Les grands récits de la Coupe du Monde : le cheikh koweïtien que l'on n'attendait pas
En 1982, la Coupe du monde se joue en Espagne. Parmi les 24 pays qualifiés, on retrouve le Koweït. Le petit émirat du Golfe finira bon dernier de sa poule tout en se faisant tristement remarquer. C’est face à la France qu’un cheikh a marqué l’histoire.
Pour cette Coupe du monde en Espagne, le Koweit est l’un des deux pays asiatico-océanique à s’être qualifié, avec la Nouvelle-Zélande. Pour sa première participation, on n’attend pas grand-chose de l’émirat dont le niveau est assez faible, malgré une victoire à la Coupe d’Asie en 1980. S’il parvient à obtenir un point contre la Tchécoslovaquie, c’est surtout contre la France que le Koweit s’illustre.
Ingérence politique
Après le bon partage obtenu d’entrée contre les Tchécoslovaques, les Koweitiens doivent affronter la France. Les Bleus sont largement favoris, emmenés par un Michel Platini qui signera après la Coupe du monde à la Juventus de Turin. Personne ne doute un instant de la victoire française. S’il faut une bonne demi-heure aux hommes de Michel Hidalgo pour trouver la faille, à la 48e, le score est de 3-0.
La France pense même mener 4-0 à la 78e quand Platini offre le 4e but du jour à Alain Giresse. Sauf que… Dans les tribunes se trouve le président de la fédération du Koweit, le cheikh Fahid Al-Ahmad Al-Sabah. L’équipe du Koweit conteste le but inscrit par les Français, prétextant un coup de sifflet venu des tribunes qui aurait perturbé l’équipe. C’est là que l’improbable se produit.
Fahid Al-Ahmad Al-Sabah, par ailleurs frère de l’émir du Koweit, descend sur la pelouse et menace l’arbitre de faire quitter la pelouse à ses joueurs si le but est validé. Les discussions durent un moment, offrant une scène pour le moins surréaliste aux spectateurs du stade José Zorilla de Valladolid. Finalement, le but est refusé…
Le karma fait le reste
Juste avant ce but, le Koweit avait réduit l’écart. Peut-être le cheikh Fahid Al-Ahmad Al-Sabah pensait-il son équipe capable de revenir dans le dernier quart d’heure et ce quatrième but venait brouiller ses ambitions. Sauf que le Koweit ne parviendra plus à marquer tandis que la France finira bien par marquer son quatrième but, des œuvres de Maxime Bossis.
Cette ingérence politique ne passera pas du tout aux yeux de la FIFA qui décidera de suspendre à vie l’arbitre de la rencontre, le Soviétique Myroslav Stupar. Le Koweit, lui, ne parviendra plus jamais à se qualifier pour la Coupe du monde. Quant à la France, lésée dans l’histoire, son parcours s’arrêtera en demi-finale, dans un autre match tristement célèbre, contre l’Allemagne.
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