Quand la Corée du Nord faisait trembler le Portugal d’Eusébio

Sports | En 1966, le petit poucet de la Coupe du Monde venait d’Asie. La Corée du Nord sortait de son isolement à l’occasion du mondial anglais. Et même si les autorités ne voulaient pas d’eux, les Coréens ont créé la sensation.

De Pickx

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La Coupe du Monde est souvent le théâtre de fabuleux exploits. Cette année, durant la compétition au Qatar, l’Arabie Saoudite et le Japon ont déjà forgé quelques résultats incroyables. Par le passé, on en a connu d’autres, comme la Corée du Sud et le Sénégal en 2002, la Croatie en 1998, la Bulgarie en 1994 ou la Belgique en 1986.

En 1966, lors de la Coupe du Monde organisée en Angleterre, c’est la Corée du Nord qui a su faire sensation. Dans une compétition qui se jouait alors à 16 sur à peine 19 jours, les Asiatiques ont vécu un rêve éveillé au point de faire trembler la planète et plus particulièrement le Portugal d’Eusebio. Retour sur ce périple fantastique des Moustiques.

Une qualification dans un climat tendu

Entre 1950 et 1953, la Corée du Nord a été en guerre ouverte avec son voisin du Sud. La péninsule coréenne a opposé les forces communistes aux forces alliées, le conflit débouchant pratiquement sur une troisième guerre mondiale. Et les Nords Coréens l'ont clairement senti, dès les barrages de la zone Afrique-Asie-Océanie.

Opposée à l’Australie, un pays qui ne la reconnait pas, la Corée du Nord doit jouer sa double confrontation sur terrain neutre. Ce sera au Cambodge. Et face à la technique australienne, dont les joueurs jouent quasiment tous en Angleterre, les Coréens opposent une rigueur et du physique. Résultat : double victoire 6-1 puis 3-1. Direction l’Angleterre.

Sauf que le gouvernement britannique, lui non plus, ne reconnait pas le pays sur le plan diplomatique. Il menace de ne pas accorder de visas à la délégation. La FIFA intervient et menace à son tour l’Angleterre de déplacer le tournoi. Un accord est trouvé mais la Corée du Nord n’est clairement pas la bienvenue sur le sol anglais pour la classe politique. « On savait que la Grande-Bretagne avait participé à la guerre. En d’autres termes, on était l’ennemi », témoigne Pak Do It dans le documentaire ‘The Game of Their Lives’.

Chouchou du public

C’est différent du côté du peuple. Versée dans une poule avec la nation amie de l’URSS, le Chili et l’Italie, la Corée du Nord se tape le groupe de la mort. Et elle passe tout près d’y mourir. Après une défaite contre les Soviétiques (3-0) et un partage arraché dans les derniers instants face au Chili (1-1), la Corée du Nord doit se frotter aux Italiens. Peut-être trop sûrs d’eux, les Italiens sont surpris et s’inclinent 1-0. C’est un véritable exploit pour la Corée du Nord qui valide son billet pour les quarts de finale en compagnie de l’URSS. Le communisme qui gagne.

L’équipe coréenne plaît aux supporters anglais qui en font leur équipe chouchou. 3000 Anglais font le déplacement entre Middlesbrough, où la Corée du Nord a joué ses premiers matchs, et Liverpool où elle doit affronter le Portugal. Et sur le terrain de Goodison Park, les Asiatiques poursuivent leur improbable périple puisqu’après 25 minutes, le score est de 0-3. L’impossible va-t-il se produire ?

La réponse appartient à l’histoire et est négative. Du côte du Portugal, qui participait à son premier mondial, on peut remercier un homme : Eusebio. Le joueur légendaire permet aux Lusitaniens de revenir à 2-3 juste avant la mi-temps. Il poursuivra son œuvre avec deux autres buts pour s’offrir un quadruplé tandis que José Augusto donnera au score son allure définitive : 5-3. La Corée du Nord est éliminée avec les honneurs, elle qui a fait trembler le Portugal et tout l’occident à une époque où les tensions entre bloc communiste et occidentale étaient importantes.

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