Ces faits insolites sur le cultissime film de Nicholas Ray ‘La fureur de vivre’ avec James Dean

Cinéma |

67 ans après sa sortie, ‘La fureur de vivre’ reste une référence sur la délinquance juvénile. En plus d’avoir braqué ses projecteurs sur une jeunesse en détresse, le film de Nicholas Ray a fait de son jeune acteur principal une icône du cinéma. James Dean devient le symbole de toute une génération. Il décède un mois avant la sortie du film dans les salles. Pickx vous dévoile six faits insolites sur ‘La fureur de vivre’. 

De Pickx

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Basé sur un vrai crime d’ado

‘La fureur de vivre’ est tiré d’un livre intitulé ‘Rebel without a cause’ en anglais, écrit dix ans avant la sortie du film par le Dr Robert Lindner. En 1944, le psychanalyste élabore l’étude du cas d’un jeune délinquant nommé Harold, détenu dans un établissement pénitentiaire de Lewisburg, en Pennsylvanie, après avoir tué un homme qui lui rappelait son père. Warner Bros s’est immédiatement intéressé à ce récit en rapport avec l’actualité de l’époque et a payé les droits de reproduction. Le projet est pourtant resté endormi pendant plusieurs années. 

Ce n’est qu’après la sortie de ‘L’Équipée sauvage’ en 1953 avec Marlon Brando et ‘Graine de violence’ en 1955 avec Glenn Ford que les films sur la délinquance juvénile connaissent une popularité croissante. Nicholas Ray se rend très vite compte de cet attrait pour l’adolescence. En 1954, il propose un premier projet appelé ‘The Blind Run’ à Warner Bros. La société de production accepte, mais demande au réalisateur de fusionner son histoire à celle du livre ‘Rebel Without a Cause’. Le cinéaste décide alors de s’éloigner des films habituels sur la délinquance. Le schéma classique de ces films se situe toujours dans les quartiers défavorisés où la pauvreté mène à la criminalité. Ici, il veut braquer ses projecteurs sur la désillusion et la colère des adolescents américains de quartiers aisés envers le monde des adultes. 

Une première ébauche écrite par l’auteur du Grinch

Pendant ces dix années où le projet concernant l’ouvrage du Dr. Robert Lindner semblait être endormi à la Warner, plusieurs scénaristes avaient tenté d’adapter les recherches en un scénario pour l’écran. Même le Dr. Robert Lindner s’était essayé à la tâche, après Jacques Le Mareschal, Peter Viertel et H.L. Fishel. L’histoire est également tombée entre les mains de Theodor Seuss Geisel, plus connu sous le nom de Dr. Seuss, l’auteur et caricaturiste pour enfants (‘Le Chat Chapeauté’ et ‘Le Grinch’). Ce dernier avait apporté une première ébauche au film de Nicholas Ray. 

Marlon Brando à la place de James Dean

Dans l’interprétation d’un adolescent rebelle et fragile, un jeune acteur prometteur qui aspire cette jeunesse en désarroi a été choisi pour le rôle principal. Il s’agit de James Dean. Il devient grâce à ce personnage le symbole de toute une génération. Pourtant, ce n’est pas lui qui avait été envisagé au départ. En 1947, alors qu’aucun scénario n’avait été approuvé, la production passait déjà des castings pour le premier rôle. Elle avait déjà jeté son dévolu sur une jeune star montante de Broadway. Marlon Brando allait faire ses débuts dans le septième art. Ce n’est que trois ans plus tard, dans le film ‘Un tramway nommé Désir’ d’Elia Kazan que sa carrière d’acteur au cinéma est lancé. Il jouera pour la première fois les "mauvais garçons" en 1953 dans ‘L’Équipée sauvage’. 

James Dean joue dans le film grâce à Elizabeth Taylor

Le réalisateur Nicholas Ray propose alors une première esquisse de son film dans le courant de l’année 1955. Warner Bros envisage alors l’acteur Tab Hunter pour le rôle de Jim, alors qu’il venait tout juste de signer son contrat dans la société de production. Le cinéaste lui était intrigué par James Dean, qui n’avait pas encore fait ses preuves à Hollywood. Il avait pourtant aperçu le jeune acteur dans ‘À l’est d’Eden’ et il lui avait laissé une bonne impression. Le réalisateur souhaitait lui confier le premier rôle de ‘La fureur de vivre’. Mais puisqu’il tournait déjà pour son prochain film, intitulé ‘Géant’, il y avait de sérieux conflits horaires entre les tournages des deux films. Un heureux évènement se passa dans la vie d’une des actrices de ‘Géant’. Elizabeth Taylor, avec qui James Dean partage l’affiche, est enceinte. Le tournage de ‘Géant’ est alors reporté en juin 1955, ce qui laisse largement le temps à l’équipe de ‘La fureur de vivre’ de boucler le long-métrage. 

Le réalisme de certaines scènes

La relation entre le réalisateur et l’acteur star était réellement fusionnelle. Tous les deux étaient sur la même longueur d’onde en ce qui concerne ‘La fureur de vivre’. En plus de consulter des professionnels de la police et de la psychiatrie, ils se sont également intéressés à de vrais gangs pour apporter plus d’authenticité aux personnages. Frank Mazzola, qui jouait le rôle de Crunch, était la référence puisque l’acteur avait grandi en tant qu’ancien membre d’un gang. Il donnait des conseils sur le scénario, le jargon employé, les combats, les tenues et les voitures utilisées. Et pour que James Dean ressente ce que c’est que d’être harcelé par un vrai gang, Mazzola avait pris au piège le jeune acteur avec quelques amis pour qu’il puisse ressentir l’adrénaline des bagarres. Bien sûr, il n’y a eu aucun blessé dans l’histoire. 

Et comme James Dean avait bien compris son personnage, le réalisateur laissait souvent libre court à l’imagination de l’acteur. Souvent, il improvisait certaines scènes et donnait le ton aux autres acteurs. Le comédien voulait donner une interprétation toujours plus réaliste, ce qui veut dire qu’il s’engageait corps et âme dans certaines scènes violentes, parfois il n’en sortait pas indemne. Il y a cette fameuse séquence où Jim se fait embarquer par la police pour être en état d’ébriété sur la voie publique. Quand son père débarque au commissariat, il ne réagit même pas au comportement irrecevable de son fils. Le jeune homme cherche l’attention et l’autorité paternelle de son géniteur. Le commissaire comprend ce qu’il se passe et isole l’ado dans son bureau pour lui parler d’homme à homme. Il le fait se défouler et lui propose de frapper aussi fort que possible dans le bureau. L’acteur, pour cette scène, était réellement ivre et en tapant de toutes ses forces, il s’est cassé les os de la main. En plus de vivre la scène, il faut savoir que James Dean a aussi été délaissé par son père à la suite du décès de sa mère et qu’il a grandi sans lui. Cette scène nous donne froid dans le dos par l’authenticité de son interprétation. 

Ensuite, il y a cette fameuse bagarre au couteau entre Jim et Buzz. Bien que des précautions ont été prises, comme l’utilisation de cotte de mailles en dessous des chemises pour protéger des coups, les acteurs ont eu recourt à de vraies lames pour la scène. D’ailleurs, l’une des armes a blessé la star du film et le réalisateur a exigé le cut de la scène. Ce qui a mis James Dean dans une rage folle car il voulait préserver le réalisme de sa blessure devant la caméra. 


Des disparitions tragiques

Ce rôle propulse sa carrière sur le grand écran. Mais il participera également à son image d’éternel adolescent révolté. La fameuse scène du film où il réalise une course de voitures avec Buzz anticipera sa perte tragique. Pendant le tournage, l’acteur se passionne pour les courses automobiles et fait l’acquisition de plusieurs Porsches. C’est sur la route en direction d’une compétition automobile à Salinas qu’il entre en collision avec une autre voiture. James Dean est tué sur le coup tandis que l’autre conducteur s’en sort avec quelques hématomes. Il a alors 24 ans et décède le 30 septembre 1955. 

James Dean n’est pas le seul de la distribution à avoir disparu prématurément. En effet, ses deux compagnons Platon et Judy ont connu le même sort tragique.  Le premier est incarné par Sal Mineo et a été assassiné devant son appartement à Los Angeles par un junkie en manque de drogues le 12 février 1976. Il avait 37 ans. Judy, quant à elle, est interprétée par Natalie Wood et s’est mystérieusement noyée dans les eaux de l’île de Santa Catalina le 29 novembre 1981, à l’âge de 43 ans. 


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