Nicolas Anselmo alias Eliott dans ‘Ici tout commence’ : "Pour moi, la vie est art"

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Cela fait maintenant deux ans que Nicolas Anselmo, 24 ans, apparaît dans ‘Ici tout commence’. Dans cette série diffusée du lundi au vendredi sur la RTBF et sur TF1, il incarne avec brio Eliott Prévost, un personnage qui ne laisse pas indifférent. Rencontre avec un comédien, artiste dans l’âme depuis sa plus tendre enfance.

De Pickx

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Bonjour Nicolas Anselmo. Depuis deux ans, vous incarnez Eliott Prévost dans la série ‘Ici tout commence’. Un personnage singulier parce que non-binaire, pansexuel et asexuel. Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’interpréter un tel personnage ? Et comment avez-vous décroché ce rôle ?

Nicolas Anselmo : « Ça me paraissait important de montrer ce genre de personnage à la télévision. On en voit trop peu. Et j’avais envie de lui apporter un peu de qui je suis. J’ai obtenu le rôle après avoir répondu à l’annonce du casting sur Facebook. Comme le personnage m’intéressait, j’ai envoyé ma candidature par mail. On m’a appelé pour une audition et j’ai eu le rôle. Cela s’est donc fait naturellement ».

Eliott se maquille, s’habille délibérément de manière non genrée, n’aime pas qu’on le mette dans des cases. À l’adolescence, il a subi le rejet de ses parents qui l’ont mis à la porte du domicile familial… Un parcours que vivent malheureusement certains jeunes. Pensez-vous qu’en tant que comédien, vous pouvez être porteur d’un message de libération, d’affirmation de soi et d’invitation à la tolérance ?

N.A. : « Tout à fait ! Je peux porter ce message, montrer les choses, amener les gens à y réfléchir, à prendre conscience et à évoluer. L’art et, spécialement, le cinéma permettent de montrer ce genre de problématique. Et c’est bien que TF1 le fasse. Mais en aucun cas, je ne pourrais porter les blessures, les souffrances de ces personnes qui vivent le rejet. Si je pouvais alléger leurs douleurs en en prenant un peu, je le ferais mais je ne veux pas que ça minimise ce que eux endurent ».

Après deux ans dans ITC, y aurait-il d’autres sujets que vous souhaiteriez aborder par le biais de votre personnage ?

N.A. : « Ce que j’aimerais absolument, c’est qu’Eliott noue une relation amoureuse avec une fille. Pour montrer qu’un mec comme lui, qui se maquille, ne plaît pas seulement à des garçons mais peut plaire aussi à des filles et, surtout, être attiré par elles ».

ITC est le premier gros projet auquel vous participez. Comment se sont passés les premiers jours de tournage avec les jeunes comédiens, qui débutaient pour la plupart, et les acteurs plus expérimentés avec lesquels vous travaillez ?

N.A. : « Ça s’est passé très naturellement. J’avais déjà participé à quelques tournages mais c’était la première fois que je travaillais à un rythme aussi soutenu. Et j’ai eu l’impression d’avoir toujours fait ça. C’était pour nous tous une nouvelle aventure, nous apprenions à nous connaître et tout le monde était à l’écoute, hyper aimable. Les plus expérimentés nous donnaient des conseils. Et nous, les plus jeunes, nous faisions la fête. Une belle complicité qui se sent, je crois, dans la série ».

Avez-vous toujours voulu être comédien ?

N.A. : « Oui, vraiment ! Tout jeune déjà, j’aimais jouer. J’ai fait beaucoup de théâtre, au collège surtout ».

Vous avez aussi une formation de danseur…

N.A. : « J’ai toujours dansé. Enfant déjà, je dansais à la maison. Je me suis donc inscrit à une école de danse. Danser me semblait être naturel, une évidence. C’est le regard des autres, leurs réflexions du genre ‘Être danseur, ce n’est pas un métier’ qui m’ont fait prendre conscience de qui je suis et de ce que je veux. J’ai quitté le lycée en seconde. Je détestais l’école, du moins le système scolaire. Je n’aimais pas rester assis à suivre des cours qui ne m’intéressaient pas. À l’école, on est tellement dans le faire et non pas dans l’être. Je me suis alors inscrit au Conservatoire de Nancy et, parallèlement, je suivais des cours par correspondance. Mais pour moi les maths, la physique,… n’avaient aucun intérêt. Même au Conservatoire, je me sentais bridé, enfermé dans un système trop encadré. J’aime faire bouger les choses mais ça ne plaît pas toujours. J’ai donc passé mes examens en candidat libre, ce qui m’a permis d’arrêter. Ce que je voulais, ce que je veux, c’est monter sur scène et offrir au public ce que j’ai en moi ».

Avez-vous des projets en danse, au cinéma ?

N.A. : « En danse, j’ai quelques clips. Je voudrais remonter sur scène, créer avec une troupe, chorégraphier, partir en tournée avec des créations mêlant opéra et techno, guérir le monde avec des mises en scène qui font pleurer et rire. J’aimerais aussi faire des clips pour des artistes que j’admire. Côté cinéma, je serais ravi de travailler avec des Belges. Il y a de bonnes productions franco-belges et des films belges géniaux. Plus tard, je voudrais réaliser aussi. Mais j’ai peu de projets concrets pour le moment parce que ITC occupe tout mon temps ».

La danse et l’acting vous passionnent mais vous ne vous cantonnez pas à ces formes d’expression artistique…

N.A. : « C’est exact ! L’art et l’expression artistique sont innés, ancrés en moi. Je compose de la musique, des sons techno entre autres. Je ne les sors pas pour le moment, faute de temps. Mais, plus tard, j’aimerais pouvoir le faire et me produire aussi. Je peins également. Enfant déjà, je peignais. Malheureusement, depuis que je suis sur ITC, j’ai dû laisser tout ça de côté. La peinture comme la danse me manquent terriblement. J’écris aussi, beaucoup. Par la suite, je voudrais publier un livre. Bref, j’ai plein d’idées qui fusent dans ma tête mais, pour l’instant, le temps me manque pour réaliser tous ces projets ».

D’où vous vient votre passion pour l’art ?

N.A. : « Je crois que c’est en moi. L’inspiration est guidée par le cœur, mais aussi par plus haut que soi. Je pense qu’elle vient du ciel, de l’Univers. L’art est en nous et partout autour de nous, pour qui peut le voir et le ressentir. Pour moi, la vie est art ».

Vous semblez porter un regard éclairé sur l’art et l’esthétique. Comment définiriez-vous la beauté, le beau ?

N.A. : « C’est une notion relative, subjective. On dit que la beauté est dans les yeux de celui qui regarde. Et je suis assez d’accord. Je peux être touché par une personne, la trouver belle. Mais quelqu’un d’autre ne partagera pas mon ressenti. Moi je suis sensible à ce que dégagent les gens, leur âme. Mais tout le monde ne porte pas le même regard. Et il y a des personnes physiquement belles qui ne me touchent pas. Je parle ici de beauté physique mais on peut aussi parler de la beauté de la nature, de la vie, de l’art. En fait, je pense que tout est beau à l’origine. C’est l’être humain qui rend les choses beaucoup moins belles en les détruisant, en s’auto-détruisant, en dénigrant et en se sous-estimant ».

Vous êtes jeune mais il émane de vous une grande maturité et une profonde sagesse. En êtes-vous conscient ? Et comment l’expliquez-vous ?

N.A. : « Oui, j’en ai conscience, mais sans aucune prétention. Tout petit déjà, je me sentais en décalage par rapport aux autres, comme si je venais d’une autre planète. J’avais l’impression de ne pas penser comme les autres. Et ce décalage que je ressentais me donnait l’envie d’avancer encore plus vite. Je pense qu’il n’y a pas de hasard et que, si je suis là où je suis maintenant, c’est pour proposer quelque chose de différent. Je crois qu’il y a beaucoup de gens comme moi sur terre, mais parfois ils ont peur. Il ne faut pas avoir peur, il faut oser sortir de l’ombre, être dans la lumière parce que c’est grâce à la lumière qu’on éclaire les consciences ».

Regardez ‘Ici tout commence’ tous les jours du lundi au vendredi à 17h20 sur La Une et à 18h30 sur TF1, sur Pickx.be ou l'app de Pickx.

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