travailler : "En vrai même dans le rapport au chant pygmée, ce sont des choses qui sont là depuis très très très longtemps, et c’est un travail de réinterprétation. On se le réapproprie et on les raconte d’une autre façon".

Maintenir leur authenticité

Grâce à leur génie musical et à leur originalité, leurs carrières respectives ont su prendre un envol très rapide. En 1991, Marie Daulne, de son vrai nom, donne son pseudonyme Zap Mama au groupe féminin polyphonique et sort son premier album sous le label Crammed Discs. Dès que les producteurs veulent toucher à son univers en lui imposant un autre style, elle claque la porte et découvre d’autres opportunités aux États-Unis. Le quintet a cappella est vite remarqué par David Byrne (le chanteur-guitariste de Talking Heads) qui fera paraître leur deuxième album ‘Adventures in Afropean’ dans son propre label, Luaka Bop. Sous les feux de projecteurs et de collaborations avec Stevie Wonder, Alanis Morissette et Hans Zimmer, pour ne citer qu'eux, Zap Mama connaîtra une renommée internationale.

Chinese Man s’est aussi battu pour garder son authenticité. Dès ses premiers lives, le groupe est très rapidement contacté par de nombreux labels et a reçu une multitude de propositions de collaborations. Encore à ce jour, ils n’ont jamais signé auprès d’une maison de production. Les trois amis voulaient tout simplement être "maître de leur projet" sans avoir à justifier leur créativité. Ils ont alors créé leur propre label discographique : Chinese Man Records. Installé à Marseille, le collectif continue de produire d’autres artistes comme ‘Deluxe’, Taiwan MC ou ASM.

Vers une carrière solo

Et si nos deux invités ont débuté en groupe, ils ont pu évoluer en solo également. Aujourd’hui, Zap Mama revient trente ans plus tard sur sa success-story à travers un premier album en français ‘Odyssée’ qui mélange afro-pop et afro-beat. Elle a envie de faire passer "un message à la génération grandissante", celui qu’en partant de rien on peut "atteindre des sommets". De son côté, Matteo, en parallèle avec son groupe, a développé le projet solo ‘Matteo & Bro’ qui s’est construit autour de rencontres artistiques inédites. Il a pu explorer de nouvelles sonorités électroniques et jazz, qui nous plongent dans un univers entre soul, funk, trip hop et musique du monde.

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