Les étoiles filantes : Tonya Harding, la jalousie poussée à l'extrême

Sports | Le monde du patinage artistique n’est pas toujours aussi gracieux que ce qu’on peut voir sur la glace. Dans les années 90, Tonya Harding a défrayé la chronique dans sa rivalité avec Nancy Kerrigan.

De Pickx

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Janvier 94, Nancy Kerrigan termine son entraînement. Le lendemain, elle doit participer aux championnats américains qualificatifs pour les Jeux Olympiques de Lillehammer qui ont lieu 6 semaines plus tard. Elle y participera mais fortement diminuée. Car à la sortie de son entraînement, un homme armé d’une barre de fer lui massacre le genou.

L’affaire fait grand bruit et, rapidement, on découvre la commanditaire de cet acte infamant : Tonya Harding, autre patineuse artistique américaine et rivale de Kerrigan. Personne n’est réellement surpris tant la trajectoire de vie de Harding avait tout pour mal se terminer. Une mère ultra sévère, un entourage naviguant entre bêtise et méchanceté, une ambition démesurée. Et pourtant, un talent indéniable.

Dans l’histoire

LaVona Golden met au monde Tonya Harding le 12 novembre 1970. Tonya n’a que 3 ans quand sa mère la met sur des patins et la pousse encore et toujours à donner plus. Alcoolique, elle n’hésite pas à se montrer violente avec sa fille quand elle ne patine pas comme il faut. La vie qu’elle veut pour sa fille, c’est le patinage artistique. Elle donne tout pour offrir à sa fille un avenir dans cette discipline, quitte à parfois dépasser les bornes.

Il faut dire que la petite Tonya est dotée d’un incroyable don, celui de patiner divinement bien. Malgré les tenues parfois vulgaires et le comportement souvent limite, Tonya Harding met tout le monde d’accord dès qu’elle se met à patiner. Musclée, elle dégage une puissance qui lui permet de devenir la première Américaine à réussir un triple axel en compétition officielle et la deuxième patineuse au monde, après Midori Ito en 1989. Nous sommes en 1991 et Tonya n’a que 20 ans.

Pour tout l’or du monde

Incroyable sur la glace, la vie de Tonya Harding est catastrophique en dehors. Rapidement mariée à un garçon un peu plus âgée qu’elle, alors qu’elle n’a que 19 ans, elle s’éloigne de l’enfer maternel pour se jeter dans le matrimonial. Car son mari, Jeff Gillooly la bat aussi. Il lui tire dessus également. "Mon visage était esquinté. Une fois, j'ai la tête qui est passée à travers un miroir. A travers, oui. Il m'a aussi tiré dessus", racontait-elle en 2017 au New York Times.

Cela ne l’empêche pas de performer sur les patinoires. Elle remporte les championnats américains en 1991 puis termine deuxième des championnats du monde la même année. Elle arrive gorgée d’ambitions aux Jeux Olympiques d’Albertville en 1992. Trop peut-être. La pression qu’elle s’inflige est énorme et elle passe à côté. C’est – déjà – le début de la fin pour Harding. Elle ne se qualifie pas pour les Mondiaux de 1993 avant le scandale de janvier 94…

Complot

Nancy Kerrigan est l’exact opposé de Tonya Harding. Elle oppose la grâce à la puissance de Harding, le côté lisse aux excès d’humeur, le sourire aux insultes. Mais aussi la richesse à la pauvreté. Car Harding ne roule pas sur l’or alors que les sponsors investissent sur Kerrigan. En 1993, Harding et Gillooly sont sur la paille. Les Jeux Olympiques, pour lesquels Harding se prépare ardemment, sont l’occasion de toucher un joli chèque, surtout si la patineuse décroche le titre.

Problème, la fédération américaine n’enverra que deux patineuses en Norvège. Gillooly réfléchit et se dit que le meilleur moyen de donner plus de chance à Tonya, c’est d’éliminer une de ses concurrentes. Un plan est monté pour blesser la patineuse rivale de Harding. Sauf que tout ne se passera pas comme prévu. Ils veulent lui casser la jambe droite mais ne parviennent qu’à lui amocher légèrement le genou. Suffisant pour empêcher Kerrigan de participer aux championnats US que Harding remporte. Mais l’amateurisme de la fine équipe permet au FBI de rapidement tomber sur eux. Et le scandale éclate.

Malgré tout, Kerrigan participera aux Jeux Olympiques… avec Harding. L’ambiance entre les deux est glaciale. La première décrochera l’argent, la seconde terminera 10e. A l’issue des Jeux, elle est exclue par la fédération, écope d’une amende de 110.000$ et de 500 heures de travaux d’intérêt généraux. Elle avait le talent, elle terminera avec l’infamie.

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